SKOLD – Dies irae

Skold, c’est tout simplement Tim Skold en solo. L’ancien guitariste de Marilyn Manson de 2002 à 2008 a repris le cours d’une carrière solo débutée en 1996, à une époque où ce Suédois avait déjà plus de dix ans de pratique musicale professionnelle, ce qui commence à remonter à loin. Eh oui, parce que Tim Skold, du haut de ses 54 ans, n’est plus un perdreau de l’année. On trouve ses premières traces avec le groupe Kingpin, une formation glam metal opérant en Suède dès 1985 et ayant réalisé un unique album ʺWelcome to Bop Cityʺ en 1988. Cet album est reconverti en premier album de Shotgun Messiah lorsque Kingpin débarque aux Etats-Unis. Shotgun Messiah, c’est Kingpin qui change de nom pour des raisons juridiques, son premier nom étant déjà la propriété d’un groupe américain. Shotgun Messiah va évoluer du glam metal au rock industriel au cours de ses deux autres albums ʺSecond comingʺ (1991) et ʺViolent new breedʺ (1993). Puis Tim Skold va continuer sa progression, réalisant son premier album solo en 1996 et rejoignant le mythique combo metal indus KMFDM en 1997, pour une collaboration qui va durer jusqu’en 2002.

C’est en 2003 que Tim Skold accède au sommet de son parcours avec un séjour chez Marilyn Manson. Il joue un rôle important dans le groupe, comme guitariste, bassiste, programmateur, producteur. Il participe ainsi aux albums ʺThe golden age of grotesqueʺ (2003) et ʺEat me, drink meʺ (2007), opérant même seul avec Marilyn Manson sur cet album. Et quand on y repense, ʺThe golden age of grotesqueʺ et ʺEat me, drink meʺ pourraient bien être les derniers albums marquants de Marilyn Manson, qui depuis lors sort des disques à un rythme routinier, recevant un accueil poli mais ne représentant plus un niveau de dangerosité comme il avait pu en susciter au début de sa carrière.

Après l’épisode Marilyn Manson, Tim Skold va se consacrer à nouveau à sa carrière solo avec les albums ʺSkold vs. KMFDMʺ (2009), ʺAnomieʺ (2011), ʺThe undoingʺ (2016), ʺNever is nowʺ (2019), alternant les sorties sous son nom et les participations à d’autres groupes, comme le supergroupe Dr Midnight & The Mercy Cult (avec des musiciens de Turbonegro, Satyricon, Extol et Apoptygma Berzerk) pour un album en 2011, Motionless In White (en tant que producteur de leur album ʺInfamousʺ en 2012), Not My God (un projet avec Nero Bellum ayant sorti un album en 2020).

Et voici le petit dernier de Tim Skold, un ʺDies iraeʺ qui sort sur le label Cleopatra et sur lequel Skold a agi seul, de l’écriture à la production en passant par les instruments. On retrouve ici le style rock industriel aux mâchoires serrées qui a construit Tim Skold au terme d’un parcours musical de plus de 35 ans. Une sorte d’éternelle jeunesse règne sur ce disque dont les chansons dures et implacables (ʺDirty horizonʺ, ʺThis is the wayʺ) auraient pu avoir été écrites il y a trente ans et n’auraient pas détoné sur un disque de Zodiac Mindwarp ou Nine Inch Nails. L’album n’est pas toujours du même niveau de violence mais sait toujours attirer l’attention, même dans les moments un peu plus introspectifs (ʺSilicon dreamsʺ, ʺAs above, so belowʺ), dont le moment fort de cette tendance se révèle sur ʺLove is a diseaseʺ qui, du martèlement hypnotique des rythmiques aux paroles désespérées en passant par un chant savamment brisé et un refrain marquant, a tout pour lui.

Proche de Marilyn Manson, cet album, dans être un modèle dévastateur de puissance et de violence gothique, a ses bons moments et dévoile le talent d’un musicien resté fidèle à ses idéaux de jeunesse, avec la sincérité qui va avec.

Le groupe :

Tim Skold (tout)

L’album :

ʺDirty Horizonʺ (4:00)
ʺUnspokenʺ (3:38)
ʺThe End Is Nearʺ (3:38)
ʺTerrifiedʺ (4:10)
ʺLove Is a Diseaseʺ (4:02)
ʺThis Is the Wayʺ (3:14)
ʺSilicon Dreamsʺ (3:36)
ʺAs Above So Belowʺ (4:02)
ʺKill Yourselfʺ (3:56)
ʺGoodbyeʺ (3:56)

https://skold.bandcamp.com/album/dies-irae
https://www.facebook.com/skoldofficial

Pays: US
Cleopatra Records
Sortie: 2021/03/05