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LITTLE JOY en rodage au Bota

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Cela va toujours de plus en plus vite… A peine les sapins abandonnés sur le trottoir, les boules de Noël rangées et les référendums avalés, place déjà à une nouvelle année de concerts. Ce samedi 10 janvier, Little Joy lançait leur tournée européenne en même temps que notre année musicale 2009.

Mais avant de voir sur pièce le projet parallèle du batteur des Strokes, le groupe invité en première partie s’appelait Dead Trees et sont de bons amis à Little Joy (on en aura la preuve tout à l’heure). Ce quatuor de trois barbus et un moustachu nous vient de Portland dans l’Oregon, un véritable réservoir de talents (The Shins, The Dandy Warhols, Modest Mouse,…) et vient de sortir un premier album, “King Of Rosa”.

Largement inspirée par le blues et le folk (on pense par moments aux Rolling Stones du début des années 70), leur musique, à défaut d’être originale, est jouée à la perfection et on sent que ces gaillards ont l’habitude de se retrouver ensemble sur une scène. Entre un chanteur à la tête qui fait penser autant à Damon Albarn (Blur) qu’à Tim Wheeler (Ash), un guitariste massif aux bras tatoués, un batteur pantin qui accompagne ses baguettes vers l’impact et un bassiste moustachu aux longs cheveux plats à l’allure de biker, difficile de dire qui a la personnalité la plus forte.

Pour en revenir à la musique, quelques petites touches actuelles font que leurs compositions ne font pas trop rétro et nous rappellent que l’on est bien dans les années 2000. Il nous arrive aussi de penser aux Pixies de temps à autre. En tout cas, ce qui est sûr c’est que le public a apprécié et leur set est passé comme une lettre à la poste…

C’était ensuite à Little Joy de prendre possession de la Rotonde. Ce groupe (projet?) formé autour de Fabrizio Moretti (en attendant le retour au boulot des Strokes), de Rodriguo Amarante (l’ancien chanteur de Los Hermanos) et de Binki Shapiro, dont le nom est inspiré d’un bar à cocktail de Los Angeles, qui se situe en face de l’endroit où ils ont enregistré leur premier album éponyme.

Dès qu’ils arrivent sur scène, on est surpris par le nombre de musiciens et surtout, on a l’impression d’en reconnaître un… Mais oui, le bassiste biker est de retour! Fabrizio Moretti, comme d’habitude sapé comme un prince hyper cool, est d’humeur taquine, surtout qu’il doit meubler pendant que Rodriguo Amarante termine de démêler quelques câbles. Tout à gauche de la scène, Binki Shapiro se tient derrière son clavier.

Après quelques mots de bienvenue en … portugais, c’est (enfin) parti avec la plage qui ouvre l’album, “The Next Time Around”. C’est fou comme, en fermant les yeux, on pourrait presque penser qu’on entend Julian Casablancas, le chanteur des Strokes, tant le timbre de voix de Rodriguo Amarante est proche du sien. Mais lorsqu’on ouvre les yeux, il n’en est rien… On est plutôt attiré par la frimousse de la timide Binki Shapiro. Cependant, lorsqu’elle s’approche du micro pour son intervention en toute fin de morceau, on n’entend quasiment rien…

Les garçons reprennent les choses en main sur “How To Hang A Warhol”, avec la venue sur scène du guitariste des Dead Trees (quand je vous dis qu’ils s’entendent bien, je pense que Little Joy aurait franchement été perdu si le groupe en support n’avait pas été là ce soir…), suivi du très Strokesien (en tout cas en live) “No One’s Better Sake”. Par ailleurs, c’est bizarre de voir Fabrizio avec un instrument à quatre cordes en mains (à la sonorité plus guitare que basse) alors qu’il est en général caché derrière ses fûts.

Par rapport à l’album (inégal, soit dit en passant), les titres les plus mous (à tendance légèrement country) passent un peu mieux sur scène mais il y a un réel problème avec Binki Shapiro. Soit elle est timide maladive, soit elle rencontre une aversion chronique au micro, toujours est-il que les musiciens sont obligés de jouer en sourdine lorsqu’elle doit chanter ses parties. On n’a donc quasi jamais entendu le son de sa voix. L’autre problème, c’est que Rodriguo flirte de temps à autre avec les mauvaises notes, tant celles qui sortent de sa guitare que celles qui proviennent de ses cordes vocales. En d’autres termes, le trio n’a manifestement pas encore trouvé ses marques sur scène…

A part ça, ils ont massacré deux reprises. D’abord le “Walking Back To Happiness” de Helen Shapiro (là on a entendu Binki mais c’était une vraie catastrophe) et ensuite le “Eat At Home” de Paul & Linda McCartney (qu’ils ont avoué avoir loupé…). Au rayon bons moments, “Keep Me In Mind”, le meilleur morceau de l’album, “Don’t Watch Me Dancing” avec tous les membres de Dead Trees au turbin et le final “Brand New Start”.

En conclusion, n’ayons pas peur d’affirmer que l’on a assisté à un concert relativement moyen. On a d’ailleurs eu un peu de mal à comprendre la réaction aussi enthousiaste du public. Néanmoins, cela nous a permis d’entamer l’année musicale 2009 sur un mode de sénateur, histoire de se remettre calmement dans le mouvement. Il est fort à parier que la suite sera bien meilleure…

One thought on “LITTLE JOY en rodage au Bota

  • J’ai trouvé personnellement que les Dead Trees ont assuré et que Little Joy a complètement loupé son concert. Le peu de professionalisme du groupe m’a laissé pantois. Primo, j’ai jamais vu un groupe monté sur scène avec son matos pas installé surtout qu’il y avait une demi heure d’entracte. Deuxio, Binki S. fait passer Carla Bruni pour une chanteuse d’opéra. Tertio, la durée du set était ridicule même pas trente minutes de musique. Ils étaient passables et ne devaient une bonne ambiance qu’à la présence de Moretti qui devrait peut-être se convertir au stand-up. J’ai été déçu très déçu. Je m’attendais à plus de générosité d’un mec qui est pote avec Banhart.Et je vous rejoins sur le fait que j’ai jamais vu un public aussi enthousiaste de se faire arnaquer. En plus, il faut noter les nombreux larsens lors de la préstation. Les Dead Trees ont joués à fond et sans fausses notes. Et je dois dire qu’ils ont bien chauffés la salle pour un groupe qui ne mérite aucune éloge.

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