AZZIARD – Metempsychose

Azziard est un groupe de black metal issu de la région parisienne et dont la carrière montre bien toute l’endurance et la foi en leur mission que peuvent voir certains groupes de ce genre, ce qui est tout à leur honneur. Formé en 2001 par un certain A.S.A., Azziard commet en une quinzaine d’années trois albums et voit passer dans ses rangs toute une ribambelle de musiciens issus d’un microcosme dont la richesse laisse pantois. On ne va pas entrer dans les détails mais le site de référence Encyclopedia Metallum nous apprend que, anciens membres compris, Azziard a employé pas moins de 18 membres, ayant transité par pas moins de 45 groupes. On voit ainsi surgir toute la scène black metal parisienne obscure, avec des noms romantiques comme Sinister Faith, Mind Asylum, The Negation, Kampf, Sentence, Absconditus, Insain, Repudiate, Dawn of Decline, Cryoxyd, Norz Feuer, Arkham, Nachthymnen, Atramentum, Creeping Fear, Moonreich, Procession of Death, Hecatombic, Bourreau, Homicide, Decrepitude, Mortis Mutilati ou Neptrecus.

L’implication black metal d’Azziard est donc sans failles et A.S.A. mène son groupe contre vents et marais, explorant sans cesse les couches les plus sombres de l’humanité. Après deux premiers albums “1916” (2009) et “Vésanie“ (2014) où il était question d’évoquer la Première Guerre mondiale afin d’en tirer toutes les conclusions morbides qui s’imposent, Azziard revient avec ce “Metempsychose” qui ne va pas être plus optimiste au sujet de notre bon vieux genre humain. Avec ses nouveaux camarades Nesh (guitare), Anderswo (batterie), Gorgeist (guitare) et Sarnath (basse), le chanteur A.S.A. s’enfonce dans l’exploration des fondements de l’âme humaine, des bas instincts de notre espèce et des concepts métaphysiques de Carl Jung à travers un personnage, héros de cet album, dont la folie trouve sa seule limite dans la folie encore plus grande du monde qui l’entoure.

Nous ne sommes donc pas au pays des Bisounours mais nous sommes submergés par cet album glaçant, au black metal saignant et impitoyable, avec des paroles malheureusement bien souvent incompréhensibles. Le chanteur a beau s’exprimer dans la langue du Docteur Petiot, il faut prêter une oreille acérée pour retenir la substantifique moelle du message d’Azziard, haché par les hurlements furieux et glougloutant dans des borborygmes porcins. Mais en gros, c’est assez clair : nous sommes tous des pourris et nous ne méritons que de rôtir en enfer.

Trêve de plaisanterie, on aura compris que dans le genre, Azziard se pose en très bon faiseur d’un black metal également assez influencé par le death et le post-black, ce qui le rend à mes oreilles tout de suite sympathique (question de goût). Des titres comme “L’enfer”, “Le meurtre du héros” ou le monstrueux “Unus mundus” sont là pour témoigner de la bonne tenue de cet album. J’irais bien passer mes vacances dans un charnier irakien, cet été…

Pays: FR
Malpermesita Records
Sortie: 2017/12/08