QUEENSRYCHE – Queensrÿche
Curieux feuilleton que celui des (oui, il faut dire ‘des’) groupes Queensrÿche depuis avril 2012, où le chanteur Geoff Tate fut viré du groupe après les agressions répétées sur certains de ses comparses. Il n’était pas content de voir sa femme virée en tant que manager du groupe, ni sa fille virée en tant que responsable du fan-club. Il faut dire que le groupe n’appréciait pas que tout soit devenu une entreprise ‘Tate’, et que ce dernier entrainait le groupe dans la mauvaise direction musicale depuis un moment déjà.
Une bataille juridique pour l’obtention du nom est en cours, et une cour américaine doit se prononcer en novembre 2013. En attendant, les deux parties sont autorisées à utiliser le nom Queensrÿche. Le premier à faire feu d’un nouvel album fut Geoff Tate, en compagnie d’une kyrielle d’invités pour boucler un album à la va-vite. Et les extraits de concert en ligne sont plutôt tristes à voir, certains ayant même appelé cette formation “Geoff Tate et ses joyeux lurons”.
De son côté, le groupe original a recruté Todd La Torre, ancien chanteur de Crimson Glory, pour nous offrir ce nouvel album éponyme. Et là je dois dire qu’on retourne aux sources. Ce nouveau chanteur tient bien mieux la route que le Tate actuel (qui a énormément perdu en qualité de chant), et musicalement on retrouve les influences “Rage For Order”, “Operation Mindcrime” ou encore “Empire”. C’est d’ailleurs James Barton, producteur des deux derniers cités, qui a produit ce nouvel opus. Il a aussi produit Rush, Metallica, Eric Clapton…, c’est dire si le groupe entend remettre les pendules à l’heure.
L’album est certes court, et laissera à certains un goût de trop peu, ce qui est toujours bon signe. Avec “Where Dreams Go To Die”, on entend que ça prend tout de suite la bonne direction, avec riffs de guitare puissants et harmonies doublées. “Spore” est lourd à souhait et envoie fort mélodiquement, avec un Todd La Torre capable d’aller dans des registres à présent inaccessibles au chanteur originel. “Redemption” est un superbe titre tout à fait dans la lignée du “vrai” Queensrÿche, celui qui nous a offert quelques albums incontournables.
“A World Without” est certainement un des morceaux centraux de cet album, puissant, épique, et très proche du son de “Promised Land”. Ensuite, on met la vitesse supérieure pour “Don’t Look Back”, qui est clairement calibré métal. Pour terminer, “Open Road” renverra aux sonorités de “Empire” et laissera les fans ravis de ce retour aux sources.
Si vous êtes de ceux qui avaient lâché Queensrÿche vu leurs récents albums plutôt insipides, procurez-vous d’urgence celui-ci. Il n’est pas évident de se séparer d’un chanteur du calibre de Geoff Tate, et cela comporte de sacrés risques. Mais je crois que tout le monde sera d’accord pour dire que c’était la chose à faire. Et pendant que l’ancien chanteur lance un concours sur le site ‘officiel’ du groupe pour choisir le meilleur coup de gueule quant à son nouvel album, ses anciens camarades, eux, se font remarquer par la qualité de leur nouvelle mouture.
Pays: US
Century Media
Sortie: 2013/06/24