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VOICES OF THE COSMOS – Interstellar space

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On prévient tout de suite : cette chronique s’adresse uniquement aux astrophysiciens, aux cosmonautes, aux extra-terrestres et aux producteurs de films de science-fiction ou de space-operas porno soft. Elle peut à la limite s’adresser aux mélomanes déviants ou ceux qui veulent tutoyer les étoiles dans leur salon. Mais pour le reste, les fans d’Aerosmith, les idolâtres de Phil Collins ou les collectionneurs de black metal nicaraguayen, vous pouvez remballer vos cliques et vos claques et allez voir ailleurs si Voices Of The Cosmos y est.

Car ce qui nous attend ici est totalement en dehors de toute préoccupation mélodique. Comme le nom du groupe et son premier album l’indiquent, Voices Of The Cosmos a pour mission de nous faire entendre le bruit de l’espace en l’enrobant de couches de synthétiseurs et de machines électroniques. Les explorateurs de la musique des sphères qui vont nous faire décoller en fusée s’appellent Rafał Iwański et Wojciech Zięba et viennent de Pologne, un pays qui n’est pas avare de projets musicaux bien fous.

Le projet de ces deux aventuriers du son consistent à mixer des enregistrements d’authentiques bruits provenant de l’espace à des compositions électro-acoustiques. Pour ce faire, ils ont été aidés par l’Institut d’astronomie Copernic de Torun, qui leur a fourni des sons de pulsars, de la magnétosphère des planètes, du soleil, des aurores boréales ou de masers, c’est-à-dire des dispositifs permettant d’émettre un faisceau cohérent de micro-ondes (l’ancêtre du laser, en fait). Et avec tout ce matériel, Rafał Iwański et Wojciech Zięba ont élaboré une architecture sonore destinée à créer une impression cosmique extraordinaire. Leur album comprend quatre titres, ou plutôt quatre épisodes qui tournent généralement autour de dix minutes de moyenne et qui sont autant dignes d’être présentés dans des festivals de musique que dans des réunions scientifiques, ce qui est d’ailleurs arrivé.

Le résultat de tout ceci est donc une œuvre essentiellement tournée vers les ambiances, un truc à faire passer Tangerine Dream pour un groupe de thrash metal crétin. Pour profiter pleinement de la chose, on conseille l’obscurité totale ou mieux, l’observation du ciel nocturne par temps clair tout en écoutant cet album. On entre alors en communication avec l’espace, avec tous ses mystères et ses fascinations. Comment tout ceci est-il arrivé ? Pourquoi ? Quel est le but suprême ? Personnellement, j’ai toujours pensé que c’était par l’espace intersidéral qu’on pouvait entrevoir Dieu. S’il n’y avait pas de Dieu, pourquoi le cosmos existerait ? Dieu est peut-être une chose bien trop immense pour être domestiquée par l’homme et tournée en religions, avec des bénitiers, des circoncisions, des temples bouddhistes ou des périodes de jeûne qui sont peut-être complètement à côté de la plaque face au grand projet divin. Enfin, ce ne sont que des réflexions d’inculte qui ne servent qu’à alimenter une pensée hésitante et incomplète, sans plus.

Ce qui vient d’être dit n’était qu’un exemple pour illustrer la grande puissance évocatrice de ce disque ʺInterstellar spaceʺ, qui doit autant à Hubble, aux frères Bogdanov ou à Klaus Schulze pour atteindre ce degré de grandeur. Nous ne sommes plus ici dans la musique pure, nous sommes dans une interdisciplinarité qui cherche à ouvrir les esprits sur l’infini. C’est quand même très fort.

Le groupe :

Rafał Iwański (machines électroniques, synthétiseurs)
Wojciech Zięba (machines électroniques, synthétiseurs)
Le système solaire (bruits divers)

L’album :

ʺAurora Bisʺ (11:39)
ʺMaser Emissionʺ (08:21)
ʺSix Pulsarsʺ (05:16)
ʺMethanol Flashʺ (15:50)

https://voicesofthecosmos.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/voicesofthecosmos/?ref=page_internal

Pays: PL
Gusstaff Records
Sortie: 2021/01/08

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