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Festival des Libertés 2015 : le retour de Ghinzu au Théâtre National

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Désormais bien ancré dans l’agenda automnal, le Festival des Libertés en est déjà à sa quatorzième édition. Au programme, la culture dans tous ses états dirigée vers une justice sociale et une diversité accrue : documentaires, débats, expos, pièces de théâtre mais également concerts. Et on peut dire qu’ils ont fait très fort cette année en accueillant le grand retour sur scène de Ghinzu au Théâtre National ce vendredi 23 octobre.

Bien qu’il ne s’agisse pas tout à fait du type d’endroit où on les attend, les Bruxellois qui n’avaient plus joué depuis cinq ans et la fin de la tournée promo de “Mirror Mirror”, ont fait salle comble. Et deux fois plutôt qu’une puisqu’un concert supplémentaire a été programmé le lendemain devant le nombre intarissable de demandes. Inutile de vous dire qu’ils étaient attendus de pied ferme.

Mais comme c’est souvent le cas dans pareilles circonstances, le trac et la retenue prennent le pas sur la spontanéité et il leur faudra attendre “The Dragster Wave” après une bonne demi-heure de concert pour les sentir un rien libérés. En plus, ils n’ont pas choisi la simplicité en entamant les débats avec “Face”, un des quatre nouveaux titres dévoilés ce soir. Sur des beats hypnotiques, il met dans un premier temps en exergue la voix de fausset de John Stargasm (désormais barbu) avant que son phrasé parlé ne prenne le dessus dans la seconde partie du titre.

Les deux hits du dernier album (“Cold Love” et “Take It Easy”) cadenasseront très tôt dans le set une deuxième nouvelle composition enlevée aux guitares grasses omniprésentes, “Barbe Bleue”. Le seul hic réside dans un refrain à la Bee Gees limite hors propos. A moins qu’il ne soit sensé aller de pair avec l’accoutrement du guitariste Greg Remy qui arbore une combinaison scintillante digne des meilleures soirées disco. Ce dernier échangera son instrument contre la basse de Mika Nagazaki alors que Jean Waterlot quittera ses claviers pour ajouter une guitare à “Dragon”, le désespérément seul extrait rescapé du premier album du groupe. Ceci dit, cette fois, ils privilégieront la puissance du final à l’habituelle danse hystérique du leader.

Avec le précité “The Dragster Wave” et l’impeccable instrumental “21st Century Crooners” exécuté dans une ambiance de feu, on pensait le concert définitivement lancé. C’était sans compter sur une set-list qui fera tomber l’intensité de plusieurs crans avec “This Light”. S’il s’agit d’un titre délicat, on l’aurait sans doute davantage apprécié à un autre moment.

Et le public dans tout cela ? Impliqué pendant les hits, il se montrera beaucoup moins enthousiaste lors des nouveaux morceaux. On le remarquera notamment sur “Out Of Control”, peut-être celui au plus haut potentiel du lot, bardé d’influences seventies à la Jimmy Miller (producteur notamment des Rolling Stones et de Primal Scream). John Stargasm aura en effet tout le mal du monde à faire chanter les spectateurs une phrase pourtant très simple à retenir…

Ceux-ci se rattraperont au son de “Do You Read Me” alors que l’excellent “Mirror Mirror” sera partiellement gâché par un manque de puissance sonore. C’est pourtant justement celle-ci qui permet au titre d’exploser littéralement. Un manquement que l’on remarquera également lors des rappels avec “Jet Sex”. En revanche, les effets de lumière stroboscopiques qui se marient avec le décor constitué de larges bandes verticales d’une sorte de papier aluminium, rattraperont la sauce. C’est avec une version électro spatiale de “Mine” rehaussée d’une voix trafiquée que le set principal se terminera, remplie de bidouillages dont Dark Vador en personne serait fier.

Mais la soirée n’était pas encore terminée pour autant. Ils allaient même entamer les rappels avec un ultime nouveau titre, “Forever”, qui débute calmement avant d’installer une atmosphère d’anticipation prenante en crescendo et en toute retenue. Un futur classique à n’en point douter. Un “Jet Sex” dont on a déjà parlé suivi d’un “Cockpit Inferno” un peu trop mou complèteront le triptyque.

Même s’ils l’ont déjà fait par le passé, un concert de Ghinzu sans “Blow” rime avec un petit goût de trop peu. Ce ne sera pas le cas ce soir puisque le groupe reviendra sur scène pour leur titre de bravoure dans sa version kilométrique. Cinq ans, c’est long mais au terme du concert de ce soir, on a l’impression qu’ils ne sont jamais partis. Vivement le nouvel album l’an prochain et la suite de leurs aventures scéniques. Avec quelques dates supplémentaires, ils seront de nouveau au point.

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