SIRENIA – Arcane Astral Aeons
Sirenia est une formation norvégienne de métal gothique à tendance symphonique créée en 2001 par Morten Veland qui tient toutes les rênes du pouvoir puisqu’il assure la chant masculin (clair et extrême), la guitare (lead, rythmique et acoustique), la basse, les claviers et la programmation de batterie. En studio du moins. Au fil du temps et des nombreux changements d’effectifs, la groupe a évolué vers une musique que l’on pourrait qualifié de power métal symphonique à tendance pop. Le groupe a une belle discographie puisqu’aux 8 albums enregistrés entre 2002 (“At Sixes And Sevens“) et 2016 (“Dim Days Of Colour“) est venu s’ajouter l’hiver dernier un petit neuvième, “Arcane Astral Aeons“, qui est aussi le second avec la chanteuse Emmanuelle Zoldan au micro.
Comme il est difficile de se produire à deux sur scène en enregistrant tous les autres instruments (reproche que j’ai souvent entendu à propos de Sirenia), Morten s’est entouré de Jan Erik Soltvedt et Nils Courbaron (guitares) et de Michael Brush à la batterie. Le premier album interprété par la talentueuse Emmanuelle avait apporté un vent nouveau sur le groupe dont les derniers albums souffraient d’un manque d’inspiration qui se traduisait par un côté répétitif et un sentiment de “copié-collé” chez l’auditeur.
Dès les premières notes du nouvel opus, on est rassuré. Les trois premiers morceaux sont particulièrement inspirés et plaisants à écouter. Pour vous faire une idée de la tonalité de l’album, voici les deux titres publiés sur la plateforme YouTube :
“Love Like Cyanide” :
“Into The Night” :
Parmi les nouveautés, Emmanuelle est parvenue à faire intégrer sur l’album des textes ou parties de textes en français, ce qui n’est pas si courant pour un groupe nordique. L’album procure une impression de diversité nettement plus prononcée qu’à l’habitude chez Sirenia. Le contrat semble dont parfaitement rempli. La plupart des morceaux répondent aux critères du genre, même si, malgré quelques reliquats d’éléments gothiques, l’album a une tonalité souvent plus pop qui devrait lui ouvrir la voie vers un public plus diversifié. Les plus attentifs d’entre vous distingueront même peut-être quelques touches qui tirent vers le black métal.
Personnellement, j’ai aussi beaucoup apprécié le titre “Desire” qui se détache des autres par son style et son approche musicale. Un autre bon point est que les morceaux permettent de mettre en valeur plusieurs facettes des talents vocaux de la belle Emmanuelle.
Si j’ajoute que l’album a été mixé par le légendaire producteur danois Jacob Hansen, vous savez que vous aurez d’office droit à un son métal accrocheur et à un album parfaitement bien balancé. L’album n’est bien sûr pas parfait, mais combiné au précédent, il offre amplement de quoi réconcilier le groupe avec la partie du public qui l’avait délaissé à cause de son passage à vie côté inspiration. Les amateurs de métal seront peut-être découragés par le côté trop pop. Difficile de plaire à tout le monde en même temps…
Bref, un album sympathique pour les amateurs de rock symphonique (chant clair, extrême et lyrique) avec un côté gothique/pop qui louche sans doute vers des groupes comme Delain.
Pays: NO
Napalm Records
Sortie: 2018/10/26