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VORGA – Striving toward oblivion

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Nous allons mettre une combinaison de cosmonaute avec des pentagrammes dessinés dessus car l’expérience que nous propose Vorga sur son premier album tient à la fois du black metal et de l’inspiration provenant des voyages intersidéraux chers à la science-fiction. En ce sens, le groupe allemand rejoint les plates-bandes d’Imperialist, combo américain explorant les mêmes thèmes et également signé chez le label Transcending Obscurity

La maison indienne a sans doute été attirée par le premier EP de Vorga, sorte de manière indépendante en 2019 sous le nom de ʺRadiant gloomʺ. Certains commentateurs du Net ne s’y étaient pas trompé et avaient souligné les qualités de ce premier effort réalisé à l’époque par Jervas (batterie), Atlas (guitare rythmique et basse), Volker (guitare lead), Azaghal (chant, puis basse) et Пешо Спейса (chant, alias Peter Jordanov).

Ce dernier est citoyen bulgare et il n’est pas le seul membre d’origine étrangère dans ce combo installé dans le Bade-Wurtemberg, puisqu’Atlas vient d’Angleterre. Vorga est donc une formation d’assise internationale qui comprend aussi des musiciens ayant un petit passé dans la profession. Volker (parti depuis en 2020) avait opéré dans Geäst (un groupe de doom de Mannheim) et Azrael’s Seed, un combo doom gothique ayant débuté ses méfaits en 2001. Jervas faisait du death metal chez Corporal Punishment également au début du 21e siècle, puis du black chez Grabfinsternis et avait aussi écrasé les peaux chez Aaskereia, un vieux groupe black de Karlsruhe formé en 1997. Azaghal partage son temps avec Henbane (anciennement Agonie), un groupe black qui vient de sortir son premier album, et avait été aperçu chez Azagthoth, encore un groupe de black n’ayant laissé qu’une petite démo à son actif. Quant à Peter Jordanov, il a débuté chez Act Of Grotesque, formation black metal bulgare, et il évolue également dans Vrani Volosa, autre groupe bulgare qui affiche trois albums de black metal à son palmarès depuis 2005.

Voilà, on connaît tout sur ces braves gens et on découvre leur belle osmose sur ce premier album de Vorga, qui musarde dans les couches classiques du black metal, mélangeant les aspects sauvages de Necrophobic à l’approche plus mélodique de Dissection et n’hésitant pas à user des breaks rythmiques qui ont fait la réputation d’Immortal. L’impression qui se dégage de ce premier opus est celle d’une densité physique viscérale, particulièrement mise en valeur par le chant poisseux et hargneux ainsi que l’entrelacs touffu des guitares, qui laissent peu d’aération au cours des morceaux. Il n’y a guère que sur ʺCometʺ et ʺLast transmissionʺ qu’on laisse respirer un peu les oreilles, généralement soumises à un puissant régime rythmique (bien maîtrisé par la batterie polyrythmique de Vergas) et à une violence néanmoins bien ordonnée.

Les structures des morceaux sont également bien ordonnées puisque tout est chronométré à cinq minutes vingt de moyenne, avec de légers dépassements pour deux morceaux tout au plus. Vorga se montre assez économe sur les solos de guitare et préfère favoriser un effet de bloc dans ses compositions, l’accent étant mis sur les riffs et l’omniprésence du batteur, décidément le technicien le plus affuté de cette bande. Cet effet massif vient-il du fait que, pour une raison inexpliquée, Azaghal, l’autre guitariste membre officiel du groupe, n’est pas crédité sur ce premier album ? On ne sait pas mais on oubliera rapidement cette question en profitant aussi de la très belle pochette du disque, signée Adam Burke (qui avait également illustré la pochette du dernier album d’Imperialist).

Au final, nous avons ici un album de black metal très compétent, pas forcément aventureux dans le genre mais animé d’une flamme constante et soutenu par des compositions solides. Les écoutes successives de ce ʺStriving toward oblivionʺ révèlent à chaque fois de nouveaux détails intéressants, ce qui est un très bon signe de qualité générale. De quoi attirer l’attention des amateurs du genre.

Le groupe :

Jervas (batterie)
Atlas (guitare)
Спейса (chant, basse)

L’album :

ʺStarless Skyʺ (5:19)
ʺCometʺ (5:08)
ʺDisgustʺ (5:59)
ʺStars My Destinationʺ (6:10)
ʺLast Transmissionʺ (5:48)
ʺFool’s Paradiseʺ (5:13)
ʺTakenʺ (6:37)
ʺDeath Manifestingʺ (5:16)

https://vorgaband.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/VorgaBand/

Pays: DE
Transcending Obscurity
Sortie: 2022/02/04

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