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DEPRAVITY – Evil upheaval

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D’après les statistiques du toujours incollable site Encyclopedia Metallum, la ville de Perth en Australie compte environ 130 groupes de métal extrême, parmi lesquels se détache nettement une majorité cultivant un attrait pour le black metal. Ça tombe bien, on ne va pas parler ici de black metal mais de death metal avec ce groupe Depravity, qui fait partie d’une scène beaucoup plus restreinte animée par des groupes de brutal death (Vomit, Grotesque, Corpsebitch, Fetus Fertilizer…) ou de death traditionnel (Inanimacy, Flatus, Nails Of Imposition, Darkenium, Belial…).

Depravity a beau être assez récent (créé en 2016), il comprend néanmoins un certain nombre de musiciens déjà bien expérimentés. Parmi eux, le batteur Louis Rando a un pedigree pour le moins massif : il est également actif dans Bloodlust, Impiety, Mhorgl, Psychonaut, The Furor et a auparavant évolué dans Dybbuk, Malignant Monster, Militant Mass, Pagan, Pathogen, Shrapnel, Earth Rot, Nervecell ou Choke. Le guitariste Lynton Cessford partage son temps entre Depravity et Entrails Eradicated et a fait partie de Gallows for Grace, Malignant Monster et The Alchemont. L’autre guitariste Jarrod Curley vient aussi de Malignent Monster et Pathogen, le chanteur Jamie Kay a évolué dans Inanimacy, The Alchemont, Obscenium, Necromancer et The Ritual Aura. Quant au bassiste Aynsley Watkins, c’est un des moins décorés puisqu’il n’a que le groupe Scourge comme antécédent.

On le voit, tout ce petit monde à du bagout et n’a pas froid aux yeux, si l’on en juge par ce premier album long format qui fait suite à un EP “Reign of the depraved” sorti l’année même de la création du groupe. Le death metal proféré dans “Evil upheaval” se veut à la fois d’obédience classique mais aussi marqué par une certaine brutalité. Les titres sont déjà un indice de terreur certaine, avec “Manic onslaught”, “Insanity reality”, “Repugnant”, “Victimizer”, “Tormented” ou “Vile defloration”. Rien que de la poésie élégiaque en boîte de douze comprimés…

Et le ramage vaut largement le plumage quand on s’intéresse au contenu après avoir considéré le contenant. Depravation nous passe la cervelle au marteau-pilon dès le départ avec un monstrueux “Manic onslaught” chargé d’ouvrir les portes de l’enfer. On remarque d’entrée de jeu la batterie puissante, précise et hyper-technique de Louis Rando. L’homme va porter ses fûts au rouge durant tout l’album, alors que le chanteur Jamie Kay sera à l’origine de vocalises caverneuses et volatiles, passant sans effort du grognement ursidé aux vociférations stridentes. Depravity donne bien dans le brutal mais est parfois capable de diversifier les tonalités dans certains de ses morceaux. Enfin, entendons-nous bien : la diversification en question se limite à une introduction thrash metal doublée d’un break deathcore, comme on les trouve par exemple dans “Repugnant”. Il ne serait pas question ici de mélanger des styles trop divergents, quand même…

Cet album trouve ses vertus dans le fait qu’il reste captivant du début à la fin et la qualité thermonucléaire des derniers morceaux “Victimizer”, “Tormented” ou “Evil upheaval” ne le cède en rien aux impressionnants “Insanity reality”, “Despondency” ou “The great divide” qui constituent la première partie du disque. Enfin, histoire de soigner la besogne, Depravity nous réserve son morceau le plus fouillé, “Vile defloration”, pour la conclusion de cet album qui donne un éclairage intéressant sur l’état de la scène death metal australienne contemporaine. Après tout, il n’y a pas qu’AC/DC ou Airbourne au pays des kangourous.

Pays: AU
Transcending Obscurity
Sortie: 2018/04/30

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