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SORE LOSERS (The) – Gracias Senor

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Cela fait maintenant une dizaine d’années que les Limbourgeois de The Sore Losers règnent, aux côtés de Triggerfinger et de Black Box Revelation, sur le rock indie crasseux du nord du pays. Ceci dit, au fil du temps, leur réputation a largement dépassé la frontière linguistique pour s’exporter en Europe et même bien au-delà. Rares sont en effet les groupes belges qui peuvent se targuer d’avoir joué au célèbre festival SXSW d’Austin ou de s’être produit dans le Conan O’Brien show. C’est toutefois avec la tête bien froide qu’ils se sont enfermés en studio en vue d’y enregistrer la suite de leurs aventures discographiques qui se matérialise aujourd’hui avec la sortie de “Gracias Señor”, leur quatrième album.

Si la production de l’opus précédent avait été confiée à Dave Cobb from Nashville, ce sont cette fois James Petralli et Steve Terebecki, les têtes pensantes de White Denim, qui ont apporté leur touche personnelle sans pour autant dénaturer l’ossature des compositions du quatuor. Dans le monde des Sore Losers, ce sont les producteurs qui s’adaptent au groupe et non l’inverse. Ainsi, “A Little More”, la plage qui ouvre la plaque, penche davantage vers un blues rock nerveux à la Band Of Skulls qu’au rock garage couillu de leurs invités, même si les envolées psyché de “All In A Day’s Work”, dans la foulée, pourraient prétendre le contraire.

Pour la première fois de leur carrière, on a l’impression que les quatre gaillards ne se sont pas cantonnés à balancer des riffs destructeurs et à construire un environnement sonore autour de ceux-ci. À l’exception de l’entêtant “Eyes On The Prize”, pur produit local, leurs compositions ratissent bien plus large que par le passé, tout en restant délibérément ancrées dans la catégorie classic rock. On pense ainsi aux Rolling Stones période disco (“Dark Ride”) ou à Fleetwood Mac (“Where Are You?” ressemble un petit frère d’“Everywhere”) mais la reverb de “Denim On Denim” accentue un cachet sixties bien marqué que “Get It Somehow” ou “Anything Goes” étalent en portant la griffe des producteurs. Vintage, certes, mais tout à fait pertinent. Gracias, señores…

Pays: BE
Caroline International / Ultra Elektric Records
Sortie: 2018/10/05

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