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Raismes Fest 2017 – Jour 1 : le live Report !

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Au Fil des années, le Raismes Fest est devenu pour la rédaction de Music in Belgium, l’événement le plus incontournable de la rentrée. Pour sa dix-neuvième édition, le plus sympathique des festivals Hard Rock de France est revenu à son ancienne formule, avec deux journées complètes de musique concentrées sur une scène unique. Obligé de faire cavalier seul le sur la première journée du festival, notre photographe Alain Boucly à accepté de nous en rédiger un compte-rendu. Samedi 9 Septembre 2017. 13h00. C’est devant une parterre clairsemé que les Lillois d’Ev’Sane vont inaugurer cette 19ème édition du Festival. La météo et un horaire avancé (auquel nous n’étions plus habitué pour la première journée de festival) y sont certainement pour quelque chose.

Mais revenons à Ev’Sane, dont l’album “Autopsy Of My Soul” aux accents Thrash Metal aura l’honneur de la setlist. Quelque peu statiques, les musiciens démontrent toutefois un potentiel intéressant, même si c’est surtout le chanteur qui tient le devant de la scène. Mission accomplie pour Ev’Sane qui se rappellera sans doute longtemps de cette belle expérience sur la grande scène du RaismesFest.

Le changement de registre est radical avec l’arrivée de Night, un quatuor bien dans l’esprit “Classic Rock”. Nous avons affaire à des compositions particulièrement abouties, servies par un duo de guitaristes remarquables de cohésion. Nous retrouvons des intonations à la Wishbone Ash, précurseurs des “twin guitars”, aux mélodies bien huilées. Si le timbre de voix est un peu léger et semble en décalage par rapport à la force des morceaux, l’ensemble est tout de même bien ficelé. Avec déjà trois albums à leur actif, dont le tout récent “Raft Of The Word”, Night démontre que le Hard Rock suédois possède toujours une pépinière de groupes prometteur ! Leur première scène en France s’avère être une totale réussite, avec en prime le retour du soleil. L’initiative de l’organisation de programmer le quatuor en remplacement d’Headblaster mérite d’être saluée, puisqu’elle nous a permis de faire cette belle découverte.

L’absence de la scène découverte occasionne un break d’une demi heure entre chaque prestation, le temps du changement de plateau. C’est l’occasion de visiter les stands de Metal Market, tout en se désaltérant, avant d’accueillir Black River Sons. D’entrée de jeu, les influences “Rock sudiste” de Lynyrd Skynyrd ou Allman Brothers Band sont évidentes, mais que l’on se s’y trompe pas, la qualité des compositions est au rendez-vous. Il y a pire comme références, d’autant que les morceaux distillés sont teintés de cette couleur si caractéristique du Southern Rock. Les guitares sont à l’honneur lors de chorus mémorables gorgés de feeling. Même si on ne retrouve pas toujours sur les morceaux le côté fédérateur des précurseurs du genre, il faut bien reconnaitre que les Frenchies ont su capter l’essence même de leurs structures. L’ensemble est en place, tout comme la voix que l’on dirait sortie des ranchs texans. Souhaitons bonne route à Black River Sons dont la prestation s’est révélée tout à fait convaincante.

Jester Smokebreak envoie une énergie communicative bien venue pour réveiller un public dont le nombre augmente en même temps que les rayons du soleil. Est-ce le Glam à la californienne qui fait monter la température du parc de la princesse d’Arenberg ? Il est certain que les Bretons ne sont pas avares de gimmicks pour mettre l’ambiance. Le chanteur passera même l’intégralité d’un titre dans la foule. Difficile de trouver la moindre originalité dans le registre de Jester Smokebreak, peut être est-ce lié à un manque de maturité scénique… Reconnaissons que les jeunes Rennais mettent du cœur à l’ouvrage, avec un frontman qui se dépense sans compter. Malgré toute cette bonne volonté, cette prestation ne laissera pas un souvenir impérissable !

Aymeric Silvert est qualifié de “Guitar Hero” et cette définition lui convient tout à fait. Difficile de mettre une étiquette sur le style pratiqué (c’est toujours la solution de facilité de classer les genres) ! Son jeu si particulier ne rentre pas vraiment dans les “standards”. Pour faire simple, les variations musicales du guitariste oscillent entre le heavy, le rock et le progressif, avec un sens mélodique développé. Evoluant sous la forme d’un trio, Aymeric assure également le chant, mais il est nettement plus à l’aise avec une six-cordes. L’efficacité du duo basse/batterie propulse les compositions construites autour de longs passages instrumentaux. Sans tourner à la démonstration, la musique évoque Joe Satriani sur quelques notes. Quarante-cinq minutes de temps de jeu auront suffi pour apprécier le talent d’Aymeric Silvert, même si quelques passages ont pu sembler un peu longs à certains !

Les scènes du Raismes Fest ont toujours eu pour habitude d’accueillir des tributes bands. L’édition 2017 ne déroge pas à la règle, avec un vibrant hommage à Jimi Hendrix, interprété par un guitariste hors pair en la personne d’Hassan Hajdi et son Band Of Gyspsies. Connu, également pour tenir la six-cordes au sein d’Ange depuis 1999, Hassan va démontrer toute sa technique et son toucher exceptionnel pour reprendre les classiques d’Hendrix. Bien épaulé, par Jean Christophe Bauer à la basse et Benoit Cazzulini derrière les fûts, il conserve l’esprit original d’Hendrix tout en y ajoutant une touche personnelle, lorgnant vers un Hard Rock pour le moins plaisant. Le trio se fait plaisir tout en faisant preuve d’une belle cohésion. Pari gagné donc. Un “Purple Haze” finement interprété viendra clôturer un set rondement mené et maitrisé de bout en bout.

Tous les ingrédients nécessaires pour élaborer un Hard Rock efficace font partie de la recette composée par Dead Lord. Et attention au surdosage, car les suédois(encore la Suède!), loin de se contenter du minimum syndical en la matière, vont en rajouter dans tous les domaines. Ce retour aux sources brut de décoffrage va envoyer du lourd pendant une heure, lors d’un set à l’énergie sans faille. Dead Lord ne se pose pas de questions, se donne à fond et fait bouger le public. certaines compositions pourraient être sorties d’un album de Thin Lizzy, tant la ressemblance est frappante. Le phrasé et les intonations d’ Hakim Krim sont bluffantes de similitude avec un certain Phil Lynott, tout comme l’accroche mélodique d’un titre comme “When History Repeats Itself”. Voilà un groupe de scène efficace, qui a tenu toutes ses promesses lors d’un show sans temps morts.

C’est au tour de Vanden Plas de prendre possession de la scène en proposant son Metal Progressif à une audience compacte, composée de fans adeptes de longs chapitres mélodiques. Les Allemands ont réussi à nous faire rentrer dans leur univers en alternant les passages “heavy” et les climats plus nuancés ; chaque musicien démontrant une qualité d’interprétation irréprochable. Derrière le micro, Andy fait preuve d’une grande amplitude vocale. Malgré la fatigue liée au retour des Etats-Unis (la veille), sa voix est bien en place et le restera durant l’ensemble du concert. La setlist fait la part belle à “Chronicles of the Immortals: Netherworld”, sans oublier les nombreux extraits des opus précédents qui nous font faire une tour d’horizon de la riche carrière du groupe. Au final, même si le style peut paraitre en décalage avec le reste de la programmation, Vanden Plas a su convaincre en proposant des compositions originales qui donnent envie d’approfondir la discographie d’un groupe, qui, rappelons-le, affiche déjà plus de 30 années de service au compteur.

D-A-D va mettre une claque dès l’entame de son set, en envoyant un hard n’ roll entrainant, sans prise de tête. L’état d’esprit joueur est une marque de fabrique des Danois, la preuve avec Jesper Binzer qui passera l’intégralité du second titre à chanter au contact des premiers rangs. Mais ce n’est rien à côté du phénomène Stig Pedersen, dont le look ne passe pas inaperçu. Il s’amuse à enchainer les poses les plus variées, passant d’un côté à l’autre de la scène et allant même jusqu’à grimper sur la batterie ou les amplis. Habitués à voir défiler son impressionnante collection de basses 2 cordes, nous sommes restés sur notre faim, puisqu’il n’utilisera que deux instruments différents. Côté musique, l’énergie rock est communicative sur l’ensemble des titres, parfaitement exécutés devant un public très réceptif. Le tube “Sleeping My Day Away” viendra clôturer en apothéose une prestation rondement menée, que l’on aurait aimé voir se prolonger le temps de quelques morceaux supplémentaires.

Malgré la fraicheur et la pluie qui s’est invitée au cours de l’après midi, le public a répondu présent au cours de cette première journée “nouvelle formule”. Même si ce fût délicat pour certains groupes de trouver leurs marques sur la grande scène, l’expérience vécue restera certainement pour eux un excellent souvenir. Rendez-vous demain (avec Michel Serry) pour une nouvelle journée de bon Heavy Rock comme on l’aime !

Photos © 2017 Alain Boucly

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