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WOMBBATH – Tales of madness

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L’année 2020 fut funeste en bien des points pour de nombreux groupes : activités arrêtées, concerts suspendus, prestations en chambre diffusées sur les réseaux sociaux à la place de la tournée des festivals. Eh bien, dans ce marasme qui a amené de nombreuses formations à ne pas pouvoir sortir d’albums, il y a un groupe qui s’en est complètement foutu puisqu’il a commis l’exploit non pas de sortir un disque mais deux albums dans la même année. Ce groupe, c’est Wombbath, combo death metal suédois qui a bien des raisons de rattraper le temps perdu puisqu’il a passé près de vingt ans dans les limbes entre son premier et son deuxième album.

L’histoire commence il y a exactement trente ans, le 1er février 1991, alors que Wombbath donne son premier concert officiel. À l’époque, la formation a déjà un petit passé sous différents noms. Richard Lagberg (basse), Roger Enstedt (batterie) et Tobbe Holmgren (guitare) fondent d’abord en 1988 The Shadows, ignorant sans doute l’existence du célèbre groupe anglais Sixties du même nom. Puis The Shadows deviennent Seizure en 1990, avant de se rebaptiser Wombbath la même année, avec l’arrivée du chanteur Tomas Lindfors et du guitariste Håkan Stuvemark, qui a tout juste 14 ans !

Wombbath sort son premier album ʺInternal caustic tormentsʺ en 1993 sur l’éphémère label français Thrash Records. L’album a quelques petits défauts de jeunesse, notamment le chant, mais s’inscrit dans l’époque classique du death metal suédois, avec les incontournables Entombed, Dismember, Merciless, Necrophobic ou Morbid. Puis, en 1995, après un EP beaucoup plus death n’ roll, c’est le split et les restes de Wombbath semblent enterrés à tout jamais dans les boues gluantes des cimetières maudits du fin fond de la Suède.

C’est compter sans la détermination d’Håkan Stuvemark qui, après avoir occupé sa seconde moitié des Nineties dans In Thy Dreams, joué de la basse dans Vicious en 2007-2008 et animé Skineater en 2008-2017, sort de sa tanière et remonte Wombbath en 2014. Près de vingt ans ont passé mais comme Håkan Stuvemark n’est jamais âgé que de 38 ans, il pète encore le feu. Et c’est donc reparti pour une séance de rattrapage en compagnie de nouvelles recrues, parmi lesquelles il faut compter au chant l’impressionnant Jonny Petersson, homme à tout faire du métal extrême suédois qui passe ses jours et ses nuits à participer à des dizaines de groupes en même temps. On a pu le repérer récemment dans Nattravnen, Heads For The Dead ou Henry Kane. Wombbath sort alors un nouvel album ʺDownfall risingʺ en 2015, se révélant par la même occasion très en forme. Et avec l’arrivée des nouveaux Jon Rudin (batterie) et Thomas von Wachenfeldt (guitare), le groupe sort ʺThe great desolationʺ en 2018.

À partir de ce moment, il semble qu’Håkan Stuvemark entre dans une période d’hyperactivité puisqu’il se met à participer à plein de groupes en même temps (Rex Demonus, Reek, PermaDeath, Pale King, Ghoulhouse, Crossbow Suicide, Consumption, la plupart du temps avec son complice batteur Jon Skäre), qui sortent tous des albums entre 2017 et 2020. Et on rajoute les deux albums ʺChoirs of the fallenʺ et ʺTales of madnessʺ qui sortent aussi en 2020. Au total, Håkan Stuvemark a participé à la sortie de sept albums pour la seule année 2020. On retire son béret clouté de son crâne suant et on rend hommage, s’il vous plaît.

D’autant qu’il va falloir s’agenouiller de surcroit à l’écoute de cet énorme ʺTales of madnessʺ, que le label Transcending Obscurity a eu la bonne idée de prendre sous son aile. Ici, très simple : c’est du death suédois nineties old school à mort. Jonny Petersson émet des gargouillis ursidés jaillis de cavernes hantées, sous un assaut de guitares dont les harmoniques coupent tout sur leur passage. Un son graisseux vient huiler une production implacable qui donne l’impression que tout a été enregistré dans un petit local situé juste à côté des forges de Vulcain. Le batteur a emprunté les marteaux de Thor pour se faire des baguettes et le tout acquiert une efficacité thermonucléaire à l’occasion de morceaux comme ʺBrutal mightsʺ, ʺLavatory suicide remainsʺ, ʺSave your last breath to screamʺ, ʺTales of madnessʺ ou ʺThe fleshly existence of manʺ. Ici, ce n’est pas vraiment l’originalité qui fait la différence, mais un son apocalyptique capable de provoquer un tsunami sur la Baltique. Succulent.

Le groupe :

Håkan Stuvemark (guitare et chant)
Jonny Pettersson (chant et guitare)
Jon Rudin (batterie)
Thomas von Wachenfeldt (guitare)
Matt Davidson (basse)

L’album :

ʺTales from the Dark Sideʺ (04:42)
ʺBrutal Mightsʺ (04:18)
ʺUnholy Madnessʺ (04:35)
ʺThe Graveʺ (02:35)
ʺLavatory Suicide Remainsʺ (06:12)
ʺSave Your Last Breath to Screamʺ (04:40)
ʺTales of Madnessʺ (04:03)
ʺThe Fleshly Existence of Manʺ (04:46)

https://wombbathdeath.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/Wombbath/

Pays: SE
Transcending Obscurity
Sortie: 2020/12/18

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