FIRESPAWN – Shadow realms
D’abord brièvement appelé Fireborn lors de sa création en 2012, Firespawn réunit quelques musiciens issus de l’élite death metal suédoise. Et quand on dit death metal suédois, on pense immédiatement à Entombed, groupe mythique qui a récemment vu apparaître une version parallèle et apocryphe connue sous le nom d’Entombed A.D. Deux des membres d’Entombed A.D. sont derrière le projet Firespawn, véritable super-groupe si l’on en juge par le pedigree de ses membres. L-G Petrov (Entombed A.D., ex-Entombed, ex-Morbid, ex-Nihilist) est au chant, Alex Impaler (de Necrophobic, ex-Jaggernaut) tient la basse, Viktor Brandt (Entombed A.D., ex-Entombed) est à la guitare, Fredrik Folkare (de chez Unleashed et Necrophobic) est aussi à la guitare et Matte Modin (ex-Dark Funeral, ex-Defleshed) est derrière les fûts.
Autant dire que l’expérience acquise par cette équipe de choc au cours des vingt dernières années va servir formidablement biens les desseins de Firespawn, qui n’a pas à se glisser derrière l’ombre d’Entombed mais au contraire parvient à faire quelque chose de différent quoique toujours dans une ligne death irréprochable. Le groupe associe habilement des influences héritées de Morbid angel, Cannibal Corpse, Possessed, Behemoth et le Slayer des premiers temps. Du grand style, on le voit. L’album “Shadow realms” a été produit au petit trot, en juste un mois avec le concours du producteur Lawrence Mackrory (par ailleurs chanteur chez F.K.Ü, Enemy Is Us et Darkane). Le chanteur L-G Petrov a même commis l’exploit de placer ses vocaux sur cinq morceaux en une seule journée.
La rapidité avec laquelle l’album a été fabriqué ne veut surtout pas dire qu’il est bâclé. Au contraire, les gens de Firespawn nous servent des morceaux triés sur le volet et capables de semer la terreur sonore. Les premiers instants de l’album, une sorte de corne de brume battant le rappel des guerriers, promettent du sang et de la sueur. Et ça démarre effectivement dans l’agressivité totale avec “The emperor”, premier titre d’une suite sans faille, brillant particulièrement par le massif “Imperial burning”, l’imparable “Lucifer has spoken” (par ailleurs sorti en single), le tourbillonnant “Spirit of the black tide”, le furieux “Ruination” et les apocalyptiques “Shadow realms”, “Ginnunga” et “Infernal eternal” qui terminent ce disque sous un assaut d’une sauvagerie exemplaire. Les gens de Firespawn se lâchent sans complexe, donnent volontiers dans l’ultra violence tout en redessinant les contours d’un death metal traditionnel parfaitement remis au goût du jour sur cet impeccable album.
Si vous avez des envies de découper votre voisin de palier à la hache, ne le faites pas parce que c’est interdit par la loi et ça fait désordre. Evacuez plutôt votre énergie négative en écoutant “Shadow realms” et en vous jetant partout contre les murs comme un singe possédé par Astaroth.
Pays: SE
Century Media
Sortie: 2015/11/13