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SICK OF IT ALL – Wake the sleeping dragon

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Inaltérables sur la scène punk hardcore new-yorkaise depuis 32 ans, les hommes de Sick Of It All repartent à l’assaut de nos oreilles avec “Wake the sleeping dragon”, treizième de la dynastie. Nous n’allons pas revenir sur les états de service légendaires de Sick Of It All, qui tient le haut du pavé hardcore depuis trois décennies et rivalise avec Agnostic Front ou Cro-Mags dans la lutte pour la suprématie historique du punk hardcore. Les derniers albums que le groupe à sortis sur le label Century Media (Based on a true story, XXV Nonstop, Last act of defiance) ont montré la grande forme que tenaient toujours Lou Koller (chant), Peter Koller (guitare), Craig Setari (basse) et Armand Majidi (batterie) dans la défense du hardcore authentique.

Cette année, Sick Of It All renoue avec une tradition commencée au début des années 2000 et arrêtée en 2003, à savoir une association avec le label Fat Wreck qui avait commercialisé en son temps les albums « Call to arms » (1999), « Yours truly » (2000) et « Life on the ropes » (2003). Le groupe était ensuite passé chez Abacus pour l’album « Death to tyrants » (2006) mais ce label, une filiale de Century Media, avait fini par faire faillite. Fat Wreck s’associe donc avec Century Media pour sortir de concert ce nouvel album de Sick Of It All, bien entendu entièrement dédié au hardcore le plus décomplexé.

Par rapport aux derniers albums, ce disque tient la route mais semble ne pas réussir complètement à surclasser ses prédécesseurs, qui conservaient une hargne rebelle que « Wake the sleeping dragon » met du temps à faire monter en puissance. C’est ainsi que quelques hymnes plus dignes de la crétinerie des Dropkick Murphys que de la majesté de Sick Of It All (« Bull’s anthem », « Always with us ») viennent désamorcer les potentialités agressives du début de l’album. On n’a pas tout de suite envie de se saisir d’une batte de base-ball cloutée et de se précipiter dans la rue pour démolir les pare-brises de voitures, les enseignes de magasins Apple ou des tronches de flic, comme ça se passe habituellement pour les disques de Sick Of It All. Quelques titres politiques comme « Robert Moses was a racist » commencent doucement à récupérer des pavés pour la grande émeute sonore espérée. Mais une chanson sur l’architecte de New York, décédé il y a près de 40 ans, est-elle un moyen efficace de mobiliser les auditeurs sur des problèmes plus contemporains?

Il faut en fait attendre la seconde partie de l’album pour entrer un peu en surchauffe, mais vraiment un peu, pas trop. C’est en fait le titre « Wake the sleeping dragon », situé au milieu du disque, qui lance les opérations de conquête punk. On sent pointer quelques riffs costauds plus inventifs que ce que l’on a entendu jusqu’à présent. Il y a aussi moquerie envers les abrutis de végétariens qui ne seraient même pas capables de déchiqueter la carotide d’un bœuf avec leurs seules dents (« Beef between vegans »). « Hardcore horseshoe » et « Mental furlough » développent aussi quelques motifs de guitare donnant envie de tout péter à coup de bazooka. La politique s’invite sur la fin de l’album avec « Deep state », « Work the system » ou « The new slavery ». Sick Of It All attaque les problèmes du jour également avec « Bad hombres » qui condamne le mur que Trump édifie à la frontière mexicaine.

Ça a mis du temps à vraiment démarrer mais Sick Of It All y est quand même arrivé. Il termine son nouvel album en puissance et en vélocité. On ne peut pas accuser ici une trop longue durée de l’album (32 minutes) mais peut-être un trop grand nombre de morceaux. Dix-sept titres, c’est forcément la porte ouverte à de la dispersion des forces, même si aucun d’entre eux ne dépasse les deux minutes trente. Bref, Sick Of It All a ait de meilleurs albums, ce qui ne signifie pas que ce petit dernier soit foncièrement mauvais. Au contraire.

Pays: US
Century Media
Sortie: 2018/11/02

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