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WHEEL – Resident human

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Attention, il ne faut pas confondre ce Wheel, combo métal progressif anglo-finlandais, avec le Wheel allemand, un groupe de doom metal tradi qui vient lui aussi de sortir un album quinze jours après celui-ci. Il est donc question de la présence de deux Roues en promenade actuellement en Europe et il fallait faire cette petite mise au point pour éviter la confusion dans les Roues.

Le Wheel progressif qui nous intéresse ici est formé à Helsinki en 2015, autour d’un chanteur guitariste britannique (James Lascelles) et de musiciens finlandais, dont le batteur Santeri Saksala a pu être aperçu dans d’autres combos locaux, comme les vétérans de Five Fifteen, Alamaailman Vasarat ou Jonna’s Problem. Présents aux débuts du groupe, le bassiste Mikko Määttä et les guitaristes Saku Mattila et Roni Seppänen ont désormais laissé leur place à Aki Virta et Jussi Turunen. En matière d’ouvrages, Wheel avait déjà sorti un premier album ʺMoving backwardsʺ en 2019 et était parvenu à se faire remarquer par un disque solide, empruntant cependant beaucoup à Tool en matière d’inspiration.

Avec ce deuxième album ʺResident humanʺ, on va retrouver encore beaucoup de vestiges tooliens enterrés par-ci par-là au cœur des six morceaux qui composent le disque. La structure de cet album repose sur six titres, trois longs et trois courts, plus une coda sur le dernier titre. Bien entendu, les morceaux longs vont occasionner de grands voyages dans des atmosphères à la fois feutrées et intenses, quand les instruments terminent leurs progressions respectives dans une rencontre qui fait exploser les logiques suivies au cours du chemin.

D’un point de vue technique, on retire sa casquette devant le boulot impeccable de la production, la clarté pointilliste du chant et les montages complexes des compositions qui permettent à la basse de tresser des textures soyeuses et fermes, à la batterie de ponctuer les rythmes avec force et doigté, et aux guitares de remplir les espaces sonores avec juste ce qu’il faut de sensibilité et de puissance au moment où il faut monter à l’assaut.

Là où, au contraire, on peut se revisser la casquette sur le crâne en prenant un air renfrogné, c’est devant la relative timidité des compositions qui restent très souvent dans la retenue, préférant privilégier les ambiances par rapport à l’intensité ou l’aspect décisif et tranchant des chansons. Cette retenue vient aussi des structures des morceaux qui ont tendance à se répéter au cours de l’album. On sent toujours l’ombre de Tool, mais aussi de classiques du rock progressif (Dream Theater, Rush, Porcupine Tree) et ces influences rendent encore l’expression personnelle de Weel assez timide. Certes, le groupe a des atouts techniques mais il gagnerait à trouver davantage sa propre voie.

Cependant, on ne pourra pas nier que des morceaux comme ʺDissipationʺ, ʺMovementʺ ou ʺHyperionʺ possèdent de grands moments. C’est solide, suffisamment sensible, tout est finement pesé et mesuré, produit dans le souci du détail mais il manque un petit quelque chose, une petite once de démesure qui aurait pu justement porter cet album vers des sommets. Si Wheel évite avec intelligence le piège de la démesure, il reste cependant un peu trop dans la mesure, ratant de très peu la ligne de crête qui aurait permis de dominer parfaitement le sujet. Mais on peut espérer, vu le potentiel, que ce ne sera que partie remise.

Le groupe :

James Lascelles (chant et guitare)
Santeri Saksala (batterie)
Aki ‘Conan’ Virta (basse)
Jussi Turunen (guitare)

L’album :

ʺDissipatingʺ (11:52)
ʺMovementʺ (4:24)
ʺAscendʺ (4:23)
ʺHyperionʺ (12:09)
ʺFugueʺ (4:32)
ʺResident Humanʺ (10:32)
ʺOld Earthʺ (2:17)

https://www.facebook.com/wheelband

Pays FI
Odyssey Music
Sortie: 2021/03/26

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