TEMPLE RENEGADE – The All Is One
Quand on dit que l’habit ne fait pas le moine, il en va de même pour les CD de groupes que nous recevons pour réaliser des chroniques. Au sommet de ma pile de CD à Chroniquer se trouvait un album avec une pochette sobre, en papier blanc, le nom du groupe et le titre de l’album écrit au marqueur. Il n’en fallait pas plus pour attirer mon regard et me motiver à le placer dans mon lecteur de salon.
Et là, dès les premières notes, quelle claque ! Je reçois en pleine figure de la musique aux sonorités très métal et ce n’est pas pour me déplaire. Ce groupe c’est Temple Renegade qui arrive en force avec son tout premier album (hors EP) “The All Is None”.
Originaires de La Haye, il faut reconnaître, une fois encore, à nos confrères Néerlandais un talent appréciable vis-à-vis du bon rock et dans ce cas-ci du métal tantôt alternatif, tantôt plus progressif. Ce qui frappe d’entrée de jeu, c’est la mise en place du groupe qui ne permet pas d’être “légèrement à côté”. En effet, les rythmiques sont tellement nettes et précises qu’il n’y a aucune place au hasard.
Encadrant cette rythmique sèche et précise, se trouve une seconde guitare Lead amenant un côté mélodique plus aérien que la première. Couplée à la voix envoûtante et plus aiguë du chanteur (Sven Mundorf), nous obtenons un mélange subtil alternant entre un côté très sec, brutal et un autre côté plus planant et doux.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une réelle nouveauté artistique, Temple Renegate nous montre sa maîtrise et sa technique tout au long de son album ! Sans être une démonstration technique comme on peut le retrouver dans certains groupes progs, chaque musicien montre un jeu calé, précis où la technique est indispensable. Ceci permet des morceaux très saccadés au son hyper saturé typé métal comme on les aime ! Mais attention, métal ne sera pas synonyme de “bourrin” ou “vitesse exagérée”. Nous aurons donc droit à des morceaux au tempo lent mais toujours avec ces rythmiques calées, rapides et nettes. J’y ai d’ailleurs retrouvé quelques teintes de groupes tels que Serenity, Mastodon ou encore les maîtres du progressif Tool.
Au-delà du talent du chanteur Sven Mundorf, j’ai pu apprécier le son tout en distorsion du bassiste Angel Lopez qui soutiendra magistralement le son des guitares mais aussi toutes les rythmiques et notamment les coups à la double pédale de la batterie. Ce qui n’est pas rien ! Les guitares sont au nombre de deux, utilisées par Jerôme Huss mais également par Sven Mundorf qui gratte en plus de chanter. Chaque guitare est très différente et complémentaire. En effet, pendant qu’une marque la rythmique aux accents très secs, la seconde lead et plus mélodique amène un côté presque apaisant.
J’ai particulièrement apprécié le jeu du batteur Sander Van Elferen et ses patterns aux tempos lents mais ô combien rapides à la double pédale. Chaque coup de kick est marqué, net, précis ! De plus, dans les morceaux “A Fistul Of Sand” et “Voynich’s last dream” (entre autres) celui nous régale de Ghost notes (technique où le batteur agrémente de notes fantômes, presque inaudibles à la caisse claire) agrémentées par de jolis contretemps au charleston ce qui amène un groove du tonnerre. Je vous laisse juger par vous-même via le Bandcamp de l’opus disponible dans cette chronique.
Ajouté à mes abonnements Spotify, je compte bien suivre ce groupe et si l’occasion se présente, aller les voir là où tout se joue vraiment, sur scène ! Et vous, y serez-vous également ?
L’album :
– Enter Illusion
– The Silent Hand
– Somewhere The Vulture
– Fistful of Sand
– Qualia
– Fallout
– Ghost of Goliath
– Voynich’s Last Dream
– Harbringer
– Deadman
Les membres du groupe :
– Sven Mundorf : Voix et guitare
– Jerome Huss : Guitare
– Angel Lopez : Basse
– Sander van Elferen : Batterie
https://templerenegade.bandcamp.com/
Pays: NL
Autoproduction
Sortie: 2019/11/22