EVERDAWN – Cleopatra
Sortez les pelles et les râteaux car on va construire des pyramides avec ce ʺCleopatraʺ, premier album d’un groupe nommé Everdawn, qui devrait faire souffler quelques tempêtes de sable chez les aficionados de métal symphonique et épique parce que dans le genre et en ce moment, c’est du lourd.
L’histoire commence dans le New Jersey avec un combo appelé Midnight Eternal. Avec un album éponyme sorti en 2016, Raine Hilai (chant), Richard Fischer (guitare), Greg Manning (basse), Dan Prestup (batterie) et Boris Zaks (claviers) défendent leur bout de gras sur la scène métal symphonique, notamment en tournant en première partie de Queensrÿche ou Therion. Mais au moment de préparer les démos d’un deuxième album, le rififi s’installe dans l’équipe et on assiste au départ du chanteur et du bassiste. Les membres restants ne se démontent pas pour autant et retombent sur leur pattes en rebaptisant leur groupe Everdawn et en recrutant deux fines lames, la chanteuse Alina Gravilenko et surtout le légendaire bassiste Mike LePond, qui a gagné ses galons chez Symphony X mais qui aligne aussi une carrière commencée en 1985 chez Heathen’s Rage et poursuivie depuis avec des séjours dans près de 35 groupes, excusez du peu.
Requinqué par cet apport de sang neuf, Everdawn lance cette année son premier disque, aux ambitions pharaoniques puisqu’il est question d’un concept album sur Cléopâtre et tout la puissance évocatrice que la fameuse reine d’Égypte peut soulever derrière elle depuis plus de deux millénaires. Everdawn ajoute quelques atouts de plus dans ses manches en ayant recours au grand Dan Swanö comme producteur et en invitant le non moins légendaire Thomas Vikström de Therion à venir pousser la chansonnette sur un titre.
Résultat : c’est toute la vallée de rois, le Sphinx, les armées de Ramsès II et la magie des momies qui viennent tout bousculer sur leur passage avec cet album au son énorme, aux guitares princières et à l’inspiration littéralement impériale. La première partie d’album est gigantesque, avec des refrains immédiatement mémorisables, des solos de guitare malmsteeniens à perdre haleine et le chant prodigieusement mélodique d’Alina Gravilenko, qui n’a pas du tout à forcer son organe pour émettre des vocalises envoûtantes digne d’une diva d’opéra. C’est ainsi qu’on vole de merveilles en merveilles avec les incroyables ʺGhost shadow requiemʺ, ʺStranded in Bangaloreʺ, le bluffant ʺCleopatraʺ ou le sérénissime ʺYour majesty sadnessʺ et son échange de voix entre Alina Gravilenko et Thomas Vikström.
On reste encore très haut dans le ciel avec ʺInfinity divineʺ, et même si on peut ressentir une très légère baisse de régime sur la seconde partie d’album, on se fait quand même récupérer par l’aigle de l’instrumental ʺToledo 712 A.D.ʺ qui nous paie à nouveau un voyage dans les hauteurs.
Parcouru par un souffle inextinguible qui ne laisse aucun temps mort, cet album ʺCleopatraʺ est une excellente galette qui insuffle ambition et gloire à tous les niveaux. On a envie de traverser la mer Rouge à toutes vitesses ou de construire quelques pyramides de plus en balançant les blocs de pierre à travers tout. C’est du métal à grand spectacle, du décibel de dimension hollywoodienne qui nous attend ici sur cette histoire épique et grandiose. Sortez les khépeshs et taillez dans la chair, Cléopâtre a lâché ses bandelettes et ça va barder !
Le groupe :
Richard Fischer (guitare)
Dan Prestup (batterie)
Boris Zaks (claviers)
Alina Gravilenko (chant)
Mike LePond (basse)
L’album :
ʺGhost Shadow Requiemʺ (05:41
ʺStranded In Bangaloreʺ (03:25)
ʺCleopatraʺ (05:37)
ʺYour Majesty Sadnessʺ (04:54)
ʺInfinity Divineʺ (04:03)
ʺPariah’s Revengeʺ (04:22)
ʺLucid Dreamʺ (04:02)
ʺHeart of A Lionʺ (04:18)
ʺToledo 712 A.D.ʺ (02:25)
ʺRider of the Stormʺ (04:10)
ʺThe Last Edenʺ (04:59)
https://lasersedge.bandcamp.com/album/cleopatra-2
https://www.facebook.com/EverdawnOfficial/
Pays: US
Laser’s Edge Records
Sortie: 2021/02/07