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NAZARETH – Tattoed on my brain

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Cette année, Nazareth fête ses cinquante ans d’existence. Ce groupe de hard rock écossais a effectivement vu le jour en décembre 1968, quand les anciens Shadettes Dan McCafferty (chant), Pete Agnew (basse) et Darrell Sweet (batterie) accueillent dans leurs rangs Manny Charlton (guitare, ex-Mark Five, ex-Red Hawks) pour se rebaptiser Nazareth. Ce quatuor de base perdure jusqu’en mai 1990, recevant de temps à autre l’aide d’un guitariste supplémentaire, comme Zal Cleminson (ex-Alex Harvey Band), passé dans les rangs du groupe à la fin des années 70. C’est durant cette période 1968-1978 que Nazareth sort ses albums les plus marquants : “Nazareth” (1971), “Exercises” (1972), “Razamanaz” (1973), “Loud and proud” (1974), “Rampart” (1975), “Hair of the dog” (1975), “Close enough for rock’n roll” (1976), “Playin’ the game” (1976), “Expect no mercy” (1977) et “No mean city” (1978). Dans cette liste, il faut retenir en priorité les excellents “Razamanaz” et “Loud and proud” qui se hisseront jusqu’aux 11e et 10e place des charts anglais à l’époque. Nazareth rencontre également un gros succès au Canada, où il enfile les disques d’or de 1973 à 1981.

Le bon gros hard rock binaire de Nazareth surfe donc sur une vague de succès durant toutes les années 70 et bien sûr, les années 1980 puis 1990 repoussent tout doucement le combo vers des zones plus obscures. Ceci n’empêche pas Dan McCafferty et ses hommes de résister à tout, y compris au départ du guitariste Manny Charlton en 1990 et au décès du batteur Darrell Sweet en 1999. Pour le premier, le groupe finit par titulariser Jimmy Murrison en 1994 (après le passage de Billy Rankin sur les albums « No jive » et « Move me » en 1991 et 1994). Et pour le second, c’est le fils de Pete Agnew, Lee Agnew, qui prend le kit en main à partir de l’album « The newz » (2008), premier disque à paraître après une période silencieuse de dix ans. Et puis, c’est finalement Dan McCafferty qui quitte Nazareth en 2013 pour raisons de santé, participant à l’album « Rock ‘n’ roll telephone », sorti en 2014 juste après son départ.

Mais cela n’arrête nullement le dernier membre historique du groupe, un Pete Agnew désormais âgé de 72 ans qui maintient Nazareth en vie et parvient à recruter un nouveau chanteur, Carl Sentance, dont le timbre est proche de la voix caractéristique de Dan McCafferty. Est-ce l’effet positif de l’arrivée de sang neuf dans le groupe mais il s’avère que le nouvel album « Tattoed on my brain », vingt-quatrième de la série, est tout simplement excellent. Le vieux Pete Agnew a en effet mis la main sur un chanteur doué, ce qui semble avoir donné envie à tout le monde de se défoncer sur des compositions dynamiques et pleines de pêche.

C’est bien simple, il n’y a aucun titre plus faible que l’autre sur cette nouvelle sélection, sortie sur le label italien Frontiers Records (qui avait déjà recueilli dans son écurie les autres vétérans anglais d’Uriah Heep, qui viennent aussi de commettre un excellent album). Tout comme Uriah Heep, Nazareth semble être tombé dans une fontaine de jouvence à l’idée de sortir un album chez Frontiers. On découvre ainsi des titres pleins d’énergie et d’allant (« Never dance with the devil », « Tattoed on my brain », « State of emergency »). Même l’obligatoire ballade « Rubik’s romance » maintient la tension avec de beaux entrelacs de guitares et une rythmique carrée. La fête continue avec un boogie rondouillard à la Status Quo (« Pole to pole »), puis un blues tombé dans les cactus du désert de Mojave (« Push »), du gros hard épais et chevelu (« Don’t throw your love away », « Silent symphony », « What goes around ») ou de la rengaine plus fine (« Change »). Il faut attendre la treizième chanson « You call me » pour que les hommes de Nazareth daignent accoucher d’une ballade bluesy toute en douceur et un peu plus digne de l’âge de leurs artères.

Décidément, les papys du rock ne sont pas décidés à prendre le chemin de l’hospice. Tout comme les Stones, Uriah Heep ou les Guess Who, Nazareth montre qu’il a encore quelques cartouches explosives en réserve dans son vieux fusil. Le groupe n’est pas encore prêt à entendre résonner cette terrible sentence : « Tu es naze, arrête ».

Pays: GB
Frontiers Music
Sortie: 2018/10/12

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