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BLUE ÖYSTER CULT – The symbol remains

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Dix-neuf ans d’attente… Dix-neuf ans que les fans de Blue Öyster Cult attendent un nouvel album de la part de leurs idoles. Imaginez : lorsque le précédent album ʺCurse of the hidden mirrorʺ est sorti le 5 juin 2001, les tours du World Trade Center étaient encore debout. Certes, ce n’est pas ce précédent album qui avait été assez puissant pour les faire tomber mais quand même, dix-neuf ans entre deux albums, il y avait de quoi battre tous les records de procrastination, d’envoyer Axl Rose et son ʺChinese democracyʺ aux pelotes, de ridiculiser AC/DC ou Metallica avec leurs albums programmés tous les huit ans.

Blue Öyster Cult était-il donc mort ? Que nenni ! Le groupe vivait sur ses acquis et tournait parfois de par le monde, éditant de temps en temps un petit album live avec un concert ancien sorti des archives. A ce propos, ces albums live s’étaient enchaînés en rafale en 2020, avec pas moins de quatre disques sortis sous les auspices de Frontiers Music : ʺHard rock live Cleveland 2014ʺ, ʺ40th Anniversary: Agents of Fortune – Live 2016ʺ, ʺiHeart Radio Theater N.Y.C. 2012ʺ, et ʺ45th Anniversary Live in Londonʺ. Les nouvelles étaient encourageantes, le Cult avait signé chez Frontiers et ce pilonnage de vieux live annonçait une préparation d’artillerie ouvrant la voie à une nouvelle offensive en studio.

Et enfin, les vieux briscards Buck Dharma et Eric Bloom, membres du Cult depuis 1967, s’étaient enfin décidés à sortir leur stylo à plume et dépoussiérer leurs instruments pour coucher sur la partition de nouvelles chansons. Cela a sans doute fait plaisir à leurs compagnons Richie Castellano (guitare rythmique, claviers, chœurs) et Jules Radino (batterie), engagés dans le groupe depuis 2004 et n’ayant jamais eu l’occasion de participer à un album studio durant ces seize longues années. Le bassiste Danny Miranda, dans le coup depuis 1995, avait quand même eu l’opportunité de faire valoir ses talents sur les albums ʺHeaven forbidʺ (1998) et ʺCurse of the hidden mirrorʺ.

Et donc, après toutes ces années de silence, que trouve-t-on sur ce nouvel album ʺThe symbol remainsʺ ? Ce titre est-il tout à fait annonciateur de la musique que l’on va y découvrir ? Pour éviter d’user les nerfs davantage avec un suspense à rallonge, on va annoncer que Blue Öyster Cult se tire très honorablement du périlleux exercice de revenir avec un nouvel album après autant de temps, les fans espérant un boulot impeccable après ce si long moment de réflexion. Mais cependant, le groupe aurait pu mieux faire, même si c’est faire un mauvais procès en exigence à ces musiciens qui ont plus de cinquante ans de métier et donc des réflexes de composition difficiles à réformer.

Par conséquent, nous n’allons pas bouder notre plaisir en nous laissant aller à la joie d’écouter ce nouvel album, qui marque des points sur les bons titres (les heavy ʺThat was meʺ, ʺStand and fightʺ, ʺThe alchemistʺ, sans doute le meilleur morceau du disque), charme toujours sur ces mélodies musclées qui sont sa marque de fabrique (ʺBox in my headʺ, ʺFightʺ) et parvient à limiter la casse sur les moments les moins convaincants (un ʺTrain trueʺ que même mon beau-frère aurait pu écrire mais qui n’est pas aussi catastrophique que ça). Les textes sont également assez peu réminiscents du grand art littéraire dont avait pu faire preuve le groupe sur ses albums classiques. Non, Patti Smith et Michael Moorcock n’étaient pas là cette année pour apporter leur patte poétique et science-fictionnesque aux textes du Cult mais ceux qui ne sont pas anglophones accorderont peu d’importance à ce détail. Enfin, Buck Dharma et Eric Bloom ont cédé à la tentation de mettre beaucoup de morceaux sur cet album (quatorze en tout), une tendance naturelle quand on a beaucoup de temps d’inactivité à rattraper. Certes, ʺThe symbol remainsʺ aurait gagné à un petit dégraissage de trois ou quatre morceaux mais bon, c’est Blue Öyster Cult, ces gens-là ont tous les droits. Ils étaient quand même là aux tout premiers temps du heavy metal du début des années 70 et ils ont d’incontestables droits de paternité sur le genre.

On va donc soulever notre chapeau devant cette performance des septuagénaires que sont désormais Eric Bloom et Buck Dharma. Torcher un bon album après toutes ces années est encourageant. Il ne reste plus qu’à espérer un petit frère à ce disque dans un futur proche et si on nous laisse un peu de répit entre la COVID-19 et la COVID-20, une petite tournée qui passerait par la Belgique ou les environs pour voir encore une fois ces parrains du métal en pleine action.

Le groupe :

Donald ʺBuck Dharmaʺ Roeser (guitare et chant)
Eric Bloom (chant et guitare)
Danny Miranda (batterie et percussions)
Richie Castellano (guitare rythmique, claviers, chœurs)
Jules Radino (batterie)

L’album :

ʺThat Was Meʺ (3:19)
ʺBox in My Headʺ (3:45)
ʺTainted Bloodʺ (4:18)
ʺNightmare Epiphanyʺ (5:31)
ʺEdge of the Worldʺ (4:52)
ʺThe Machineʺ (4:15)
ʺTrain Trueʺ (3:57)
ʺThe Return of St. Ceciliaʺ (4:13)
ʺStand and Fightʺ (4:49)
ʺFlorida Manʺ (4:09)
ʺThe Alchemistʺ (6:00)
ʺSecret Roadʺ (5:24)
ʺThere’s a Crimeʺ (3:37)
ʺFightʺ (3:12)

https://www.facebook.com/blueoystercult/

Pays: US
Frontiers Music
Sortie: 2020/10/09

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