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SLOW DEATH, The – Siege

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C’est curieux, en préparant cette chronique, mon ordinateur est soudainement devenu lent, si bien que j’ai dû le redémarrer pour pouvoir compulser le Net à une vitesse normale. Il faut dire que le groupe auquel je m’attaquais avait peut-être contaminé ma machine car rien qu’avec son nom, The Slow Death affiche tout de suite la couleur : avec lui, la lenteur est érigée en véritable système de pensée.

On l’aura compris, The Slow Death aime s’adonner à un doom metal typique du genre funéraire, avec quelques intonations death provenant du côté mâle d’un des deux chanteurs impliqués dans ce groupe. The Slow Death voit le jour à Springwood, en Nouvelle-Galles du Sud (Australie). Cette petite commune qui est la plus éloignée de la grande banlieue Sydney est sans doute propice à l’ennui puisque Stuart Prickett (guitare, claviers et chœurs), Mandy Andresen (chant et claviers) et Gregg Williamson (chant) montent ce projet aux tonalités volontairement mornes et fatiguées et, pour couronner le tout, lui donnent le nom de The Slow Death.

Stuart Prickett et Gregg Williamson évoluaient auparavant au sein de Bludgeoner, un combo de brutal death metal auteur de deux EPs au début du 21e siècle. Le trio sort un premier album ʺSlow Deathʺ en 2008, inaugurant ce qui va être sa marque de fabrique : aucune chanson originale avec paroles ne tombe en dessous des dix minutes. On retrouve ce principe sur le deuxième album ʺIIʺ (2012), où Yonn McLaughlin a rejoint la formation à la batterie. Ce garçon a un lourd CV avec des participations dans de multiples combos locaux (Burden Man, Crone, Damarill, Horrisonous, Illimitable Dolor, Nazxul, Pestilential Shadows, Temple Nightside, Rookwood, ex-Backyard Mortuary, ex-Autokannon).

En 2014, The Slow Death partage un album avec Majestik Downfall, un groupe death/doom américain qui aime aussi les morceaux très longs, mais moins que The Slow Death. À la fin de cette même année, The Slow Death a complété son troisième album ʺArkʺ, avec l’ajout du bassiste Dan Garcia (ancien également de Bludgeoner) et Brett Campbell (guitare, habituellement chez les doomers américains de Pallbearer). Mais le 2 décembre 2014, c’est le drame : le jour de son quarantième anniversaire, le chanteur/grogneur Gregg Williamson succombe à une crise cardiaque. Une mort rapide, contrairement au nom de son groupe…

Dévasté, The Slow Death remonte la pente, engage un nouveau grommeleur en la personne de Gamaliel (ex-Oracle Of The Void, ex-Seraphic Behest) et met six ans à concocter son nouvel album, un ʺSiegeʺ qui trouve refuge chez le label Transcending Obscurity. En matière de doom metal funéraire, je pense qu’on touche là à un exemple du genre. Avec ses quatre morceaux occupant en tout 63 minutes de durée, ʺSiegeʺ s’écoule en longues marches lentes, provoquant une impression de lassitude et de tristesse irrépressible. D’épaisses guitares accompagnent des chants lointains, composés de la clarté féminine de Mandy Andresen et des borborygmes abyssaux de Gamaliel. Le batteur donne un coup de baguette sur ses fûts de temps en temps, entre deux cafés, afin de respecter une rythmique d’une lenteur de gastéropode. Côté gaité et bonne humeur, on peut repasser en voyant les titres des chansons : ʺTyrannyʺ, ʺFamineʺ, ʺPestilenceʺ, pas de quoi rigoler, en effet…

Ce disque est très approprié pour les séances contemplatives, où l’on est plus enclin à se laisser envelopper par des vagues sonores et des impressions que par l’indentification de mélodies concises et précises. ʺSiegeʺ donne d’abord un cadre général lors des premières écoutes et délivre ses subtilités avec le temps. C’est en tout cas un album dont la masse ne peut passer inaperçue et qui cultive la grandeur et la majesté d’une mélancolie complètement englobante. N’écoutez pas cet album lors de votre jogging, vous vous feriez dépasser par les escargots. Laissez-vous plutôt gagner par ses atmosphères lancinantes au début de l’automne et gardez-en un peu pour l’hiver, lorsque la neige et le givre viendront fouetter vos fenêtres. Ambiance garantie.

Le groupe :

Stuart Prickett (guitare, claviers et chœurs)
Mandy Andresen (chant et claviers)
Dan Garcia (basse)
Gamaliel (chant)
Yonn McLaughlin (batterie)

L’album :

ʺTyrannyʺ (19:13)
ʺFamineʺ (13:44)
ʺPestilenceʺ (19:38)
ʺAscent of the Flamesʺ (10:27)

https://theslowdeathband.bandcamp.com/album/siege-atmospheric-death-doom-metal
https://www.facebook.com/theslowdeath/

Pays: AU
Transcending Obscurity
Sortie: 2021/08/27

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