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NAPALM DEATH – Coded smears ans more uncommon slurs

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Quoi de neuf? Napalm Death. Et c’est tant mieux quand on voit que l’inoxydable combo grindcore anglais est toujours capable de maintenir la pression sur son auditorat avec une succession d’albums qui tiennent toujours la route en matière de métal extrême. L’Occident chrétien avait été récemment martyrisé par des brûlots innommables du genre Utilitarian (2012) et Apex predator – Easy meat (2015), pour ne citer que les deux derniers albums en date. Eh bien, l’assaut continue cette année avec “Coded smears and more uncommon slurs”, qui n’est pas un album complètement neuf mais une compilation de raretés et d’inédits.

Et en la matière, Barney Greenway (chant), Mitch Harris (guitare), Shane Embury (basse) et Danny Herrera (batterie) nous gâtent puisqu’ils nous servent ni plus ni moins qu’un double album rempli jusqu’à la gueule de titres peu connus mais qui gagnent à l’être, tant tout ceci bombarde allègrement tympans et neurones avec la violence typique que l’on connaît chez Napalm Death. Pas moins de 31 morceaux occupent cette riche compilation qui retrace les à-côtés de la carrière discographique de Napalm Death de 2004 à 2016, avec toute une série de morceaux issus de bonus pour des éditions japonaises d’albums, d’EPs partagés avec d’autres groupes, de faces B de singles ou de reliquats de studio. Autant dire que les napalmistes patentés vont se régaler à l’écoute de ce disque qui ramasse dans ses filets de nombreuses pépites pas forcément évidentes à trouver de prime abord.

Niveau énergie, ce n’est pas parce que ces morceaux n’ont pas été sélectionnés sur des albums officiels qu’ils ont un quelconque défaut en la matière. Tout s’enchaîne avec une violence incomparable et une brutalité qui laisse comme à l’habitude l’oreille interne tuméfiée. On goûtera particulièrement aux morceaux issus de quelques disques partagés avec des références comme les Melvins, (“Oxygen of duplicity”, “To go off and things”, en 2013), Voivod (“Phonetics for the stupefied”, 2014), Heaven Shall Burn (“An extract (Strip it clean)”, 2014), Converge (“Will by mouth”, “No impediment to triumph (Bhopal)”, 2012) ou Melt Banana (“Like piss to a sting”, “Where the barren is fertile”, 2014). Tous les albums depuis 2004 ont également leur lot d’inédits à offrir, parfois dans des atmosphères extrêmement brutales (“Losers”, en provenance de “The code is red… long live the code” ; “We hunt in packs”, venant de “Time waits for no slave” et paru à l’origine uniquement au Japon ; “Suppressed hunger”, également issu des sessions de “Time waits for no slave”). Dans ce registre, “An extract (Strip it clean)” nettoie tout sur son passage et “To go off and things” est particulièrement aventureux et versatile (normal, il est paru sur un disque avec les Melvins).

Les survivants mettent le deuxième CD dans le lecteur et là, c’est reparti pour un nouveau tour de grand huit infernal avec le faussement calme “Clouds of cancer” (une reprise de G-ANX – un groupe de grindcore suédois des années 80 – originalement prévue pour “Apex predator – Easy meat”), prélude à une avalanche de morceaux à l’efficacité thermonucléaire terminale. Je ne sais pas si c’est parce que les tympans ont pu être échauffés pendant le premier CD, mais les morceaux de cette seconde partie sont tout simplement jouissifs (“What is past is prologue”, les titres du EP partagé avec Melt Banana ou ceux partagés avec Converge qui sont particulièrement hardcore). L’un des morceaux les plus rares de l’ensemble est sans doute “Legacy was yesterday”, paru à l’origine en flexidisc pour le magazine Decibel en 2010 et musicalement une pure boucherie.

Pour résumer, les amateurs de Napalm Death concluront qu’il n’y a rien de superflu dans cette excellente compilation qui ne contient que du muscle et du nerf. Il va falloir capitonner les murs des chambres car ça risque de vibrer un peu dans les chaumières si vous décidez de vous passer ces deux galettes à fond.

Pays: GB
Century Media
Sortie: 2018/03/30

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