ARCA PROGJET – Arca Progjet
Allons faire un tour à Turin pour voir ce qui s’y passe du côté de la scène rock progressive transalpine. Là, deux musiciens du nom d’Alex Jorio (batteur d’Elektradrive) et Gregorio Verdun (basse et claviers) ont mis sur pied ce groupe ARCA Progjet, épaulés par Sergio Tova (chant), Carlo Maccaferri (guitare) et Filippo Dagasso (claviers et programmation). Le groupe compose ce premier album, bien dans la tradition du rock progressif italien.
La patte progressive authentique est renforcée par le fait que les musiciens d’ARCA Progjet ont aussi pu bénéficier de l’aide de précieux invités, pionniers du rock progressif transalpin dans les années 70 : Mauro Pagani (PFM), ainsi que Gigi Venegoni et Arturo Vitale (Arti & Mestieri). Ces deux groupes cités ont fait les beaux jours du prog italien, portant le genre au même niveau que le rock progressif anglais auprès de qui nos amis Italiens n’avaient rien à apprendre. Au plus fort des années 70, des groupes comme PFM, Banco Del Mutuo Soccorso, Campo Di Marte, Circus 2000, Alusa Fallax, Il Balletto Di Bronzo, Goblin, Panna Fredda ou Il Rovescio Della Medaglia (pour n’en citer que quelques-uns) ont établi les règles du rock progressif italien et fait de l’Italie un acteur extrêmement sérieux du genre. Seuls les spécialistes le savent et il faut que cette information transpire plus largement vers le grand public amateur de prog.
C’est un peu cette veine classique qu’on retrouve ici dans cet album d’ARCA Progjet, avec évidemment des caractéristiques plus modernes. Mais le chant en italien nous rappelle le bon vieux temps des Seventies et l’on peut surtout prêter attention aux compositions dynamiques qui constituent ce disque, riche en sorties de guitares échevelées (“Meta’morfosi”), en parties de synthés finement travaillées (“Neanderthal”, “Battito d’ali”). Un morceau comme “Sulla verticale” représente le point d’orgue de l’album, avec une débauche de lignes de basse élastique, un groove en perpétuelle montée ouvrant la route à des entrelacements de solos de synthé et de guitare partant à la conquête de l’espace.
On est ici dans un rock progressif à fortes connotations Seventies mais qui chatouille aussi un peu les côtes du néo-prog. C’est classique, c’est solide, c’est bien fait et ça plaira aux amateurs du genre.
Pays: IT
Jolly Roger
Sortie: 2018/10/04