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WRS, The – CAPICÙA

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Bonne nouvelle ! The WRS (pour The Wires) reviennent avec un deuxième album tout aussi culotté que leur premier opus, et ça, ça fait du bien. On rappelle que ce groupe carolo créé en 2018 par trois potes d’école s’est engagé dans la croisade garage punk psychédélique avec son excellent premier album ʺThe WRSʺ (2020), qui suivait un petit ʺLive at the Rockrillʺ enregistré en 2019 avec les moyens du bord mais avec une énergie exemplaire.

Nacho Santamaria (guitare et chant), Benjamin Podziukas (batterie) et Jaime Sala Hamed (basse et claviers) ont donc remis le couvert avec cette nouvelle livraison de six titres qui développent les chemins garage et psychédéliques empruntés sur le premier album. ʺCapicúaʺ est le mot espagnol pour désigner le palindrome, ces mots ou phrases que l’on peut lire dans un sens ou dans l’autre. À titre d’exemple, je ne peux résister à vous révéler le plus long palindrome que la langue française a pu créer : ʺTu l’as trop écrasé, César, ce Port-Salutʺ. Si vous lisez la phrase à l’envers, vous aurez la même chose. En se référant au palindrome, Nacho Santamaria et ses copains ont voulu évoquer l’idée de la boucle, du renouvellement incessant et les longues pérégrinations dont le psychédélisme est capable.

Ce nouvel album est en effet une progression par rapport au premier, avec l’arrivée dans le jeu garage d’atmosphères plus rêveuses, impeccablement mariées dans l’énergie fondamentale de la musique du groupe. Trois types de durées prédominent ici, du court (deux minutes), du moyen (six minutes) et du long (dix minutes), à raison de deux morceaux pour chacune de ces durées. Et même si l’album démarre avec les neuf minutes de ʺI don’t knowʺ, les explosions électriques sont tout de suite présentes avec cette chanson qui envoie un marathon de guitares déchainées soulignant un chant primitif qui se limite à hurler le titre du morceau en guise de paroles. En effet, pour les paroles, ne vous attendez pas ici à du prix Nobel de littérature, les textes sont réduits au minimum et servent surtout d’exutoire au chanteur qui hurle ses paroles comme des slogans. Mais cela fait partie du style et du charme des WRS.

Ensuite, c’est une alternance de défonce échevelée (ʺTo black to whiteʺ, ʺDo itʺ) et de passages plus aériens qui vont constituer le menu de ce disque dont le contenu vaut le contenant, avec une magnifique pochette colorée et lysergique signée Elzo Durt, un illustrateur dont la signature est intimement liée au psychédélisme moderne. En parlant de psychédélisme, The WRS nous collent quelques belles pépites dans les oreilles avec ʺEverydayʺ, ʺ12 strings for youʺ (digne de groupes californiens sixties comme The Charlatans rencontrant The Other Half avec une once de Quicksilver Messenger Service) et surtout ʺMy lover’s goneʺ, qui intervient immédiatement à la suite du morceau précédent pour constituer une longue suite planante et cosmique, posée sur un rythme hypnotique et obsédant. Les effets électroniques qui volent et fusent sur ce morceau ajoutent encore plus de transe à ce final qui boucle un album encore une fois parfaitement réussi.

Le groupe :

Nacho Santamaria Di Pietro (guitare et chant)
Benjamin Podziukas (batterie)
Jaime Sala Hamed (basse et claviers)

L’album :

ʺI Don’t Knowʺ (09:22)
ʺTo Black to Whiteʺ (02:36)
ʺEverydayʺ (06:48)
ʺDo Itʺ (02:02)
ʺ12 Strings for Youʺ (06:37)
ʺMy Lover’s Goneʺ (10:29)

https://thewirestheband.bandcamp.com/album/capic-a
https://www.facebook.com/thewrstheband

Pays: BE
Le Cèpe Records
Sortie: 2022/09/16

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