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Rock Werchter 2009 (Jour 4) avec Metallica, Nine Inch Nails et Ghinzu

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Dernière journée déjà pour cette édition 2009 de Rock Werchter. Une fois encore, on n’aura pas vu passer le temps. Au programme du jour, du lourd avec Metallica et Nine Inch Nails mais aussi du belge du sud du pays avec Ghinzu… Toutefois, avant d’aller plus loin dans les chroniques, quelques chiffres sous forme de bilan. 80.000 personnes par jour, aucune annulation à signaler sur 56 groupes (peut-être parce que Pete Doherty n’était pas convié cette année) et 60.000 campeurs. Cela a de quoi donner le tournis.

L’affiche du dimanche apparaissait cependant un peu plus faible et nettement plus éclectique que les autres jours. D’abord avec les pré-pubères Metro Station que l’on a préféré ignorer (quel intérêt d’aller voir un Tokio Hotel américain?), tout comme les métalleux de Mastodon (qui ont pourtant de bonnes critiques avec leur dernier album, “Crack The Skye”) et Seasick Steve, le vétéran de l’histoire du festival (68 ans) dont le blues rural nous aurait assoupi, d’autant plus que les coups de soleil collectionnés durant le week-end nous interdisaient une exposition trop prolongée. Cela dit, une averse aussi intense qu’inopinée nous empêchera également d’assister à la quasi-totalité de la prestation de The Mars Volta. Dommage, car leur rock progressif aux relents de jazz, de punk et de funk qui en plus laisse une grande part à l’improvisation en intrigue plus d’un…

Ce qui veut dire que le premier groupe que l’on verra (ou plutôt qu’on entendra du côté gauche de la scène) sera Black Eyed Peas. Pas vraiment rock non plus. D’ailleurs, on se demande un peu ce qu’ils venaient faire à un festival comme Werchter, la même question qui nous avait traversé l’esprit l’an dernier à l’occasion de la venue de Jay-Z. Soit. On a pu se rendre compte que le groupe de Fergie et de Will.I.Am est une véritable machine à tubes: “Don’t Phunk With My Heart”, “My Humps” et “Where Is The Love” ont en effet été matraqués à la radio, tout comme leur dernier single, “Boom Boom Pow”, N°1 anglais voici quelques semaines. Ils ont également rendu un hommage à Michael Jackson durant un DJ set improvisé par Will.I.Am au beau milieu du concert, mixant notamment “Don’t Stop ‘Til You Get Enough” et “Thriller” au “American Boy” d’Estelle. Une prestation qui aura plu aux kids et aux auditeurs des radios commerciales…

En gros, il était déjà passé 19 heures que l’on n’avait encore rien vu d’intéressant. Heureusement, cela allait changer avec Ghinzu, qui s’apprêtait à prendre d’assaut la Pyramid Marquee, en concurrence avec Kaiser Chiefs sur la Main Stage. Le dilemme, en ce qui me concerne, n’existait pas dans le sens où le groupe de Ricky Wilson était présent pour la quatrième année d’affilée et que, aussi efficace soit-il, ses mimiques finissent pas énerver. Et puis, leurs concerts de l’AB en janvier n’ont pas vraiment été à la hauteur, en support de leur faible troisième album, “Off With Their Heads”.

Direction la Pyramid Marquee donc, pour un petit événement, puisque le dernier groupe belge francophone à avoir joué à Werchter était Girls In Hawaii en 2004 et le dernier à être aussi haut sur l’affiche doit être Channel Zero en 1997. On avait confiance au groupe de John Stargasm pour rehausser une journée qui en avait bien besoin. Le début sera parfait avec le magnifique hommage du chanteur à sa grand-mère, le délicat “Mother Allegra”, enchaîné au lancinant “Mirror Mirror” et son intro interminable, qui est en passe de remplacer “Blow” dans le cœur des fans.

Avec “Cold Love” et “Take It Easy”, le groupe est bien en place. Le leader, toujours aussi charismatique et arrogant porte ses traditionnelles lunettes de soleil ainsi que son costume élégant. Ils sont en train de mettre le feu et puis, pendant “Mine” en version électro… Paf! Panne de courant et le synthé n’est plus alimenté. A croire qu’une malédiction de secteur les poursuit puisque deux jours plus tôt aux Eurockéennes de Belfort, ils avaient déjà expérimenté le même genre de mésaventure. Le groupe quitte donc la scène de rage et ne reviendra que de longues minutes plus tard. John Stargasm déclarera ironiquement (et en français) que c’était leur deuxième Werchter… le même jour. Malheureusement, le temps ne s’est pas arrêté pour eux. Ce qui veut dire qu’après “Do You Read Me” et un “Kill The Surfers” impérial, l’heure de conclure est arrivée. Gageons que leurs concerts aux Ardentes la semaine prochaine et au Pukkelpop en août seront d’autant plus intenses. Et quelque chose me dit qu’on les reverra ici même l’an prochain, avec une soif de revanche bien légitime.

Nine Inch Nails, le groupe de Trent Reznor est considéré à juste titre comme un des piliers du mouvement industriel. La semaine dernière, à la fin de son concert au Bonnaroo Festival dans le Tennessee, il a annoncé qu’il venait de donner son dernier concert sur le sol américain (il a changé d’avis depuis, mais les derniers sont malgré tout prévus avant la fin de l’année). Il y a donc fort à parier que ce sera la même chose en Belgique ce soir (il le sous-entendra d’ailleurs à la fin de sa prestation). En tout cas, c’est avec beaucoup de conviction et d’énergie qu’il lancera sa “Pretty Hate Machine” avec “1,000,000”, le seul extrait de son dernier album en date, “The Slip” (qu’il avait offert en téléchargement gratuit à l’époque) suivi de “Terrible Lie”, justement une plage de son tout premier album sorti en 1989.

Il nous a balancé un set violent tout en étant contrôlé, retraçant une carrière riche et longue de plus de 20 ans, s’arrêtant longuement sur son classique “The Downward Spiral” (“Heresy”, “March Of The Pigs”, “Piggy” mais bizarrement pas “Closer”), s’arrêtant à peine sur “With Teeth” de 2005 (“The Hand That Feeds”) et “Year Zero” de 2007 (“Survivalism”) pourtant ses deux derniers albums les plus intéressants. Une cover de David Bowie (“I’m Afraid Of Americans”, que Trent Reznor avait produit à l’époque) sera également au programme, dans un style bien entendu différent de celui de Jeronimo. A part ça, cette prestation était avant tout destinée aux fans vu les morceaux parfois rares interprétés, comme “Burn” qui se trouvait sur la B.O. de Natural Born Killers ou “Non-Entity”, une face B de “With Teeth”. Le final sera par contre d’une part explosif (“Head Like A Hole”) et d’autre part tendre (“Hurt”). Ce groupe risque de nous manquer sur scène…

A contrario, la tête d’affiche du jour commence tout doucement à faire partie du paysage de l’affiche de Werchter puisque Metallica en était à sa sixième participation (la quatrième depuis 2003). Mais, depuis leur visite voici deux ans, ils ont en main un nouvel album, “Death Magnetic”, produit par Rick Rubin. Ce qui nous amène à penser que nous aurons droit à des morceaux postérieurs à 1991 pour une fois, même si ce que les fans chevelus arborant fièrement leurs t-shirts à l’effigie de leurs idoles attendent sont plutôt les classiques du groupe. Ils seront gâtés par le début du concert puisque “Blackened”, “For Whom The Bell Tolls” et “Creeping Death” vont ouvrir la cérémonie.

James Hetfield porte toujours sa petite barbichette qui se fait tout doucement grisonnante, Lars Ulrich joue d’une batterie tellement impressionnante qu’il termine souvent les morceaux debout alors que Kirk Hammet sera un peu la star du jour, démontrant toute son agilité en envoyant des solos de guitare tous plus rapides les uns que les autres. Par contre, une fois n’est pas coutume, le bassiste Robert Trujillo sera un peu plus en retrait que d’habitude.

Ils vont effectivement jouer quelques extraits du nouvel album, dont “All Nightmare Long” et “The Day That Never Comes” seront les plus à même de se confondre dans la masse de hits speedés qui sont la marque de fabrique du groupe. Et si ça se fait, ils vont être jetés aux oubliettes d’ici leur prochain passage comme cela avait déjà été le cas avec “St Anger”. Difficile, en effet, de reproduire à l’infini un “Master Of Puppets” ou un “Welcome Home (Sanitarium)”. “Nothing Else Matters” sera repris en chœur par l’assemblée, rejoignant ainsi “Viva La Vida” et “Sex On Fire” au hit-parade des hymnes du week-end. Il sera suivi de “Enter Sandman”, dont les effets pyrotechniques sont désormais un peu trop téléphonés, tout comme ceux de “One”. Ils quitteront la scène après un intense “Seek And Destroy”, non sans l’avoir arpentée durant de longues minutes, en jouant les paons, saluant le public et distribuant leurs médiators customisés. Ils ont assuré, reconnaissons-le, mais la destruction a été moins franche que prévu.

Werchter 2009 est désormais terminé. Aucune fausse note à signaler, ils vont sans doute se retrouver parmi les prétendants au titre de meilleur festival du monde. Comme chaque année. En tout cas, nous, on vote pour eux et on s’y retrouve l’année prochaine sans hésiter.


Jour 1


Jour 2


Jour 3

One thought on “Rock Werchter 2009 (Jour 4) avec Metallica, Nine Inch Nails et Ghinzu

  • Un bien bon condensé de ces 4 jours de folie! Je dois avoir fais +/- toutes les édition de puis 1993 et c’était sans doute la meilleure édition! Bravo à l’organisation, parfaite, et à l’année prochaine pour de nouvelles aventures! Plus que qques jours avant Dour…

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