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SOL DRACONI SEPTEM – Hyperion

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Voici un groupe dont la vision associe pleinement un black metal industriel et gothique à une des œuvres majeures de la science-fiction contemporaine. En effet, Sol Draconi Septem s’attaque ici aux Cantos d’Hyperion, une fresque en quatre romans écrite durant les années 1990 par le romancier américain Dan Simmons. Afin de bien appréhender ce disque, quelques considérations littéraires s’imposent.

Dan Simmons, 72 ans, peut être considéré comme un écrivain de science-fiction à l’importance équivalente à celle d’Isaac Asimov, Frank Herbert ou Kim Stanley Robinson, qui sont tous des sommités ayant écrit des cycles romanesques fondateurs pour la science-fiction (Fondation, Dune, la Trilogie martienne). On peut aussi rapprocher Dan Simmons d’autres auteurs capitaux, comme Ray Bradbury, A.E. Van Vogt, Michael Moorcock ou même Tolkien. De 1989 à 1997, Dan Simmons rédige une tétralogie dite des Cantos d’Hyperion : ʺHyperionʺ (1989), ʺLa chute d’Hyperionʺ (1990), ʺEndimyonʺ (1995) et ʺL’éveil d’Endimyonʺ (1997). Cette œuvre raconte l’histoire d’une menace pesant sur une confédération de planètes fondée par l’homme au 28e siècle. Pour conjurer l’attaque des Extros (des humains rebelles) sur la planète Hyperion (la plus importante de la confédération), la dirigeante suprême envoie sept pèlerins pour y rencontrer le Gritche, un colosse d’acier qui se réveillerait si les Tombeaux du Temps, situés sur Hyperion, revenaient au présent. Un seul pèlerin pourra survivre et formuler un vœu pour sauver l’humanité de la confédération. Au cours de leur voyage, les pèlerins apprennent à se connaître en se racontant leur passé sous forme de courtes histoires constituant le premier livre. Cette œuvre de longue haleine a rencontré un grand succès mondial et a obtenu le prix Hugo du meilleur roman 1990 et le prix Locus du meilleur roman de science-fiction 1990. Des rumeurs circulent sur une possible adaptation de ces bouquins au cinéma (ce qui nous changerait de l’inévitable et désormais insupportable Star wars…) mais rien n’est encore concrétisé.

Si l’adaptation cinématographique d’Hyperion se fait attendre, l’adaptation musicale, elle, est bien réelle. Ce sont les Nantais de Sol Draconi Septem qui s’en sont chargés. Ici, pas de grande musique cuivrée propre aux films de science-fiction, mais un black metal froid et clinique, décliné en forme gothique et industrielle, avec force synthétiseurs à la John Carpenter (ʺThe man who cried Godʺ), guitares hachées (ʺThe war loversʺ), chant cruel (ʺHyperion cantosʺ) et rythmiques massives (ʺThe avatarʺ). Le ton reste cérémonieux et un rien mélodique (ʺThe long goodbyeʺ), les paroles en style télégraphique étant censées reproduire l’histoire écrite par Dan Simmons, mais avec de larges libertés prises par rapport au texte d’origine. On ne connaît absolument rien des musiciens Muon, Kaon et Tauon, qui n’ont apparemment pas d’antécédents musicaux dans d’autres groupes et se trouvent réunis dans ce projet dont Muon est la tête pensante.

Cela faisait trois ans que les hommes de Sol Draconi Septem mûrissaient leur projet. Ils aboutissent à un album cohérent et dense, démonstration de la haute tenue littéraire et musicale de l’ensemble. Il faut bien sûr avoir un petit penchent envers le black metal pour appréhender sereinement cet album mais l’ensemble est solide, joué selon les normes du genre et bien produit.

Le groupe :

Muon (écriture, choeurs, chant, synthés)
Kaon (paroles, chant, guitar, synthés, saxophone)
Tauon (batterie, chant)

L’album :

ʺThe Man Who Cried Godʺ (07:41)
ʺThe War Loversʺ (04:06)
ʺThe Avatarʺ (04:39)
ʺHyperion Cantosʺ (03:51)
ʺThe River Léthé’s Taste is Bitterʺ (04:23)
ʺThe Long Goodbyeʺ (05:56)
ʺI Remember Siriʺ (04:48)
ʺThe Last Pilgrimsʺ (05:55)
ʺSilenusʺ (03:22)

https://soldraconiseptem.bandcamp.com/album/hyperion
https://www.facebook.com/soldraconiseptemfr/

Pays: FR
Seasons Of Mist
Sortie: 2021/03/05

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