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WOLF – Feeding the machine

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Dans la forêt des genres et sous-genres qui peuplent désormais la musique métal, on a tendance à oublier l’arbre original, le tronc primitif qui a plus tard développé toutes ces branches du speed metal, black metal, death metal, doom metal, grindcore, blackened death metal, brutal prog metal, christian psych death metal progressif funéraire et j’en passe, au point de commencer à délirer. Ce tronc existe toujours, et cela fait plaisir de voir des groupes comme Wolf défendre le style primordial, dépourvu de tout artifice qu’est le heavy metal.

Oui, le heavy metal, le vrai, le pur le dur, est toujours là. Et les Suédois de Wolf continuent d’en produire par lingots entiers dans leur usine sidérurgique interdite à toute influence exotique en provenance du monde moderne. Tout cela est une excellent nouvelle, surtout quand on découvre le huitième album du gang de Niklas “Viper” Stålvind, indéboulonnable chanteur et unique survivant du combo d’origine formé en 1995, c’est-à-dire il y a quand même un quart de siècle. Sacré bon sang, on ne rajeunit décidément pas.

Mais le rajeunissement est assuré d’office quand on écoute ce nouvel album, arrivé six ans après ʺDevil seedʺ et qui révèle une nouvelle série de chansons en acier trempé, inaltérables au temps qui passe et détentrices du feu sacré originel du métal, intemporelles et sacrément puissantes. Depuis ʺDevil seedʺ, Niklas Stålvind (chant et guitare) a conservé son guitariste Simon Johansson (présent depuis 2011) et vient de recruter une nouvelle section rythmique composées de deux gaillards se connaissant pour avoir opéré ensemble chez Hammerfall et Lions Share : Pontus Egberg (basse) et Johann Koleberg (batterie).

Et cette bande de Vikings grisonnants effacent d’un revers de poignet clouté tout le poids des ans posés sur leurs épaules avec un nouvel album nerveux d’un bout à l’autre, où ils font tonner la colère des trolls de l’enfer avec d’impeccables compositions du nom de ʺShoot to killʺ, ʺGuillotineʺ, ʺDead man’s handʺ, ʺThe cold emptinessʺ, ʺFeeding the machineʺ, ʺDevil in the fleshʺ, ʺBlack Widowʺ ou ʺA thief insideʺ. Avec cette galette, c’est tout 1984 qui recommence. On voir surgir les ombres protectrices d’Accept et de Judas Priest (dont les chants d’Udo Dirkschneider et Rob Halford inspirent Niklas Stålvind sur ce disque), les sonorités rudes comme le cuir d’Iron Maiden, Mercyful Fate, Manowar, Saxon et les ancêtres suédois de Torch. Il semble que le sang neuf apporté par la nouvelle section rythmique ait redonné des ailes d’acier à Niklas Stålvind qui emmène son groupe sur des chemins particulièrement glorieux avec cette douzaine de morceaux dont aucun ne souffre d’une quelconque baisse de rythme en cours d’album. Les changements d’atmosphère qui interviennent de temps à autre sont plutôt à mettre au compte de la subtilité que de la baisse d’inspiration. Notamment, ʺThe ravenʺ et ʺA thief insideʺ sont des pièces idéales pour marquer une fin d’album, quand on a tout donné au début et qu’on garde les morceaux les plus émotionnels pour la fin.

Voilà une incontestable réussite qui ose montrer aux nouvelles générations du métal schizophrène et des sous-copies mal fagotées de groupes classiques que le true metal a encore de la réserve sous les bottes et qu’il reste toujours attractif et excitant quand il cultive les bonnes sources d’inspiration. Rien de tel que le canal historique.

Le groupe :

Niklas “Viper” Stålvind (chant et guitare)
Simon Johansson (guitare)
Pontus Egberg (basse)
Johann Koleberg (batterie)

L’album :

ʺShoot to Killʺ (03:40)
ʺGuillotineʺ (04:04)
ʺDead Man’s Handʺ (03:09)
ʺMidnight Hourʺ (03:22)
ʺMass Confusionʺ (04:12)
ʺThe Cold Emptinessʺ (03:48)
ʺFeeding the Machineʺ (03:51)
ʺDevil in the Fleshʺ (03:18)
ʺSpoon Benderʺ (03:26)
ʺThe Ravenʺ (04:29)
ʺBlack Widowʺ (04:00)
ʺA Thief Insideʺ (05:33)

https://www.facebook.com/officialwolf/

Pays: SE
Century Media
Sortie: 2020/03/13

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