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RACE, Hugo & THE TRUE SPIRIT – Live in Brussels 1992

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Le label polonais Gusstaff Records édite un enregistrement retrouvé au fond des couloirs du temps, avec ce passage d’Hugo Race & The True Spirit dans la bonne ville de Bruxelles, en 1992, plus précisément à la VUB. Ceci nous donne l’occasion de faire le point sur un artiste qui a son importance et qui gagne à être connu.

Si Hugo Race fait un passage météoritique chez les Bad Seeds de Nick Cave (on le trouve à la guitare sur le premier album de l’Australien, “From her to eternity”, en 1984), c’est qu’il a lui-même un fourmillement d’idées et de projets qui ne peuvent éclore que loin d’une ombre aussi gigantesque que celle de Nick Cave. Hugo Race va en effet développer en une trentaine d’années une multitude de projets en gardant, tout comme Nick Cave avec ses Bad Seeds, une assise solide avec son groupe The True Spirit.

Hugo Race & The True Spirit vont en effet éditer pas moins d’une quinzaine d’albums entre 1987 et 2015, explorant une veine post-punk et blues industriel quasi-apocalyptique. Parallèlement, Hugo Race ne tient pas en place et crée des groupes avec des musiciens rencontrés dans les différents pays qu’il traverse. C’est ainsi qu’il monte Sepiatone en Italie avec Marta Collica (trois albums entre 2001 et 2013), Dirtmusic en Slovénie (cinq albums entre 2007 et 2014), Transfargo en Suisse avec Dimitri De Perrot (un album en 2003), The Merola Matrix en Sicile, également avec Marta Collica (un album en 2004), The Wreckery en Australie, son pays d’origine (deux albums en 1987 et 1988) ou Long Distance Operators en Belgique avec la violoniste Catherine Graindorge.

Tous ces projets permettent à Hugo Race de se répandre dans toutes les influences qui l’habitent, de la chanson jusqu’à l’electronica. Mais c’est avec The True Spirit qu’il crée son œuvre la plus cohérente, dans un registre post-punk et blues qui serait un peu la rencontre du Gun Club et de Calvin Russell.

C’est du moins ce que l’on ressent à l’écoute de ce “Live in Brussels”, rassemblement d’une dizaine de titres joués devant un public clairsemé mais enthousiaste. Le son brut permet de se prendre en pleine face des pièces ténébreuses comme “J-wray day”, “Boogie chillen” (qui a peu à voir avec la version de John Lee Hooker), “Always will be God” ou des reprises comme “River of no return” (Marilyn Monroe) ou “It’s alright Ma (I’m only bleeding)” (Bob Dylan). Ces trois derniers morceaux figurent sur l’album “Second revelator” (1992), qui est à l’époque défendu en tournée. C’est pour cela que le “Live in Brussels” contient aussi les morceaux “Icy roads”, “Strange breaks” et “Threshold” qui viennent de cet album.

Nous ne sommes jamais loin non plus de ce que pouvaient faire Nick Cave et ses Bad Seeds à l’époque. De ce fait, l’album “Live in Brussels 1992” est recommandé à tous ceux qui suivent de près le grand Nick Cave. Il est aussi une clé intéressante pour ouvrir la porte de l’œuvre dense et envoutante d’Hugo Race. Il faudra juste penser à s’acheter une armoire de plus pour caser un nombre conséquent d’albums en provenance de ce musicien et de ses multiples projets.

Pays: AU
Gusstaff Records
Sortie: 2015/11/13

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