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ETRON – Cosmic Ukrainian

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Voilà près de quatre ans (depuis A world of nerds) qu’on n’avait pas eu de nouvelles discographiques d’Etron, obscure formation post-punk bruxelloise dont la production pléthorique (treize albums en treize ans) est inversement proportionnelle à sa renommée. Un tel laps de temps est exceptionnel dans la carrière de ce groupe qui pouvait parfois sortir deux albums par an. Mais il est peut-être dû au fait que Suzy Cumshot (guitare et chant) et Billy Jr. (basse et machines) sont partis très loin divertir les foules d’Europe de l’Est, comme en témoigne leur nouvel album “Cosmic Ukrainian” qui vient rendre compte du répertoire joué sur scène lors de la dernière tournée du groupe en Ukraine.

En effet, l’Ukraine a été visitée en octobre 2012 par Etron, qui a ravagé quelques clubs situés à Odessa, Jitomir ou Lviv (anciennement Lvov, ou encore plus anciennement Leopol, à l’ouest du pays). Les Bruxellois avaient mis au point quelques nouveaux titres qu’ils ont enregistrés ensuite à leur retour d’Ukraine. Les choses se sont passées au studio The Cube en décembre 2012, où c’est Etron lui-même qui a produit ce disque.

Voici donc ce quatorzième album d’Etron dont on ne sera pas étonné de retrouver le caractère déroutant et anticonformiste, avec huit titres promenés entre guitares abrasives, basse élastique et rythmique cybernétique. Les choses sont lancées par une grosse voix robotique qui annonce le premier morceau “Kosmic E40” (un hommage à l’autoroute E40?), litanie punkoïde speedée et répétitive. Bien défrisé par ce premier exercice, l’auditeur est ensuite passé en sas de compression avec les voix insensées de “Drotchete” qui récitent des paroles absconses et surréalistes. “String dimension” continue sur cette lancée, faisant revenir du passé de lourds remugles post-punk années 80.

C’est un peu sur ce genre d’ambiances qu’Etron va caler la suite de son album, adoptant une vitesse de croisière basée sur des pulsions électroniques, une rythmique de basse rondouillarde, des suintements de guitares acides et un chant psalmodié dadaïste (“Faceslap”, “Kill your friends”, “Slow blowjob”). Les morceaux passent vite et Etron expédie son album en moins de trente minutes. Les deux derniers titres “Thellevision” et “Escape” viennent dénoncer les méfaits de la télé sur des rythmes et des ambiances électro qui donnent enfin des raisons d’abandonner Daft Punk pour une musique authentiquement plus subversive.

Le climat insurrectionnel qui frappe actuellement l’Ukraine s’explique : les types veulent voir revenir Etron en concert sinon ils vont se fâcher tout rouge. Qu’ils se rassurent, Etron a prévu de rattraper son retard dans ses livraisons d’albums avec trois disques supplémentaires déjà enregistrés et qui devraient bientôt inonder les discothèques et pharmacies du monde entier, si l’on en juge par ce qui est écrit sur le site internet du groupe.

Pays: BE
Dark Dog Records
Sortie: 2013/10/15

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