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Voyage dans le monde de Trixie

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Les fans belges de Trixie Whitley ont eu l’occasion de remplir une seconde fois la grande salle de l’Ancienne Belgique ce mercredi soir. C’était l’extra show. Avec Trixie, c’est extra de toute façon. Et pour les fans belges, c’est Trixie tout court. C’est comme un événement familial : les parents viennent avec leurs enfants, il y a des jeunes, des plus expérimentés, des fans de rock de longue date (avec t-shirt Dead Daisies…). Trixie crée l’unanimité. Comme elle crée cet univers unique, lunaire, plein d’imagination et d’intensité. Trixie ne triche pas : elle nous livre son monde composé de ses expériences personnelles, de ses propres émotions et visions. Il est le résultat de sa propre curiosité. Le partage est intime et magnétique.

Le concert démarre avec l’image projetée d’une horloge très stylisée : une minute… et Trixie entre sur une scène obscure. On reconnait sa silhouette de danseuse svelte. Elle est comme une signature, à l’instar de ses mouvements de vague si typiques. Elle porte un juste-corps noir et bleu (fait sur mesure). Le noir et bleu est annoncé pour la suite : c’est la couleur de la couverture de son nouvel et troisième album (“Lacuna”, sorti en mars dernier, est produit par Little Shalimar, collaborateur de Run The Jewels (eh oui, que du bon…)). L’auteure-compositrice est en forme : les douze titres de “Lacuna” sont homogènes, aux rythmes intenses et groove viscéral et demandent notre attention. La narrative est importante… De toute façon, chez Trixie, tous les composants sont importants, elle est exigeante : elle peint les choses qu’elle trouve et qu’elle aime dans ses couleurs…

NO CURE FOR CURIOSITY. Ce slogan projeté ouvre le concert comme un fil rouge pour la narrative, pendant l’intro. La curiosité comme moteur de sa créativité. Elle commence par “Heartbeat” et on sursaute au premier battement : c’est un beau début soul, voix chaude et ondulante si typique de Trixie. Elle enchaîne avec “Long Time Coming” à la guitare et l’intensité du noir commence à monter. Trixie a une façon particulière à jouer de la guitare : elle lance ses doigts du haut en bas, à la manière d’un bassiste. Elle est accompagnée d’une batterie qui va souligner la tension pendant tout le concert.

On est habitué à la voir seule sur scène, elle est capable de faire un show mémorable en maîtrisant seule ses instruments. Avec “May Cannan”, le rythme et la guitare deviennent insistants, la voix s’impose par son groove lunaire : des paroles fortes qui font référence à une poétesse anglaise de la Première Guerre Mondiale qui essayait de soulager les douleurs et blessures par les mots. Vient ensuite “Time” avec la même intensité. L’expression devient viscérale : à la fin du morceau on aurait dit que son visage allait flamber…

Pour se calmer et pour les émotions, on passe du noir vers le bleu avec “Touch”. Elle est au clavier, c’est intime et spontané. Touch is real. Elle nous présente Chris Vatalaro qui l’accompagne. On continue doucement et tout en retenue avec “Closer” au piano (c’est Chris qui joue) : l’éclairage blanc donne une ambiance de pleine lune. “Fishing For Stars” reste dans le même ton, mais à la guitare folk. Trixie s’assied, très relax, au bord de la scène… Le micro essaye de la suivre (merci Eric le roadie !) mais l’installation est incertaine… elle s’en amuse. Avant “Dare To Imagine”, elle nous explique (enfin en anglais) qu’il s’agit, pour elle, de la chanson-clé du nouvel album. Son univers nous enveloppe. Elle est déconcentrée un moment, et le public l’aime bien pour ça aussi.

Avec “Bleak”, on casse le bleu et on repasse dans le noir intense avec la guitare électrique. Changement de couleur pour “The Hotter I Burn”, la seule chanson soulignée de rouge : la guitare au son plus chaud. Elle se marre un moment et c’est communicatif (un problème de chaussette comme on apprend plus tard). “Dandy” est la dernière chanson : une rythmique hypnotique avec mots-clés projetés sur la scène. La narrative est bouclée : elle nous laisse dans la réflexion sur notre présent. “Are these the signs of our times?”.

Pour le rappel on a quand même droit à “Breathe You In My Dreams”, une chanson de son premier album. Seule au piano au début, avec l’éclairage de pleine lune : “Silver shadows walking by my side”. On adore, on est bien, on ne veut pas partir. Elle termine avec “Oh, The Joy”, aussi du premier album et donne une note d’optimisme pour la fin, soulignée d’une lumière bleu vert… Merci Trixie de nous faire voyager dans ton univers.

C’est Echo Beatty qui s’est lancée pour la première partie : elle est seule sur scène avec des guitares électriques, des boites à rythmes et un système de looping. Elle maîtrise. Cette fille a du charisme et de la passion. Elle a une voix chaude et sensuelle, bien soulignée par la guitare demi-caisse au son folk clair, clinquant et chaleureux… Elle a une façon de chanter à appuyer les consonnes, ce qui la rends bien présente et ajoute de la classe et de la brillance… Elle nous invite sous une nuit étoilée autour d’un feu de camp…

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