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DAAN à l’AB: La classe, tout simplement…

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Le moins que l’on puisse dire, c’est que Daan termine son année 2009 en beauté. En effet, devant le succès des préventes pour la date initiale du 4 décembre, il a ajouté un deuxième concert le jour précédent. C’est ainsi que notre dernière visite de l’année à l’Ancienne Belgique s’est déroulée en compagnie d’un artiste belge, un vrai, qui se moque des problèmes communautaires. En effet, son dernier album, “Manhay”, porte le nom du patelin où il a été enregistré, dans les environs de Marche-en-Famenne.

Au programme, pas de première partie, mais, pour compenser, la perspective de deux heures de spectacle. Un épais rideau rouge (dont l’éclairage discret donnera une ambiance sobre et chaleureuse durant le show), constitue le seul élément de décoration, bien en adéquation avec le standing vestimentaire de rigueur ce soir. Ainsi, Daan Stuyven, dont le costume gris souris parfaitement coupé amplifiera la classe naturelle, sera pareil à lui-même. A ses côtés, on retrouve notamment la craquante batteuse Isolde Lasoen, qui officiera durant tout le concert en petit top, jupe, collants et hautes bottes sexy. Un peu plus tard, c’est le trompettiste Jo Hermans qui apparaîtra sapé comme un prince…


Daan s’installera au piano pour une intro assez calme, “Decisions”, qui mettra en avant sa voix grave à souhait, forgée à coup de paquets de cigarettes. Le simple mot “Welcome” à la fin du morceau suffira à mettre en émoi l’assistance majoritairement féminine des premiers rangs. Un petit coup de vin rouge et c’est parti pour “Exes” sur lequel il se laissera emporter, martyrisant son clavier avec le coude, un peu à la manière de John Stargasm.

Il attrapera ensuite sa guitare pour “Radio Silence”, avant de dédicacer un très beau “Your Eyes” à sa petite fille, avec quelques parties à l’harmonica. Vous l’aurez compris, il était avant tout là pour défendre son dernier album, assez différent de ses efforts précédents, dans le sens où il a laissé un peu de côté les machines et les synthés pour se concentrer sur des compositions plus classiques, et parfois country à la Johnny Cash, comme le très réussi “Icon”, qui va comme par magie transcender le public, notamment grâce à un final rockabilly du plus bel effet (le guitariste Steven Janssens a le look, ce qui ne gâche rien…). Mention particulière également à “Flowers Of Shangai”, dont la version music-hall a été portée par les cuivres de Jo Hermans.


Quelque chose de tout à fait inattendu va ensuite se produire, juste après un “Addicted” à la voix haut perchée. En effet, Daan va se lancer dans l’interprétation de “Landslide”, un anthologique titre de son ancien groupe Dead Man Ray, alors qu’il le reniait encore il n’y a pas si longtemps (cfr “OK” sur l’album “The Player”). Ce morceau nous a fait remonter le temps et raviver des souvenirs enfuis depuis des lustres dans nos mémoires. Rien que pour ce moment privilégié, ce concert valait le déplacement. Surtout qu’il a enchaîné avec “Woods”, un extrait de “Trap” (2000). Les fans de la première heure étaient aux anges…

Retour sur le nouvel album avec l’excellent “Brand New Truth” (toutefois un peu loupé sur la fin), auquel succèderont plusieurs anciens morceaux, comme “Bridge Burner” et “Fireproof”, qui vont légèrement faire retomber l’intensité de la prestation. Par contre, “1969”, va bien vite remettre les choses en place, suivi de “Bad Boy, Bad Girl” en duo avec Gregory Frateur, le chanteur de Dez Mona. Un gars qui ne paie pas de mine mais dont la fantastique voix, très nasillarde, nous fera penser à Gene Pitney.


Entre-temps, Daan a laissé tomber au fur et à mesure de la soirée lunettes, cravate et veste, s’est retroussé les manches et a déboutonné le haut de sa chemise, pour le plus grand plaisir de la gente féminine présente en masse… Jusqu’à la fin, on aura droit à une succession de tubes, parmi lesquels le toujours aussi réussi “The Player” et ses paroles multilingues, “Victory” et sa chorégraphie digne d’un boys band ainsi que l’efficace nouveau single “Crawling From The Wreck”.

Les rappels débuteront avec une version surprenante mais ô combien réussie du “Fuzzy” de Grant Lee Buffalo, entamée d’une manière intimiste et ponctuée d’un final nerveux diablement prenant. C’est ensuite le classique électro “Housewife”, sans paroles mais avec des attitudes de poseur, qui allait emballer le public. Un public qui assistera encore à une curieuse version a cappella de “Icon”, les musiciens bras dessus bras dessous, réunis autour d’un seul micro, pour conclure un concert généreux.

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Photos © 2009 Bernard Hulet

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