GRAND CENTRAL : petit keupon deviendra grand
Nous aurions bien tort de nous fier à la rumeur persistante qui proclame son trépas depuis des lustres, car voyez vous, le punk n’est toujours pas mort. Il se porte même plutôt bien, merci pour lui. Plus de trente ans après la séparation initiale des Sex Pistols, il se trouve encore, un peu partout dans le monde, de sympathiques agités, à la coiffure ‘raide et bien dégagée derrière les oreilles’, prêts à verser quelques litres de combustible sur la flamme vacillante de la révolte musicale. Le nouveau préposé à la perpétuation du décibel contestataire se nomme Grand Central. Le quintette débarque tout droit de Paris avec un E.P. aussi prometteur qu’énervé intitulé “01”. Certes, le titre de cette mini galette plombée peut sembler simpliste, mais il a le mérite de sous-entendre que les choses ne vont pas en rester là. Et c’est tant mieux !
Les Grand Central sont des keupons selon notre cœur. Et ils renvoient dans leurs laboratoires de clonage tous ces petits rigolos qui s’imaginent qu’il suffit d’être coloré comme un ‘jour vert’, brillant comme un blink blink à trois digits ou écœurants comme une charlotte (fut-elle bonne) pour être le fils spirituel de Jello Biaffra. Car le punk’n’roll de nos voisins français respire la hargne authentique. Il fleure bon le glaviot encore chaud qui dégouline sur un t-shirt lacéré à la lame de rasoir. Il est doux et moelleux comme la caresse d’une ‘rangers’ en cuir véritable sur un crâne fraîchement rasé.
“01” est constitué de quatre pépites d’un punk rock fédérateur, mâtiné d’un soupçon de hardcore burné qui emballera autant les rescapés de ’79 et les amateurs de sang plus frais.
Douze minutes de ‘baston’ intense à encaisser d’urgence sur la page Bandcamp du groupe.
Liste des morceaux (12’11) :
- Pacific (3’43)
- You Fuck… We Don’t (2’54)
- Beautiful Losers (2’29)
- Hollow (The Dead Man Song) (3’04)
Le groupe :
- Clément Henry : Chant
- Bertrand Guenet : Guitare, Chœurs
- Aurélien Lagier : Guitare, Chœurs
- Florent Pélissou : Basse, Chœurs
- Renaud Dodier : Batterie