CD/DVDChroniques

YOO DOO RIGHT – A murmur, boundless to the East

0 Shares
Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

C’est au Canada, à Montréal plus précisément, que se forme Yoo Doo Right en 2015. Justin Cober (chant, guitare, synthés), Charles Masson (basse) et John Talbot (batterie) en sont les membres fondateurs, toujours ensemble à l’heure actuelle. Le nom du groupe est issu de la chanson ʺYoo doo rightʺ, qui figure sur l’album ʺMonster movieʺ du fameux groupe krautrock Can, paru en 1969. On aura donc compris d’où vient l’inspiration de base de Yoo Doo Right, qui cultive non seulement le krautrock, mais aussi le shoegaze et le post-rock.

Le groupe sort un premier EP ʺNobody panicked and everybody got onʺ en décembre 2016, qui est encore assez bien orienté vers le post-rock, voire le post-punk, avec certaines mélodies nerveuses et électriques. Le deuxième EP ʺEP 2ʺ de juin 2017 poursuit dans cette voie mais bifurque déjà vers des atmosphères plus psychédéliques et planantes, notamment sur la trilogie ʺApatrideʺ qui figure en seconde partie de cet EP. Un single partagé entre les légendaires Japonais d’Acid Mother Temple et Yoo Doo Right aide à faire passer le temps pendant la pandémie de 2020, en attendant le premier album ʺDon’t think you can escape your purposeʺ, en mai 2021.

Ce premier effort long format révèle un groupe qui a trouvé son altitude de croisière, avec de puissantes compositions instrumentales s’élevant vers les sphères, idéales pour un voyage intérieur (l’impressionnant ʺ1N914ʺ, ʺThe moral compass of a self-driving carʺ, la plage titulaire de l’album). Avec le nouvel album ʺA murmur, boundless to the Eastʺ, Yoo Doo Right accroche des compositions plus aériennes, souvent instrumentales et toujours prenantes. La guitare mélodique, des effets noisy, de lourds paysages sonores sculptés aux synthétiseurs et des grooves de basse en profondeur illustrent ce nouvel opus. La production est assurée par le grand Radwan Ghazi Moumneh (Suuns, Ought, Fly Pan Am) au Studio Hotel2Tango, dans des conditions live. La palette des sons est ensuite réaffirmée au mixage par Seth Manchester (Battles, Lightning Bolt, Lingua Ignota) et à la mastérisation par Matthew Barnhardt (FACS, Destroyer, METZ).

Par rapport au précédent album, Yoo Doo Right prend une direction un peu différente, revenant davantage sur des ambiances post-rock qui restent néanmoins d’une efficacité redoutable. Les titres sont longs, s’étendant même pour le dernier à plus de 16 minutes. Des noms comme Godspeed You! Black Emperor, My Bloody Valentine, Red Sparrowes ou METZ viennent à l’esprit quand on se laisse bousculer par ʺSay less, do moreʺ, transpercer d’un immense chagrin par le touchant ʺSMBʺ, hypnotiser par ʺDériveʺ, bercer par ʺThe failure, of stiff, tired friendsʺ ou emporter dans les arcanes labyrinthiques des seize minutes de ʺFeet together, face up, on the front lawnʺ.

Encore une fois, Yoo Doo Right affirme sa maîtrise des ambiances patiemment construites, montées peu à peu dans des paroxysmes poignants. On peut affirmer sans trop se tromper que ce combo a maintenant acquis la maîtrise de son sujet et devrait encore nous apporter de belles émotions sonores à l’avenir.

Le groupe :

Justin Cober (chant, guitare, synthés)
Charles Masson (basse)
John Talbot (batterie)

L’album :

ʺSay Less, Do Moreʺ (8:32)
ʺSMBʺ (6:41)
ʺDériveʺ (8:03)
ʺThe Failure of Stiff, Tired Friendsʺ (6:01)
ʺFeet Together, Face Up, on the Front Lawnʺ (16:36)

https://yoodooright.bandcamp.com/album/a-murmur-boundless-to-the-east
https://www.facebook.com/yoodoowrong/

Pays: CA
Mothland Records
Sortie: 2022/06/10

Laisser un commentaire

Music In Belgium