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UNION JACK – Supersonic

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Un groupe français qui prend pour nom une référence au drapeau du Royaume-Uni, voilà qui peut sembler louche de prime abord. Ces Parisiens auraient-ils oublié ce que les Anglais ont fait aux Français en termes de trahisons diverses et de petits coups de poignard dans le dos, du genre Azincourt, Jeanne d’Arc, Fachoda ou Mers-el-Kebir? A moins que ces gaillards ne soient pas rancuniers et qu’ils préfèrent rendre hommage aux Anglais pour le raffinement de leur culture et leur contribution à l’expansion du punk rock dans le monde. Et c’est précisément de punk dont il va être question ici.

Union Jack voit le jour en 1997 et aborde la chose punk dans ce qu’elle a de plus lié au ska et au reggae. Il ne faut pas oublier en effet que le punk rock a toujours revendiqué une connexion avec la musique populaire des Caraïbes, un héritage qui remonte aux années 60 avec la transition opérée par les Mods qui partaient de l’écoute de rhythm ‘n’ blues, puis de rock avant de porter leur dévolu sur le rock steady, puis le ska. En mélangeant tout cela, on obtiendrait le ska punk et des références comme les Clash ou les Specials.

Union Jack est donc pleinement dans cette perspective, ce qui s’est tout de suite senti sur ses premiers albums, le EP “Songs from the grave” (2007) et l’album “Tales of urban freedom” (2009). Le punk pur jus n’est pas exclu non plus, ce qui se remarque sur le deuxième album “Never ending struggle”, sorti en 2012. Ces deux premiers albums offrent un cocktail explosif de punk souvent mélodique et de ska punk teinté de hip-hop.

On peut donc voir dans ces deux opus d’Union Jack un travail très intéressant et assez original, qui va cependant se retrouver un peu plus lissé sur l’EP “Deadpan” de 2013 et va malheureusement glisser vers des choses beaucoup plus conventionnelles ou en tout cas moins originales sur le nouvel album “Supersonic”. Ce nouveau disque n’est pas désagréable à écouter mais laisse rapidement suinter de grosses influences Libertines ou Pixies qui vont squatter l’album pendant toute sa durée. Les titres qui se succèdent vont ainsi rester confinés dans toujours à peu près les mêmes ambiances, développant une certaine routine une fois qu’on sera arrivé dans les derniers morceaux de l’album. Il reste cependant une énergie entraînante qui garde l’auditeur en alerte et en bonne condition physique mais, comparé à ce qu’a pu faire Union Jack par le passé, ce disque manque d’une certaine salinité qui aurait pu relever le niveau des propos musicaux. Quand même, on peut citer des titres comme “Boomerang” ou “Bitter taste” pour remonter la cote de cet album qui n’est pas mauvais, loin de là, mais qui a un air de déjà entendu.

Pays: FR
Beer Records
Sortie: 2017/02/01

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