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FILIAMOTSA – Like it is

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Nous poursuivons la découverte des aventures musicales de Filiamotsa avec la parution de son troisième album. Enfin, c’est le troisième album du duo nancéen composé d’Emilie Weber et Anthony Laguerre, mais c’est le cinquième si l’on compte les disques enregistrés sous l’appellation Filiamotsa Soufflant Rhodes, qui est la même formation mais avec des musiciens supplémentaires.

Je croyais avoir compris que l’on parlait de Filiamotsa quand le groupe opérait en duo (“Tribute to KC”, 2009 ; Sentier des roches, 2013) et de Filiamotsa Soufflant Rhodes lorsqu’il se présentait sous la forme d’un quintet (le EP “Wreckhouse”, 2012 ; Filiamotsa Soufflant Rhodes, 2012). Mais ici, on a bien un album de Filiamotsa mais l’équipe comprend désormais sept personnes. C’est à ne plus rien y comprendre.

Cependant, une certaine logique pousse Filiamotsa à combiner son nom raccourci et un groupe nombreux. Il réalise ici son nouvel album avec tous les musiciens qui ont participé par le passé aux projets précédents. C’est ainsi qu’outre Emilie Weber (violon) et Anthony Laguerre (batterie et claviers), on trouve Véronique Mougin (claviers), Youssef Essawabi (trombone) et Antoine Arlot (saxophone) et Olivier Mellano (guitare). Autre innovation de taille, le groupe investit massivement dans des paroles, et qui plus est en anglais. C’est G.W. Sok, ex-chanteur du groupe néerlandais The Ex, qui s’occupe du chant et son timbre fort rappelant parfois celui d’Alex Harvey donne beaucoup de personnalité aux morceaux. Et il ne faut pas oublier non plus Philippe Orivel (violon), qui est désormais le troisième élément de l’ex-duo Filiamotsa.

Quand on pénètre dans cet album, on retrouve les ambiances angoissées et inquiétantes qui ont toujours caractérisé la musique quelque peu avant-gardiste de Filiamotsa. Des grincements colossaux qui inaugurent “The little shop” aux ondes stroboscopiques de “Madsummer midness” en passant par des violonades capables de rappeler le fameux “Willie the pimp” de Frank Zappa sur “The bus is late again” et le bruitisme tintinnabulant et électronique de “Blab/Blub”, Filiamotsa nous rappelle au bon souvenir de son monde tourmenté et suffoquant. Tout cet univers semble concentré dans les dix minutes de “Maybe”, pièce maîtresse de l’ensemble qui égrène une sorte de musique lente et diaphane de théâtre japonais avant que G.W. Sok ne se lance dans une douce et dramatique mélopée égarée dans des souvenirs douloureux. L’album se termine avec les atmosphères quasiment funéraires de “Song”, à nouveau prétexte à la poésie parlée de G.W. Sok.

Ce nouveau disque a été enregistré au studio Shadyn de Nancy mas a été mixé au studio Organic Mastering de Liège par Jean-François Hustin. Ce rapprochement culturel entre la Lorraine et la Belgique mérite qu’on le souligne car il justifiera sans doute quelques dates de concerts de Filiamotsa dans notre pays à l’automne prochain. En attendant, on peut apprécier ce nouvel album toujours fidèle à la conception musicale anti-commerciale et cérébrale de ce très bon Filiamotsa.

Pays: FR
Aagoo Records
Sortie: 2015/10/05

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