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STACHES, The – This lake is pointless

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Le lac dont parle le titre de ce troisième album des Statches doit certainement être celui de Genève, dont est originaire ce quatuor composé de deux filles et de deux garçons. Lise Sutter (chant, synthés), Charlotte Mermoud (basse, chœurs), Martin Burger (batterie) et Léo Marchand (guitare) consacrent leur temps libre à composer un rock garage qui emprunte également au post-punk, à la pop psychédélique déviante et autres sous-genres farfelus, au grand bénéfice des tympans et de la santé mentale des auditeurs qui peuvent à la fois écouter de la bonne musique et devenir peu à peu complètement dingues s’ils entrent en profondeur dans l’univers quelque peu dérangé de ces Statches.

Le groupe existe depuis une dizaine d’années et a déjà affligé le corps médical de trois épidémies sonores, avec ʺMachineʺ (2014), ʺPlacid facesʺ (2016) et ce nouveau ʺThis lake is pointlessʺ, sorti en mars. Le crédo musical de ces jeunes gens est assez simple : un garage rock bluesy et décadent comparable à une rencontre entre le Gun Club et les Sonics sur le premier album, des influences plus punk façon Nina Hagen, The Slits ou les Breeders sur le deuxième album et un croisement post-punk entre Elli & Jacno et les Glücks sur le troisième album. Notons que dans ce lot, le deuxième album se révèle tout simplement excellent et est le premier à sortir sur le label Les Disques Bongo Joe, nouvelle maison genevoise qui sort aussi pas mal d’artistes d’origine turque.

Mais le troisième disque ne le cède en rien à son prédécesseur, avec une orientation un peu plus post-punk qui, comme je le disais, convoque le souvenir d’Elli & Jacno qui seraient passés à travers un nuage punk radioactif et se seraient transformés en un croisement monstrueux entre Siouxie & The Banshees et Art Brut. Désormais réinstallés à Leipzig, les Statches ont enregistré cet album par leurs propres moyens, avec un petit magnétophone Tascam quatre pistes et un ordinateur. C’est ce petit côté bricolé qui donne tout le charme de cet enregistrement, magnifiquement punk dans son esprit et décalé dans sa forme. La chanteuse débite ses textes en mode parlé, comme le grand Eddie Argos d’Art Brut, avec le même humour branque dans les textes. La guitare vient insinuer quelques accords bien vicieux et trépidants de temps à autre tandis que la basse envoie une rythmique pulmonaire obtuse et insistante. Les tripotages électroniques rappellent la synth pop des années 80 mais le tout est bousculé à grandes charges d’électricité qui rappellent toujours que les Statches sont avant tout des punkers.

Après, il n’y a plus qu’à se laisser emporter dans le flipper fou de cet album, où des titres comme ʺGreat depressionʺ, ʺSavory saviourʺ, ʺBeaver loveʺ, ʺThank God for McDonald’sʺ et bien d’autres vous renverront de bumper en bumper jusqu’au grand tilt final. A découvrir et à voir sur scène, si possible.

Pays: CH
Les Disques Bongo Joe
Sortie: 2019/03/01

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