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WILDERUN – Veil of imagination

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Cela faisait quelques années que la réputation de Wilderun montait dans les milieux du métal symphonique. Mais avec ce troisième album suprême, les Bostoniens frappent très fort et il n’est plus possible de garder le secret de ce fabuleux groupe dans les petits cénacles métal prog de la côte Est des Etats-Unis. Pour preuve, le label Century Media est allé dénicher cet album ʺVeil of imaginationʺ, déjà sorti en 2019 à compte d’auteur, pour en faire une distribution officielle en Europe et dans le reste du monde. Gloire à Century Media qui permet ainsi à l’univers de découvrir cette merveille absolue qu’est ce troisième album de Wilderun.

C’est Evan Anderson Berry qui monte ce projet en 2008, d’abord sur une base totalement individuelle puis en format groupe à partir de 2012, quand sort le premier album ʺOlden tales and deathly trailsʺ. Tout se diffuse encore sous le manteau mais Wilderun ne tarde pas à fédérer autour de lui un certain nombre d’admirateurs qui font enfler sa réputation, surtout à partir de l’album ʺSleep at the edge of the Earthʺ (2015). A l’époque, le groupe formule un folk metal progressif que beaucoup n’hésitent pas à comparer à une rencontre entre Opeth et Wintersun.

Mais c’est ce troisième album ʺVeil of imaginationʺ qui marque vraiment le décollage de Wilderun dans l’affection des amateurs de métal progressif. Evan Anderson Berry et ses hommes ont composé ici une série de chansons marquées par un sens remarquable de la symphonie. C’est une sorte de choc frontal entre des éléments de musique classique et de death metal rugueux. Et tout cela est si bien malaxé qu’on entend défiler dans nos oreilles un formidable exemple d’harmonies des genres et de cohésion des compositions. L’écriture est grandiose, les ambitions monumentales, les sonorités profondes. L’album dure plus d’une heure, met en lice deux chansons de plus de dix minutes, nous travaille le mental avec des chansons complexes, aux couches instrumentales multiples, avec une somptueuse production signée Dan Swanö. Les superlatifs se superposent à vitesse grand V au fur et à mesure que l’on pénètre dans cette œuvre énorme, portée par un souffle épique, magnifiée par la voix angélique et fière d’Evan Anderson Berry, tourmentée par le choc des contraires, entre symphonie céleste et sombre brutalité.

Parler de comparaison avec Opeth pour le cas de Wilderun est souvent juste mais ce n’est pas complètement exact. Wilderun reprend la philosophie musicale d’Opeth mais en raffine les traits, étend le champ des possibles en partant dans de multiples directions à partir de l’héritage du groupe suédois. Cette sublimation est également rendue possible du fait des qualités techniques exceptionnelles des musiciens de Wilderun. Les guitares fourbissent des solos échevelés, portés par des nappes d’orchestration symphonique (avec instruments à vent et à cordes, tout le toutim) et une rythmique phénoménale, tenue par un batteur qui déploie une variété époustouflante de blast beats, sur toutes les nuances et tous les rythmes. Là-dessus on ajoute des chœurs masculins comme rarement il en a été entendu dans la musique métal, ainsi que des paroles complexes, parlant de philosophie et de psychologie. Du death metal diplômé d’université, en quelque sorte.

Il faut plusieurs écoutes pour découvrir tous les joyaux qui se cachent dans ce disque. On a du mal à choisir un titre qui serait supérieur aux autres. Il faut dire qu’entre le quart d’heure ahurissant de ʺThe unimaginable zero summerʺ, les douze minutes du sénatorial final ʺWhen the fire and the rose were oneʺ, les merveilles formidables révélées par les ambitieux ʺFar from where dreams unfurlʺ ou ʺThe tyranny of imaginationʺ, on ne sait plus où donner de l’oreille.

Découvrir ʺThe veil of imaginationʺ, c’est un peu comme tomber par hasard sur une cité inconnue toute parée d’or et de diamants, cachée au milieu d’une épaisse jungle. Les richesses dégoulinent de partout et nos sens sont submergés par tant de splendeur. Cet album pourrait être une formidable bande son d’un grand film d’aventures, d’un péplum au budget élyséen, d’une croisade flamboyante pour délivrer la musique de la médiocrité qui souvent l‘assaille. Cet album est babylonien, olympien, impérial, enivrant de grandeur et de beauté. Je ne sais plus quoi dire.

Le groupe :

Evan Anderson Berry (chant, guitare rythmique, guitare acoustique, mandoline)
Wayne Ingram (guitare lead, chœurs, guitare acoustique, mandoline)
Daniel Müller (basse, chœurs, dulcimer, autoharpe)
Jonathan Teachey (batterie, percussions, chœurs)
Joe Gettler (guitar lead)

L’album :

ʺThe Unimaginable Zero Summer (14:32)
ʺO Resolution!ʺ (6:35)
ʺSleeping Ambassadors of the Sunʺ (6:31)
ʺScentless Core (Budding)ʺ (3:33)
ʺFar From Where Dreams Unfurlʺ (8:28)
ʺScentless Core (Fading)ʺ (5:21)
ʺThe Tyranny of Imaginationʺ (9:21)
ʺWhen the Fire and the Rose Were Oneʺ (11:51)

https://www.facebook.com/OfficialWilderun/

Pays: US
Century Media
Sortie: 2020/07/17

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