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AaRON séduit le Cirque Royal

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En ce 26 novembre 2007, les français de AaRON donnaient leur premier concert à Bruxelles. Le public belge séduit par leur premier album sorti au début de cette année était au rendez-vous. C’est donc dans un Cirque Royal comble que le duo de AaRON donna son premier véritable concert hors de France. Bien sûr ils étaient aux Ardentes et à Dour, mais là il s’agissait d’un set court dans des festivals ce qui est bien différent d’un réel concert.

Olivier Coursier et Simon Buret étaient seulement accompagnés par une violoncelliste. Simon ne s’occupant que du chant, c’est dire la responsabilité musicale qui repose sur Olivier le pianiste, aussi guitariste pour deux titres. Buret est également acteur et cela se sent. Il est à l’aise, le contact avec le public belge est excellent. Mais il est aussi intimidé. C’est qu’ils sont surpris de leur succès et d’être sur cette belle scène devant une salle bondée. Bien sûr, ils en ont l’habitude maintenant en France (deux fois l’Olympia dans la semaine précédente) mais ils ne savaient pas comment cela allait se passer à l’étranger. Ils étaient donc heureux de l’accueil mais aussi très surpris.

C’est vrai que leur aventure commune est récente. Lancé par la chanson “U-Turn (Lili)” qui fait partie de la bande son du film de Philippe Lioret “Je vais bien, ne t’en fais pas”, leur premier album n’a même pas encore un an.
Artificial Animals Riding On Neverland
est sorti en janvier dernier. L’opus avait d’emblée séduit le public par son intimité, ses arrangements dépouillés et la grande sensibilité du chanteur. D’ailleurs il a été numéro un dans notre Dynatop restant classé 12 semaines dans le top 30.

Mais revenons au concert. Peut-être pourrait-on leur reprocher de n’être que trois sur scène et d’employer un peu trop d’électronique via leur ordinateur. Pourtant, il faut bien avouer que même là la séduction agit. L’ambiance feutrée de l’ensemble piano/violoncelle et la présence scénique de Simon captivent toute la salle. Il bouge, danse (on sent poindre parfois un déhanchement à la John de Ghinzu), saute, bref il fait vivre le centre de la scène tandis que piano et violoncelle s’activent en bordure. Quant à l’électronique qui assure les parties rythmiques, elle se fait sobre et jamais envahissante. C’est sans doute là le secret de leur réussite. Tout a été axé sur la sensibilité.

Le démarrage est romantique avec “Le Tunnel d’Or”. “Angel Dust” suit tout en pénombre. Avec “Endless Song”, le rythme change et le fond de scène devient étoilé. L’ambiance va crescendo. La lumière intime de “Beautiful Scar” scintille, frémissant à l’instar d’un chandelier se terminant sur un souffle histoire d’éteindre les bougies pour nous offrir une seconde partie plus rythmique. Le pianiste passe à la guitare, la violoncelliste est plus sauvage. Sur “Blow”, le public se déchaîne. La cadence se fait militaire avec “War Flag”, le fond de scène en rougit. Retour de l’ambiance étoilée et ton rassurant pour “Little Love” qui se termine avec la participation du public. Quand vint “U-Turn (Lili)”, c’est l’ovation et Simon termine agenouillé pour remercier le public. Il pense vivre un rêve et n’en croit pas ses yeux. L’émotion le gagne.

Au premier rappel, nous avons droit à une reprise du “Mercedez Benz” de Janis Joplin. C’est moins convainquant je dois dire et on regrettera l’absence de l’émotionnel “Strange Fruit” de Billie Holiday. Enchaînement sur “Mister K” avec Olivier à nouveau à la guitare. Il reviendra ensuite au piano pour “O-Song”, entrant en transe, ses doigts comme brûlés par les touches du clavier. Sur la fin, Maéva, la violoncelliste, reviendra sur scène pour entamer à l’instar de Simon une danse endiablée.

Mais le public en veut toujours plus. Un second rappel était donc incontournable. C’est une belle reprise de “Famous Blue Raincoat”, une chanson de Leonard Cohen, qui nous est proposée. Ovation, fin du concert, tout le monde est reparti heureux ce soir-là.

En première partie, il y avait un chanteur irlandais nommé Declan de Barra. Il accompagne déjà depuis un certain temps AaRON. Dans son set de vingt minutes, il était accompagné lui aussi d’une violoncelliste. Son style folk est imbibé de sa terre d’Irlande mais il s’aventure aussi vers du folk d’autres pays comme cette chanson où il utilisait un instrument ramené du Pakistan. Il joue beaucoup sur sa voix n’hésitant pas à tenter l’a capela. Une découverte même s’il n’est pas facile d’entrer dans son monde.

Une seconde première partie était aussi au programme. Je dois bien avouer qu’on s’en serait bien passé… Saint-André, c’est du pop pour midinettes. Elles étaient d’ailleurs nombreuses à être venues les soutenir. S’ils sont souvent plus rock sur scène qu’en disque, le pire à subir est sans doute la voix du chanteur. Malheureusement c’est lui qui mène la barque. A oublier au plus vite, mieux vaut rester sur la bonne impression que nous a laissé AaRON.

Enfin, sachez que AaRON reviendra à Bruxelles au mois de mars 2008. Ce sera cette fois à l’Ancienne Belgique le 17 mars.
Le Rédac’Chef

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