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OFFICIUM TRISTE – The death of Gaia

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Six ans après la sortie de ʺMors viviʺ, les légendaires death/doomers néerlandais d’Officium Triste sortent leur nouvel album ʺThe death of Gaiaʺ, sixième d’une série commencée en 1997. On le voit, les 25 ans d’existence d’Officium Triste n’ont pas été consacrées à de la production discographique de masse. Six albums, des gens comme King Gizzard & The Wizard Lizard ou Ty Segall en viennent à bout tout au plus au bout de deux ans. Ici, Officium Triste est arrivé à une cadence de sortie d’un album tous les six ans, ce qui a tendance à tarauder d’impatience les fans de ce groupe. Eh oui, il faut savoir choisir son groupe préféré. Ceux qui ont opté pour Dinosaur Jr ou Guns ’n Roses en sont quittes pour des années d’attente entre chaque album.

Officium Triste a bâti sa réputation en abonnant ses auditeurs à un doom metal basé sur des morceaux assez étendus et embrumé dans des atmosphères lentes et neurasthéniques. Les membres fondateurs Martin Kwakernaak (batterie, puis claviers), Gerard De Jong (guitare) et Pim Blankenstein (chant) ont longtemps eu à leurs côtés le guitariste Johan Kwakernaak (remplacé en 2007 par Bram Bijlhout, puis Willam Van Dijk à partir de 2014), la basse revenant à Theo Plaisier en 2016, à la suite d’une longue succession dans laquelle Lawrence Meyer avait occupé le poste de 2000 à 2015. Au cours de son existence, Officium Triste a principalement été hébergé par le label Displeased Records avant de trouver récemment asile chez la maison Transcending Obscurity pour son nouvel album.

Calme et gravité sont au rendez-vous de ʺThe death of Gaiaʺ, dont le titre évoque la Terre, avec le nom donné autrefois par les Grecs anciens. Il est donc question ici de perdition, tant concernant la Terre (ʺThe end is nighʺ, ʺThe death of Gaiaʺ) que de l’individu, perdu dans la douleur (ʺShacklesʺ, ʺLike a flower in the desertʺ), dans la culpabilité (ʺThe guiltʺ) ou dans l’illusion (ʺLosing groundʺ). Les ambiances sont ralenties et étouffantes, gagnées par une irrépressible mélancolie qui prend l’auditeur à la gorge et le plonge dans le plus parfait des désarrois, dans la plus profonde des dépressions, lui donnant envie de regarder en un seul coup tous les épisodes de ʺDerrickʺ ou de lire l’œuvre intégrale de Michel Houellebecq. Seul le morceau ʺLike a flower in the desertʺ accélère un peu le pas, gardant toujours dans sa structure cette langueur et cette profondeur qui caractérisent les chansons de cet album.

Les hommes d’Officium Triste ne se sont toujours pas décidés à sortir les cotillons et les serpentins pour se livrer à de pétaradantes festivités et à des séances de rigolade délurée. On a encore revêtu ici les vêtements du deuil, on s’est entravé la cuisse dans un sanguinolent cilice et on est reparti d’un pas lourd sur les routes sans fin d’un chagrin inexpiable. Voilà un album qui ferait passer un concert de The Cure pour un concours de pets entre clowns bourrés à la bière.

Le groupe :

Martin Kwakernaak (claviers, guitare acoustique)
Gerard de Jong (guitare)
Pim Blankenstein (chant)
Niels Jordaan (batterie)
William van Dijk (guitare)
Theo Plaisier (basse)

L’album :

ʺThe End is Nighʺ (07:24)
ʺWorld in Flamesʺ (06:09)
ʺShacklesʺ (07:48)
ʺA House in a Field in the Eye of the Stormʺ (02:24)
ʺThe Guiltʺ (07:42)
ʺJust Smoke and Mirrorsʺ (06:55)
ʺLike a Flower in the Desertʺ (07:19)
ʺLosing Groundʺ (10:20)

https://officiumtriste.bandcamp.com/album/the-death-of-gaia-atmospheric-death-doom-metal

https://www.facebook.com/officiumtriste/

Pays: NL
Transcending Obscurity
Sortie: 2019/12/13

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