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YANG – The failure of words

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Le groupe français Yang va nous donner l’occasion d’évoquer la longue et fructueuse carrière de Frédéric L’Epée, un musicien qui porte bien son nom puisque c’est effectivement une épée du rock progressif français. Tout môme, le jeune Frédéric est bercé par la musique classique qu’écoute intensivement son père violoniste. Nous sommes dans la région de Nice et le jeune homme va se prendre le rock des Sixties en pleine figure. Beatles, Rolling Stones, Kinks, puis Led Zeppelin, Deep Purple et surtout King Crimson terminent de forger la culture musicale de Frédéric L’Epée.

C’est fort de cette influence majeure que le jeune homme fonde son premier groupe Shylock, qui va devenir légendaire dans le milieu du rock progressif français. Deux albums sortent à la fin des années 70, “Gialorgues” et “Ile de fièvre”. Le groupe se sépare en 1979 et on entend à nouveau parler de Frédéric L’Epée près d’une dizaine d’années plus tard, avec le groupe Philharmonie, qui parcourt toutes les années 90 avec cinq albums au compteur. Nous sommes toujours dans un rock progressif volontiers expérimental, entre jazz et influences King Crimson.

L’un des derniers batteurs de Philharmonie s’appelle Volodia Brice et c’est avec lui que Frédéric L’Epée fonde Yang au début des années 2000. Quelques musiciens interviennent sur une première trame du groupe, qui sort un premier album “A complex nature” en 2004 avant que Frédéric L’Epée ne remanie en profondeur son combo, avec l’arrivée en 2005 de Laurent James (guitare) et Nico Gomez (basse), des gusses sortant du Berklee College of Music, excusez du peu. Yang sort alors son deuxième album “Machines”, décliné en une dizaine de morceaux instrumentaux encore inspirés de King Crimson.

Vient alors ce nouvel album “The failure of words” qui, comme son nom l’indique, continue la tradition des albums instrumentaux qui ont jalonné le parcours de Frédéric L’Epée. Ici, les guitares et la section rythmique règnent sans partage au cours de neuf morceaux solidement construits, percutants et techniques. C’est encore une fois l’ombre de King Crimson qui plane sur des titres comme “Babel inside”, “Décroissance (Degrowth)” ou “Indecisions”, qui ne sont que quelques échantillons de cet album, excellent de bout en bout. La guitare de Frédéric L’Epée délie des notes chatoyantes et nerveuses, qui coulent sur des compositions ficelées avec rigueur et classe. La batterie effectue également un lourd travail de déstructuration rythmique, giflant les cymbales avec tonus et précision.

Nous avons ici affaire à un rock progressif classique, hérité de l’inventivité des années 70. Mais l’expérience de Frédéric L’Epée et de ses hommes, son aisance à noircir de la partition avec des notes feutrées et dynamiques et son autorité sur un manche de guitare font de ce “The failure of words” un formidable moment de prog instrumental.

Pays: FR
Unsung Productions
Sortie: 2017/02/09

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