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QUEENSRŸCHE – Condition Hüman

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Après avoir vendu 30 millions d’albums au long d’une carrière de plus de 30 ans, Queensrÿche fait partie des monstres sacrés de la scène hard rock, au même titre que des groupes comme Iron Maiden, Guns N’ Roses, Metallica, Judas Priest et Deff Leppard.

Comme souvent chez des artistes d’une telle longévité, la vie n’est pas un long fleuve tranquille et l’histoire du groupe a été marquée par une série de péripéties et de déchirements qui ont fait les choux gras d’une certaine presse. Pour cette chronique, je retiendrai que Queensrÿche revient à l’avant-plan de l’actualité avec un nouvel album intitulé «Condition Hüman». Ces grands de l’histoire du métal ont-ils encore des choses à dire? Après avoir pris un nouveau départ, le groupe ne semble pas à court d’inspiration et poursuit sur sa lancée avec Todd La Torre (ex Crimson Glory) au chant, Michael Wilton et Parker Lundgren à la guitare, Eddie Jackson à la basse et Scott Rockenfield à la batterie.

Pour chroniquer cet album, j’ai essayé – sans toujours y parvenir – de faire abstraction de tout ce que j’ai entendu ou lu à propos du groupe et de le considérer comme l’album d’un groupe lambda. À première écoute, l’album produit par Zeuss (Rob Zombie, Hatebreed, Sanctuary) tient la route, sans être révolutionnaire. C’est bien en place et bien produit. À l’américaine. Plutôt sympathique à écouter.

Le premier morceau de l’album, «Arrow of Time», donne déjà le ton: des riffs de guitare très rapides, une mélodie punchy, la voix excellente de Todd La Torre qui excelle jusque dans l’aigu (même si ce n’est pas là où il est le meilleur selon moi). Seul petit côté négatif, l’écriture de ce premier morceau est certes très énergique mais manque quelque peu de fluidité à mon goût. Le style est pourtant assez Iron Maiden-ien. Cela dit, la signature du groupe est déjà reconnaissable. Même analyse pour «Guardian», le second morceau, qui, bien que de la même veine, me paraît un cran supérieur au précédent.

«Hellfire» démarre sur une jolie intro batterie (presque tambour) et guitare. Un grand morceau de type old school. C’est clairement le genre de mélodies qui mettent le mieux en valeur la voix du chanteur. Un vrai petit joyau!

«Toxic Remedy» est un autre bel exemple du savoir-faire made in Queensrÿche, alliant le métal classique et des éléments prog. Un son américain comme on les aime: une voix puissante, des guitares jamais avares de notes, une mélodie qui vous reste dans l’oreille… «Selfish Lives» est un tube en puissance. Les guitares sont scintillantes, tout en laissant la très nette impression d’en avoir encore sous la pédale. Et que dire des parties vocales sinon qu’elles sont vraiment superbes. Un de mes titres préférés de l’album et certainement un futur «classique» du groupe.

«Eye9» est un morceau court (3:20) qui ouvre sur une intro basse/voix dans un style inattendu, plutôt métal prog. Arrivent ensuite les guitares, très présentes sur cet album, et une batterie très volontariste. Petite fantaisie avec des distorsions sur la voix.

«Bulletproof» est une superbe power ballad, comme seuls les grands groupes savent en écrire. «Hourglass» relance la machine hard rock old school. Une guitare bien heavy à la rythmique, des notes en dentelle à la guitare électrique mélodique. Toujours la voix magnifique de Todd La Torre, que je trouve plus à l’aise dans le registre bas et moyen que dans les parties hyper-aigues.

La plus longue ballade de l’album est intitulée «Just Us». Superbe mélodie dans laquelle je distingue un petit côté prog qui me plaît assez. «All There Was» accélère à nouveau le rythme, sur une mélodie du même style que les deux morceaux qui ouvrent l’album, mais en plus structuré. Très joli solo de guitare. Le morceau s’achève sur une partie instrumentale qui se fond dans le très court: «The Aftermath».

En point d’orgue de l’album, «Condition Human», un morceau épique de près de 8 minutes, véritable synthèse de la virtuosité du groupe, tant dans l’écriture que dans l’interprétation. Des parties vocales irréprochables, des parties instrumentales d’enfer avec le duo guitare/batterie qui amène les changements de thème. Un mastodonte que j’espère voir un jour interpréter en live.

Difficile de vous parler de l’artwork car notre rédaction n’a reçu qu’une copie gravée destinée à la presse. Sans booklet ni photos. Nous n’avons pas non plus eu droit à la version avec les bonus tracks.

Globalement un très bon album métal à tendance mélodique d’un grand groupe qui semble trouver une nouvelle jeunesse. Pas forcément novateur, cet album distille quelques vieilles recettes avec tout le savoir-faire d’une équipe expérimentée et maîtresse de son art. À écouter et à réécouter avec plaisir.

Pays: US
CENTURY MEDIA
Sortie: 2015/10/02

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