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SEVEN SPIRES – Gods of debauchery

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Les gens de Seven Spires n’ont pas chômé ces derniers mois puisqu’ils sortent déjà leur troisième album, qui fait suite à un ʺEmerald seasʺ sorti en février 2020. La date de sortie de ce précédent album était propice à un rapide retour au studio puisque la case ʺtournée intensiveʺ avait été zappée en raison de l’arrivée de la pandémie de coronavirus, survenue quelques semaines après la sortie d’ʺEmerald seasʺ. Ce retour forcé au bercail n’a pas empêché Seven Spires de rencontrer un vif succès avec ʺEmerald seasʺ, qui révélait un groupe débordant de talents pour la composition d’un mélange efficace entre métal symphonique, power metal et aspects un peu plus extrêmes du genre. Surtout, la carte gagnante du combo était l’incroyable chanteuse Adrienne Cowan, une de vocalistes les plus douées de sa génération.

Nullement frustré par l’annulation des tournées, Seven Spires a pris le taureau par les cornes et a poursuivi l’exploitation du filon d’inspiration ayant donné naissance à ʺEmerald seasʺ, avec la confection du petit frère, ʺGods of debaucheryʺ. Remontés comme des pendules, le guitariste Jack Kosto et la chanteuse Adrienne Cowan se sont dit qu’ils pouvaient faire encore plus grand, encore plus vaste, encore plus ambitieux qu’ʺEmerald seasʺ avec un nouvel album 2.0 qui serait un nouveau défi permettant de monter quelques marches supplémentaires sur le podium de la reconnaissance internationale. Les musiciens ont sué sur la partition, Adrienne Cowan s’est investie encore plus dans l’écriture des textes et le façonnage du contexte artistique. Jack Kosto s’est fadé tout cadre musical de l’œuvre, dirigeant toute la production et tout l’enregistrement, avec le mixage et la mastérisation faits à nouveau par le grand Sascha Paeth en Allemagne.

Le résultat est un album qui enferme le nombre incroyable de seize chansons, affichant près de 77 minutes de durée totale. C’est deux fois la durée de référence du théorème du Sergent Pepper, qui veut qu’un bon album n’affiche pas plus de 37 minutes pour conserver intacte l’attention de l’auditeur. Au-delà de cette durée, inévitablement, les choses se délitent et perdent de leur intensité, avec un risque élevé de morceaux servant à faire du remplissage et au bout du compte, l’ennui qui s’installe.

Comment Seven Spires va se sortir du piège de l’album marathon ? Assez honorablement, il faut le dire. Si les deux premiers morceaux semblent un peu tourner autour du pot sans trouver tout de suite leur cible, ʺThe Gods of debaucheryʺ va offrir de grands moments. Les choses se déverrouillent à partir de ʺGhost of yesterdayʺ, premier morceau impressionnant de l’affaire, prélude à une série de chansons captivantes, avec ʺLightbringerʺ, les ambiances orientales de ʺEchoes of eternityʺ ou le mélange entre mélodie et death sur ʺShadow on an endless seaʺ.

Dans cet ensemble, ʺThis God is deadʺ reste la grande attraction, avec ses étages de composition variés, occupant plus de dix minutes et recourant à toutes les ficelles du métal symphonique (solos grandioses, chœurs gigantesques). Dans la foulée, ʺOceans of timeʺ maintient la même sorte de pression, avec une rythmique cavaleuse et un énorme travail sur les synthétiseurs, soutenant le chant toujours triomphant d’Adrienne Cowan. On attend toujours le morceau qui va ralentir le rythme ou l’intensité de cet album mais ce n’est pas avec ʺThe unforgotten nameʺ qu’on va marquer le pas, ce titre proposant toujours des atmosphères babyloniennes et des poussées dramatiques irrésistibles. Le groupe glisse de temps à autre un petit élément death metal, surtout dans le chant, comme c’est le cas sur ʺGods amongst menʺ, où Adrienne Cowan corse sa voix en la rendant plus agressive.

C’est vers le dernier quart de l’album qu’on sent les effets des 77 minutes, lorsque ʺDreamchaserʺ a un petit goût de déjà entendu et que ʺThrough lifetimesʺ en fait un petit peu trop dans l’opératique. Et le final un peu caramélisé de ʺFall with meʺ nous fait penser à cette phrase de Maurice Thorez : ʺIl faut savoir terminer une grève généraleʺ. C’est la même chose pour un album. Je me disais bien que sur ces 77 minutes, il y avait un peu de gras quelque part. Les trois derniers morceaux sont en effet assez dispensables, même s’ils montrent d’autres facettes des possibilités de composition de Seven Spires.

Un petit retard à l’allumage, une fin de parcours donnant un peu plus dans la pâtisserie mais on ne regrettera pas le corps central de ce disque qui montre encore une fois le potentiel certain de Seven Spires pour faire du grand power metal symphonique. Lorsque le groupe pourra à nouveau tourner, il n’aura pas un mais deux albums à défendre, ce qui promet du beau spectacle.

Le groupe :

Adrienne Cowan (chant et claviers)
Chris Dovas (batterie)
Jack Kosto (guitare)
Peter de Reyna (basse)

L’album :

ʺWanderer’s Prayerʺ (1:42)
ʺGods of Debaucheryʺ (6:46)
ʺThe Cursed Museʺ (4:19)
ʺGhost of Yesterdayʺ (3:53)
ʺLightbringerʺ (3:03)
ʺEchoes of Eternityʺ (5:13)
ʺShadow on an Endless Seaʺ (5:10)
ʺDare to Liveʺ (4:43)
ʺIn Sickness, in Healthʺ (4:20)
ʺThis God is Deadʺ (10:37)
ʺOceans of Timeʺ (4:18)
ʺThe Unforgotten Nameʺ (5:26)
ʺGods amongst Menʺ (4:10)
ʺDreamchaserʺ (5:39)
ʺThrough Lifetimesʺ (4:12)
ʺFall with Meʺ (3:59)

https://www.facebook.com/sevenspiresband

Pays: US
Frontiers Music
Sortie: 2021/09/10

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