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ALASTOR – Slave to the grave

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Le nom d’Alastor est très couru dans le monde du heavy metal. De nombreux groupes ont choisi ce patronyme, qu’ils soient d’obédience black metal (en Grèce, en Autriche, au Portugal ou en Italie), death metal (au Chili ou en Croatie) ou thrash metal (Pologne). Il faut dire qu’Alastor est un nom qui revient souvent dans la mythologie gréco-latine et qui se réfère à des esprits malins ou des individus pas vraiment sympathiques. Voilà qui ne pouvait que séduire les métalleux de tous poils.

L’Alastor qui nous intéresse ici vient de Suède et il prospère dans un registre doom metal, un domaine où on peut aussi parfaitement envisager la présence d’esprits malins chatouillant les doigts de pied des morts dans leur tombe. Les musiciens qui composent ce groupe cultivent une certaine discrétion puisqu’ils s’appellent R (basse et chant), S (batterie), J (guitare) et H (guitare). Formé en 2016, Alastor a sorti en 2017 deux EPs « Black magic » et « Blood on Satan’s claw » qui regroupent des titres aux durées conséquentes, puisque le deuxième EP tient 34 minutes avec trois morceaux. La patience et une certaine lenteur caractérisent en effet les titres de ce combo, qui reproduit un doom metal traditionnel et un rien psychédélique. A titre de comparaison, Uncle Acid & The Dead Beats saupoudré d’une petite pointe d’Electric Wizard pourrait servir de référent.

Alastor sort son premier album long format « Slave to the grave » le jour d’Halloween 2018 et nous gratifie encore une fois de morceaux kilométriques qui vont permettre de longs développements épais et fumés à l’herbe qui rend idiot. Avec près d’une heure de durée pour sept morceaux, on est parés pour des périples interminables jouissant d’un élan heavy psychédélique certain. Il y trois phases dans cet album. Une première partie typiquement doom démarre avec une petite introduction bien funéraire intitulée « I döden är vi alla lika » (dans la mort, nous sommes tous pareils), prélude récité en suédois qui ouvre la marche à trois gros titres sabbathiens au possible (« Your lives are worthless », un « Drawn to the abyss » qui se termine dans une course électrique échevelée et un « N.W. 588 » sonnant comme des titres de l’époque « Never say die » du Sab). Puis on traverse une transition carrément folk avec les huit minutes de « Gone », joué simplement à la guitare acoustique. Enfin, on reprend la descente dans les voûtes hantées des cimetières de sorcières avec un « Slave to the grave » menaçant à souhait, qui semble invoquer les esprits afin de nous mettre encore mieux la frousse au derrière. Dans cette ambiance de hantise granitique, le dernier morceau « The spider of my love » et ses 17 minutes vient tout aplatir sous une épaisse pierre tombale dégoulinante de sludge metal joué à la vitesse d’un escargot sous antidépresseurs. Les guitares s’extraient d’une fange rythmique molle et lourde pour lancer vers les cieux des solos acides et puissants. Un grand moment.

Classique dans la veine doom, efficace et colossal à souhait, ce premier album d’Alastor se doit de trouver sa place dans toutes les bonnes discothèques doom qui se respectent.

Pays: SE
RidingEasy Records
Sortie: 2018/10/31

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