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DEEP PURPLE joue (et gagne) au Lotto !

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Mais qu’est-ce qui pousse Deep Purple, 41 ans après sa formation, à continuer à tourner aussi intensément ? Les Britanniques n’ont pourtant rien à vendre. Pas de nouvel album, pas de DVD, tout au plus quelques T-shirts. Pourtant, ils sont là, au Lotto Arena d’Anvers, ce mercredi 18 novembre 2009. Si vous y étiez, vous connaissez déjà la réponse à cette question. Ce qui pousse Deep Purple, c’est tout simplement le plaisir de jouer. The Vipers, le combo gantois qui ouvre le bal ce soir n’en est pas vraiment à son coup d’essai. En 1969, son 45 tours intitulé “Looky Looky” a (paraît-il) été un hit national. C’est un peu léger comme CV pour assurer la première partie d’un géant international tel que Deep Purple. N’y avait-il vraiment pas moyen de trouver chez nous quelque chose de plus convaincant que ces cinq quinquagénaires qui se la pètent en se contentant de reprendre (plutôt mollement) quelques standards des Beatles, de Led Zeppelin, de Golden Earring ou même des Black Crowes ? Leur prestation est d’un ennui mortel. D’autant plus que, ce soir, le Lotto Arena est plein à craquer et que l’on n’a pas vraiment intérêt à aller se balader si l’on veut garder une place convenable pour le show de Deep Purple. Il faut donc se contenter de prendre son mal en patience.

Il est 21 heures pile. Après une intro classique, c’est avec un “Highway Star” un peu mou du ménisque que la bande à Gillan débarque sur scène. C’est qu’ils ne sont plus tout jeunes nos héros. Et, manifestement, le démarrage est un peu difficile. En ce début de concert Ian Gillan fait vraiment ses 64 ans. Sa voix est limite et sa démarche hésitante. Roger Glover (64 ans aussi) a l’air d’un vieux pirate avec son éternel bandana sur la tête. Quant à Ian Paice (61 ans seulement), il ressemble de plus en plus au jumeau maléfique d’Elton John. Don Airey (61 ans) a, quant à lui, beaucoup de mal à cacher son sérieux embonpoint. Seul Steve Morse, le gamin de la bande (à peine 55 ans) semble afficher une forme olympienne.


Dans la salle aussi, les cheveux, quand il en reste, sont principalement gris. Les anciens se sont déplacés en masse. Cependant, ceux qui sont venus en espérant assister au “best of the greatest hits” du Pourpre Profond en seront un peu pour leurs frais. Car Deep Purple a choisi ce soir de ne pas jouer que ses titres les plus évidents. Bien sûr, il y a les incontournables : “Strange Kind Of Woman”, “Fireball”, “Space Truckin”. Mais aussi de nombreuses raretés : “Maybe I’m a Leo” (de “Machine Head”) ou “Wasted Sunsets” (de “Perfect Strangers” rarement joué live, de l’aveu de Gillan lui-même), “Contact Lost” (de “Bananas”), “The Battle Rages On” (de l’album qui porte le même nom).

Il faut attendre le troisième titre pour qu’Ian Gillan rentre enfin dans le concert. Mais, une fois qu’il y est, plus question de l’en déloger. Le frontman est habité par la musique. Les sourires échangés avec Steve Morse et les autres musiciens en disent long sur le plaisir qu’ils éprouvent à jouer ensemble. Don Airey semble parfois en retrait, derrière ses claviers. Heureusement, l’écran géant ne nous laisse pas perdre un seul des mouvements hallucinants qu’effectuent ses doigts sur les claviers.


Étant le plus jeune de la bande, il revient à Steve Morse d’assurer une grande partie du show. Et le bougre ne se fait pas prier. De soli en instrumentaux, il n’y en a presque que pour lui. Et c’est tant mieux, car ce mec est impérial. Nous laisserons aux grognons, qui pensent que Deep Purple s’est arrêté avec le départ de Ritchie Blackmore, le soin de pleurer dans leur coin, parce que, nous qui avons assisté au show de ce soir, nous savons que Monsieur Morse n’a pas grand-chose à envier à son illustre prédécesseur. Au contraire, son sourire et sa bonne humeur sont un atout supplémentaire. Les parties de lead guitar sur “Wring That Neck”, extrait du “The Book Of Taliesyn” de 1968, sont l’occasion pour lui de se lancer dans une joute musicale avec Don Airey. Gillan et Glover eux-mêmes semblent abasourdis par la dextérité de leurs compagnons et ne manquent d’ailleurs pas de les en féliciter. Airey se lance, lui aussi dans l’aventure du solo de clavier qu’il débute, comme à son habitude, par quelques notes de l’introduction du “Mr Crowley” d’Ozzy Osbourne (qu’il avait composé alors qu’il faisait partie du groupe du “Madman”). Du piano rock en passant par la musique classique et les effets spatiaux, Don Airey nous fait un condensé de tout ce qu’il sait faire. Respect.

La prestation se termine avec le classique des classiques : “Smoke On The Water”. Aidé par les images de l’incendie qui est à l’origine de cette chanson, Gillan arrive une nouvelle fois à mettre de la vie dans cette histoire qu’il a racontée des milliers de fois. En rappel, un “Hush” magistral, suivi d’un échange basse/batterie entre Glover et Paice et un “Black Night” des familles qui, avec ses “HoHoHo” repris en chœur par le public déchaîné, suffit à nous achever. Il est 22h40. Le temps passe tellement vite quand on s’amuse. Ian Gillan annonce un nouvel album pour février 2010. Vivement la prochaine tournée !

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Photos © 2009 Olivier Bourgi

One thought on “DEEP PURPLE joue (et gagne) au Lotto !

  • Mon premier concert de Purple date de mars 73. Cela ne me rajeûni pas…

    Quand je lis cette review dythyrambique de leur concert de la semaine dernière, je dis qu’il faut pas pousser.

    A mon avis, c’est le plus faible de tous leurs concerts que j’ai vu. Gillan a de sérieux problèmes avec sa voix, la set list était moyenne et un de mes morceaux préférés (“Highway Star”) a tout bonnement été massacré.

    Continuer à reprendre “Hush” n’est peut être pas la meilleure idée qui soit. Même les intros sonnent le réchauffé (“Black Night” était une copie conforme jouée lors de leur tournée précédente).

    Je me demande vraiment si je serai là lors de leur prochaine visite. Un concert tout ce qu’il y a de moyen. Voilà ce que c’était.

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