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WITCHES – The fates

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Trois albums en 33 ans d’existence… C’est ça, le métal français. Ou plutôt, c’était ça, à l’époque héroïque des années 80, où s’engager sur la route maudite du heavy metal était synonyme en France de galères sans fin, d’insuccès, de mépris et de rejet. Ils ont tous finis par tomber dans la trappe, les Blasphème, Sortilège, Attentat Rock, H-Bomb, Vulcain, Killers et autres Satan Jokers. D’autres se sont glissés dans l’underground, acquérant une aura mythique, comme ADX, Agressor, Massacra ou Loudblast, les Ch’tis qui tuent. Et il y avait aussi ce groupe Witches, l’un des plus anciens et finalement des plus résistants, puisqu’il s’est toujours reformé à la suite de séparations (une en 1990, puis une reformation en 1991, jusqu’en 1999, puis une autre reformation en 2006).

Originaire d’Antibes, Witches a une caractéristique importante, il a en son sein une chanteuse qui est considérée comme la première chanteuse de métal extrême en France. Et Sybille Colin-Tocquaine n’est pas n’importe qui, elle est la sœur d’Alex Colin-Tocquaine, fondateur de Witches en 1986 et également membre d’Agressor, toujours actif à Antibes alors que Witches est désormais basé à Paris. Et c’est finalement Sybille Colin-Tocquaine qui demeure la dernière survivante de ce groupe qui sort cette année sont troisième album, après ʺ3-4-1ʺ (1994) et ʺ7ʺ (2007). Oui, si on compte bien, ça fait un album tous les treize ans.

Comme l’épouvantail monstrueux de ʺJeeper’s creeperʺ, Witches sort de sa cave à intervalles rigoureusement réguliers pour frapper l’inconscient collectif de sa violence thrash et death metal. Et cette année, le cru 2020 de Witches, cet album ʺThe fatesʺ, promet de soulever des arômes putrides vers nos délicates narines. Efficace en diable, cette rondelle fumante convoque des influences conjuguées entre Slayer et Kreator afin de cogner avec le maximum de puissance. Et on peut effectivement dire qu’on en prend pour son grade au cours de cette chevauchée sanglante et véloce qui envoie d’impitoyables tranches de violence illustrées par des guitares survoltées, un chant arraché à la gorge et qu’on jurerait masculin alors qu’il émane d’une vénérable nana méritant dix fois d’être grand-mère, et une section rythmique ayant au derrière un essaim de frelons épileptiques. Et donc, il n’y a pas à s’étonner, de ʺWe areʺ jusqu’à ʺDeath in the middle agesʺ, ça charcute sans aucune pitié, ça déverse des chaudrons de décibels brûlants et ça taille du riff directement dans la tôle noirâtre des portes de l’enfer. On reste notamment en état de choc face à des brutalités comme ʺDamned skin is mineʺ, ʺFeared and adoredʺ ou ʺOff the fleshʺ.

C’est le label Malpermesita qui permet à ces survivants de l’infini de Witches de revenir sur le devant de la scène et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce label a eu ici une inspiration géniale.

Le groupe :

Sybille Colin-Tocquaine (chant et guitare)
Jonathan ʺSangliʺ Juré (batterie)
Lienj (guitare et basse)

L’album :

ʺWe Areʺ (03:01)
ʺInsideʺ (03:36)
ʺDamned Skin Is Mineʺ (03:17)
ʺBlack from Sorrowʺ (03:04)
ʺFeared and Adoredʺ (04:20)
ʺOff the Fleshʺ (02:53)
ʺLet Stones Fallʺ (03:21)
ʺLast Wishesʺ (02:32)
ʺDeath in the Middle Agesʺ (02:56)

https://witchesmetal.bandcamp.com/album/the-fates
https://www.facebook.com/witches.fr/

Pays: FR
Malpermesita Records
Sortie: 2020/06/05

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