Interview DREAM THEATER – James LaBrie
Plus de 20 ans déjà que les Américains de Dream Theater écument les scènes du monde entier. Lors de leur récent passage à Anvers, le chanteur James LaBrie nous a accordé une interview peu avant le concert. Ce lundi 4 octobre, Dream Theater était au Lotto Arena à Anvers. Notre équipe avait rendez-vous dans l’après-midi avec son chanteur. C’est dans sa loge que nous retrouvons James LaBrie. L’ambiance est intime et propice aux confidences.
Comment avez-vous travaillé pour composer “Systematic Chaos” ? Se présente-t-il dans la continuité de “Octavarium” ou est-ce tout autres chose ?
James : Non ce n’est pas dans la continuité de “Octavarium”. Dans le passé, nous avons fait cela. Nous nous réunissions et discutions de comment allait se structurer le nouvel opus. Cette fois cela a été différent, plus organique. Nous sommes entrés en studio, avons pris nos instruments et vu ce qui en sortait. Bien sûr nos influences du moments ont joués sur les différentes sessions comme pour le premier titre “In The Presence of Enemies – Part I”. Puis tout s’est mis en place et le reste a suivi. En tout cas avec cet album nous n’avons pas eu de ligne de conduite préalable ni de concept à suivre. Le seul titre conceptuel est “In The Presence of Enemies” avec ses deux parties qui font tout de même plus de 25 minutes. Les autres morceaux sont bien indépendants. Ils sont sortis de nos expérimentations en studio, ont été mis en place ensemble, modifiés au fil de leur développement et de nos écoutes.
Dans ce nouvel album, il me semble y avoir moins de solos et plus de chant. Est-ce une volonté de mettre plus en valeur les morceaux plutôt que les musiciens ou est-ce venu simplement durant l’écriture ?
James : En fait ce que nous ressentons est bien représenté dans notre musique. Nous avons voulu des titres forts, user de puissance. Nous ne nous sommes jamais vraiment étendus dans les solos c’est vrai. Nous avons privilégié un aspect direct afin que chaque chanson soit la meilleure que ce soit côté arrangements ou pour le reste. C’était plutôt un travail pour les morceaux que pour l’un ou l’autre musicien.
Depuis “Octavarium”, ta voix semble avoir atteint son meilleur niveau. Est-ce aussi ton impression et à quoi attribues-tu cela ?
James : Merci. Oui je pense effectivement que je n’ai jamais chanté aussi bien qu’aujourd’hui. Mais il faut d’abord remonter à 1995. J’ai alors cassé mes cordes vocales. Il n’y avait à ce moment rien d’autre à faire que de passer par une opération pour réparer cela. Ensuite cela a pris 8 ans pour que tout revienne et ma voix a donc été inégale durant toutes ces années tant en justesse qu’en puissance. A la fin de l’année 2002, j’ai senti que cela revenait et j’ai eu recours à un coach vocal qui m’a également appris beaucoup de choses. Je fais maintenant attention à ce que je bois ou mange tous les jours afin d’avoir un apport suffisant et équilibré en fruits et légumes mais aussi en protéines. Tout cela m’a beaucoup aidé et explique pourquoi aujourd’hui je chante mieux.
Les projets annexes de chacun des musiciens semblent apporter plus de maturité à vos albums, 2 chefs d’oeuvres d’affilée c’est plutôt rare. Quelle est ton impression là-dessus ?
James : Certainement. Quand vous travaillez avec d’autres musiciens hors du groupe et que vous composez avec eux vous ne pouvez que tirer bénéfice de telles expériences. Vous voyez et interprétez les choses différemment. Vous créer une musique que vous n’auriez sans doute jamais réalisé au sein de Dream Theater. Cela vous apporte beaucoup et lorsqu’ensuite vous travaillez avec DT ces expériences ressortent. Il y a aussi une meilleur synergie dans le travail collectif.
Quels sont les deux albums du groupe que tu préféres et pourquoi ?
James : Hum. Je pense que “Scenes From A Memory” est vraiment un grand album. C’était notre premier album conceptuel et cela a été une grande expérience. C’est sans doute celui que je préfère. Ensuite il y a des morceaux d’un peu tous les albums mais “Octavarium” me touche beaucoup aussi. Ensuite suivent de très près “Systematic Chaos”, “Images & Words” et “Awake”.
Hors Dream Theater, quels sont tes trois albums préférés de tous les temps ?
James : Personnellement “Hemispheres” de Rush qui a été une grande influence pour moi. “The Wall” et “Dark Side Of The Moon” ont été deux albums importants de ma jeunesse. “A Day at the Races” de Queen. Beaucoup de gens préfèrent “Bohemian Rhapsody”. D’autres albums m’ont aussi touché comme “Machine Head” de Deep Purple, Led Zeppelin I, etc. Mais mes trois préférés sont “Hemispheres” de Rush, “The Wall” de Pink Floyd et “A Day at the Races” de Queen. Mais bon, dans une semaine deux resteront mais je vous donnerai peut-être un autre troisième.
Côté souvenirs durant la carrière de Dream Theater, quel est ton meilleur et quel est le pire ?
James : Le meilleur est sans doute quand “Images & Words” a démarré. Nous avons parcouru le monde pour la première fois. Nous étions jeunes et prenions vraiment beaucoup de plaisir à cela. Le pire a été ce dont j’ai parlé tout à l’heure, quand j’ai cassé mes cordes vocales car je ne savais pas alors si cela était réparable. Mais cela c’est du passé et maintenant nous nous sentons très bien en tant que groupe mais aussi chacun personnellement. Nous nous sentons bien sur scène et nous aimons ce que nous faisons.
Le Rédac’Chef
Photo © 2007 Ingrid Ballieu