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ROUILHAC, Gaël – Waterworks

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Originaire de Saint Léonard de Noblat dans le Limousin, où il pousse ses premiers vagissements le 24 novembre 1982, Gaël Rouilhac tombe tout petit dans la marmite du jazz, d’où il ressort trempé jusqu’aux os du philtre magique concocté par Django Reinhardt ou Stéphane Grappelli. Guitariste, Gaël Rouilhac ne se réclame cependant pas du seul jazz manouche, il aime aussi promener ses tympans du côté du funk, de la musique classique, du rock, des musiques traditionnelles ou expérimentales.

C’est en 2001, à 19 ans, qu’il se lance dans une carrière musicale. Bien sûr, le jazz manouche occupe d’abord son esprit, mais l’homme se diversifie au fur et à mesure qu’il s’enracine dans la profession, agissant non seulement comme instrumentiste mais également comme chanteur pu compositeur. Il ne dédaigne pas non plus répondre à des commandes pour des bandes sons de téléfilms, entre autres. Sa palette artistique s’étend même jusqu’à la comédie lorsqu’il suit la troupe des Deschiens de Jérôme Deschamps, de 2008 à 2011.

L’année suivante, ses pérégrinations l’amènent à New York, dont il va fréquenter les lieux musicaux pendant six mois. Une centaine de concerts dans la Grosse pomme, entant que leader, soldent un parcours riche où Gaël Rouilhac a eu l’occasion d’enrichir son carnet d’adresses et l’étendue de ses talents, devenant définitivement sûr de lui dans le domaine de la composition.

De retour en France, il monte en 2015 son trio, accompagné de la violoniste Caroline Bugala et de l’accordéoniste italien Roberto Gervasi. Guitare, accordéon, violon : tout est réuni pour ranimer la flamme des Django Reinhardt, Stéphane Grappelli et Astor Piazzola, si l’on en juge par la dernière livraison du trio, ʺWaterworksʺ.

Tout instrumental, cet album n’en garde pas moins une prétention littéraire par la force évocatrice des titres des morceaux. Ici, un ʺCape Codʺ dessine la tendre tristesse d’un hiver au bord d’une mer agitée, là, un ʺLa valse des parachutistes belgesʺ énonce l’improbable et l’étrange. Sans parler de ʺÇa, c’est l’enfer mon frèreʺ qui aurait pu promettre bien des mots mais qui révèle en fait un enthousiasmant exercice d’audace sonore, entre expérimentations avant-gardistes et tempête tzigane entraînée par un violon à la folie joyeusement balkanique.

En reprenant le long héritage du jazz manouche et en y apportant une patte assez aventureuse et bougrement technique, Gaël Rouilhac et ses compagnons nous emmènent dans un voyage à la fois intemporel marqué par une modernité qui ne ternit nullement le genre. A découvrir.

Le groupe :

Gaël Rouilhac (guitare)
Caroline Bugala (violon)
Roberto Gervasi (accordéon)

L’album :

ʺCape Codʺ (8’15)
ʺDiamant rougeʺ (6’10)
ʺHomeʺ (6’02)
ʺLa Montagne verteʺ (4’45)
ʺLa Valse des Parachutistes belgesʺ (4’20)
ʺTimes fliesʺ (5’16)
ʺSoloʺ (2’44)
ʺMoodʺ (4’02)
ʺUn Point c’est toutʺ (3’59)
ʺÇa c’est l’enfer mon frèreʺ (5’49)

https://www.facebook.com/gaelrouilhactrio/

Pays: FR
Laborie Jazz
Sortie: 2020/09/25

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