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PALACE – Binary music

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Argh! Que se passe-t-il? Ma tête tourne, une grande spirale bleue s’ouvre devant moi, je suis aspiré dans une faille spatio-temporelle! Wooossshhh! Boum! Me voici affalé au sol, dans une rue. Devant moi, une affiche de cinéma : “Top gun”, avec Tom Cruise. Diable! On est en 1986, pas de doute. Je veux en avoir le cœur net, j’entre dans un magasin de disques. Partout autour de moi, des albums de Bon Jovi, de Ratt, de Keel. Il y a un disque de Metallica avec un cimetière militaire en couverture. Oui, on est bien en 1986. Mais quel est cet album dans la vitrine? Palace : “Binary music”. Ça ne me dit rien et pourtant, le visuel de la pochette, la musique que je suis en train d’écouter. Tout est estampillé 1986 mais je suis certain que cet album n’est jamais sorti à l’époque. Oui! Il y a une date en bas de la pochette. Il s’agit effectivement de 2018.

Là, je me réveille. Tout ceci n’était qu’un rêve, un songe suscité par l’écoute de cet album de Palace, un groupe suédois qui signe ici son deuxième album, après une “Master of the universe” sorti en 2016, l’année même de la formation du groupe. Si Palace a été si vite à sortir un disque juste après avoir vu le jour, c’est sans doute parce que son leader Michael Palace (chant et guitare) a déjà une certaine expérience dans le business musical. On a pu en effet le voir dans des groupes comme Adrenaline Rush ou Kryptonite, et sur scène avec Reach, Erika, Houston ou Find Me, pour ne citer que quelques exemples.

Bref, ce garçon a déjà de la bouteille malgré son jeune âge et il semble qu’il s’intéresse ici, dans son projet solo, à une musique qui sévissait sur le monde alors qu’il était à peine né. C’est ce que l’on sent à l’évidence sur cet album “Binary music”, complètement encastré dans les couloirs du temps, en pleine époque hard FM et hair metal eighties, au bon vieux temps des synthétiseurs à tous les étages, des guitares chatoyantes et des voix enjôleuses entièrement axées sur la séduction des jeunes filles en jupes roses et aux coiffures peroxydées. Avec un recul de trente années, on mesure le décalage énorme entre ces mélodies niaises et bondissantes par rapport à notre époque moderne, dépressive et ruinée intellectuellement et moralement.

Mike Palace et ses sbires Rick Digorio (guitare), Marcus Johansson (batterie) et Soufian Ma’Aoui (basse) cherchent peut-être ici à retourner dans le temps afin de retrouver les époques heureuses de leur prime enfance et conjurer le sort des funestes années 2010. Toujours est-il que leur musique fraîche et quelque peu datée saura arracher un sourire de nostalgie à ceux qui ont vécu l’époque, à défaut d’intéresser les jeunesses plutôt amatrices de Kanye West ou Ed Sheeran (qui seront aussi ringards dans trente ans, rassurez-vous). Pour le moment, ceux qui veulent bien jeter une oreille à cet album replongeront directement dans une bande-son géante des années 80, sans prétention mais débordante de joie de vivre.

Pays: SE
Frontiers Music
Sortie: 2018/12/07

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