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CAUVIN, Philippe EXCEPT – Philippe Cauvin Except

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Petit à petit, nous arrivons tranquillement au bout de cette sextuple fresque éditée par le label Musea et évoquant le parcours musical atypique de Philippe Cauvin. Ce musicien bordelais arrive à un âge respectable en ce milieu d’années 2000 et a déjà derrière lui quatre décennies de carrière musicale, du pop-rock progressif (Papoose) au jazz rock (Uppsala) en passant par une carrière solo et de multiples projets avortés ou souterrains, comme nous avons pu l’évoquer dans les chroniques précédentes.

Voilà, vous savez presque tout sur Philippe Cauvin et il reste à parcourir l’épisode consacré à son projet Philippe Cauvin Except, ébauché en 2005 avec le bassiste Rémy Goudin mais qui prendra véritablement vie en 2008 avec l’arrivée de la percussionniste Pascale Martinez et du batteur Jean-Luc “Lulu” Bret. La mise en place de ce projet faisait suite à une tentative ratée de relancer le combo Uppsala. Autrement dit, les aspirations jazz rock de Philippe Cauvin étaient donc grandes et il ne faut pas s’étonner de voir dans le projet Except un retour aux amours jazz rock de ce guitariste versatile et polyvalent. Cet album rend compte d’un concert donné le 31 mars 2008 au Satin Doll de Bordeaux et ne voit le jour qu’aujourd’hui dans cette série éditée par Musea.

Bien entendu, un projet jazz rock mis en place par Patrick Cauvin va forcément sortir des sentiers battus habituellement fréquenté par ce style. Ici, une bonne dose de folie douce, d’improvisation et d’expérimentation va venir semer le trouble dans les oreilles de l’auditeur bien ancré dans la tradition jazz rock. De rock, il n’en est d’ailleurs pas question et quant au jazz, on va plutôt fricoter avec l’avant-garde qu’avec le bon vieux Dixieland de Grand-Papa. Ici, la guitare très modérément amplifiée de Cauvin va venir dégouliner en improvisations limpides, sur une structure rythmique souple et toujours capable d’affoler les cymbales quand il le faut. Là-dessus, les percussions de Pascale Martinez et sa science infuse du vibraphone viennent décocher de subtiles flèches sonores. Côté chant, Philippe Cauvin se laisse volontiers aller à des vocalises inaudibles, sans paroles mais juste avec des sons, comme du skat de haut vol. “Tourbettes”, “Muzamuzi” et “Oremus pour toi” (avec de vraies paroles) constituent le cœur du disque, entraînant l’auditeur dans des labyrinthes de cristal qui glissent eux-mêmes sur des toboggans de caoutchouc. Sinuant et rebondissant, le dit auditeur vole parfois haut, se cogne souvent lorsque la musique prend des virages inattendus.

Seul le premier titre “Claire obscure” ne fait pas partie de ce concert. C’est un morceau studio enregistré en 2015 par Philippe Cauvin mais sa présence en introduction de la prestation de 2008 reste parfaitement cohérente, s’atténuant subtilement en sa fin pour effectuer un raccord imperceptible avec le titre suivant.

Cette prestation montre encore une nouvelle face de la palette musicale de Philippe Cauvin, jazz expérimental cette fois, et il faut admettre que c’est une des plus envoutantes de toute cette série consacrée au guitariste bordelais.

Pays: FR
Musea Records
Sortie: 2015

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