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YODOK III – Legion of radiance: Live at Dokkhuset

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Parmi la vague de nouveaux albums qui sortent au printemps sous la houlette du label Consouling Sounds, on remarque ce live de Yodok III. Ce nom peut sembler mystérieux et sa musique rébarbative, surtout lorsqu’on découvre que le contenu de ce “Legion of radiance: Live at Dokkhuset” consiste en un unique morceau de plus d’une heure. Mais tout cela apparaît logique lorsqu’on s’attarde sur le nom des participants à ce projet. On y trouve en effet Dirk Serries, inventif producteur et expérimentateur de musique drone et ambient en Belgique (voir son récent album Unseen descending and lamentations), ainsi que Kristoffer Lo, réinventeur des possibilités du tuba dans le jazz avant-gardiste norvégien, et Tomas Järmyr, batteur associé à des combos comme Barchan, Hoist ou Zu.

Ces trois génies d’un genre particulier s’associent dans Yodok, projet consacré aux aspects les plus avant-gardistes du drone et de la musique ambiante. Comme souvent avec ce type de musiciens, la productivité est conséquente et Yodok a déjà émis dans l’atmosphère un joli nombre d’albums, la plupart du temps sortis sur le label Tonefloat : “Yodok 1” (2012), “Yodok #2” (2013), “Yodok III” (2014), “The sky flashes, the great sea yearns” (2015), “Live at De singel Rijkevorsel” (2015) et un autre “Live at Dokkhuset Trondheim” (2015), enregistré le 23 octobre 2013.

Car le “Live at Dokkhuset” qui nous intéresse ici a été enregistré le 18 mai 2015 dans cette bonne ville de Trondheim, où Kristoffer Lo réside et où il enseigne le jazz au conservatoire. Les amateurs d’Ellie Goulding ou de Status Quo vont pouvoir évacuer immédiatement la position car ce qui ressort des instruments de Yodok III est à des années-lumière de leurs aspirations. Dirk Serries, Kristoffer Lo et Tomas Järmyr se livrent ici à l’entretien d’une immense onde sonore qui va s’étendre sur plus d’une heure. On démarre avec un premier quart d’heure proche du silence, tant la musique est imperceptible. Puis la batterie se met en route et s’ébroue sur de rapides et subreptices coups sur les fûts, avant qu’une vibration atonale ne vienne s’amplifier au cours de la seconde demi-heure, juste marquée par le bruit régulier de la batterie, comme un rythme cardiaque.

Il faut une sacrée dose d’inconscience ou de snobisme pour pénétrer dans cet univers musical inaccessible pour le commun des mortels. Le monde se divise en fait en deux catégories : ceux qui ont écouté Yodok III et ceux qui ne l’ont pas écouté. M’étant livré par deux fois à l’exercice d’écoute de ce morceau d’une heure, j’espère quand même que les vaisseaux extra-terrestres qui viendront sauver les restes de l’humanité lorsque la Terre commencera son autodestruction tiendront compte de ce fait et m’embarqueront parmi les heureux choisis. Parce que sinon, que faudrait-il faire? Ecouter Ellie Goulding? Naaan…

Pays: BE/NO
Consouling Sounds
Sortie: 2016/04/15

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