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ABORTED – TerrorVision

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Et de dix pour Aborted qui revient cette année plus brutal et plus violent que jamais. On ne sait pas ce que les death métallurgistes les plus hargneux des Flandres ont encore subi au cours de leur vie quotidienne, mais manifestement, ils ne sont pas contents. Et ça va encore flinguer, découper, charcuter ou écraser sur ce “Terrorvision”, qui est donc le dixième album de la série pour le chanteur-leader Sven de Caluwé et ses séides. Un conseil, mettez tout de suite des gants en caoutchouc et une combinaison en plastique avant d’écouter ce disque, car ça va éclabousser un petit peu.

Aborted semble avoir trouvé une saine vitesse de croisière depuis son arrivée chez le label Century Media, qui a édité ses derniers albums Global flatline (2012), The necrotic manifesto (2014) et Retrogore (2016). La collaboration se poursuit avec ?TerrorVision? qui continue à développer des trésors de violence horrifique, avec force riffs charcutiers, rythmiques supersoniques et chant d’ogre en pleine crise de delirium tremens. Du côté de l’équipe, quelques changements sont à signaler avec l’arrivée du nouveau bassiste Stefano Franceschini (qui remplace JB van de Wal) et du guitariste Ian Jekelis qui prend la place de Danny Tunker. Pour le reste, le guitariste Mendel Bei De Leij et le batteur Ken Bedene ont été reconduits dans leurs fonctions par Sven de Caluwé, sans doute parce qu’ils ont rempli leurs objectifs en démolition de tympans, envoi en asile psychiatrique ou provocation de crises de panique chez les malheureux auditeurs livrés à leurs griffes acérées.

Côté production, c’est encore Kristian Kohlmannslehner qui s’y colle et qui retrouve sa place derrière la console. L’homme, déjà responsable de la production de “Goremaggedon” (2003) et du précédent album, participe également à l’écriture de certains interludes qui font la jonction entre les morceaux, histoire de calmer le jeu quelques secondes de temps en temps. Parce que pour ce qui est de l’énervement, on peut dire qu’on est servi. De Caluwé et ses hommes ont encore donné naissance à un album superbement terrifiant, radicalement sanguinaire et dont la texture death metal se marie également fort bien avec des ambiances grindcore. Le chant de Sven de Caluwé n’a jamais été aussi caverneux, la paire de guitare est un summum de puissance et d’épaisseur et la rythmique s’acquitte parfaitement d’allers et retours entre vitesse ultime et ralentissements capricieux.

Aborted parvient ici à construire une atmosphère de furie et d’angoisse étouffante, lâchant les instruments dans des courses démoniaques. On retrouve l’inspiration chère au combo, c’est-à-dire des éléments en provenance de films d’horreur des années 80, auxquels il faut ajouter une condamnation sans appel des turpitudes pré-apocalyptiques de notre monde corrompu et violent. En ce sens, la terrifiante couverture de l’album, signée Pär Oloffson, vient ajouter toujours plus de peur et de malaise sur cette œuvre résolument pessimiste et menaçante. Et l’illustration musicale de tout ce chaos est à l’avenant. Dans l’affaire, “TerrorVision”, “Verspertine decay”, “Squalor opera”, “Deep red” ou “The final absolution” figurent parmi les assauts les plus marquants et les plus efficaces de l’album.

Avec désormais une équipe composée de deux Américains, d’un Néerlandais et d’un Italien, le groupe du Belge Sven de Caluwé est devenu un groupe international de solide dimension. En signant un nouvel album particulièrement massif et touffu comme “Terrorvision”, Aborted a peut-être sorti ici l’un des albums de death metal les plus convaincants de l’année. Rendez-vous donc au Casino de Sint-Niklaas le 3 novembre prochain, pour voir ce que tout cela sonne sur scène.

Pays: BE
Century Media
Sortie: 2018/09/21

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